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Le distributeur de pub Milee vers un redressement judiciaire, angoisse de milliers d'employés
information fournie par Boursorama avec AFP 17/05/2024 à 18:11

( AFP / LOIC VENANCE )

( AFP / LOIC VENANCE )

Le distributeur de publicités Milee (groupe Hopps) a annoncé vendredi demander son placement en redressement judiciaire, plongeant ses quelque 9.000 employés en France, dont des retraités modestes, dans l'inquiétude.

"On s'en doutait car pour certains, les salaires d'avril n'ont été payés que mi-mai, mais maintenant on a l'angoisse de la suite. Vous savez, parmi les employés, il y a beaucoup de gens qui ont eu des accidents de la vie, des retraités modestes, qui n'ont que ce petit revenu à temps partiel pour tenir la tête hors de l'eau", confie à l'AFP un salarié qui préfère taire son nom.

A Givors, dans le Rhône, Malika Fatnassi, qui travaille depuis 2004 dans l'entreprise, craint de perdre son seul revenu, à l'aube de ses 60 ans, elle qui a la charge d'un proche handicapé: "Ca me fait vraiment gamberger, ça me fait peur pour l'avenir, déjà que la vie n'est pas facile".

"Depuis de nombreuses années, le secteur de la distribution d'imprimés publicitaires dont Milee est un des leaders s'inscrit dans un domaine en grande souffrance", a justifié la direction de Milee.

Elle a évoqué l'accumulation d'"éléments extérieurs imprévisibles" ("Gilets jaunes", Covid, inflation liée à la guerre en Ukraine) mais aussi "le changement d'habitude des consommateurs engendré par des préoccupations environnementales".

Elle mentionne aussi l'expérimentation dite "Oui pub", dans une quinzaine de communes ou communautés de communes, qui interdit la distribution d'imprimés publicitaires par défaut, sauf si les consommateurs ont collé sur leur boîte la mention "Oui pub".

Dans ce contexte, La Poste avait annoncé en avril le reclassement au sein du groupe des salariés de sa filiale de prospectus publicitaires Mediaposte.

En France, le marché a presque fondu de moitié en quatre ans, de 2019 à 2023, selon La Poste et Milee, de grands distributeurs alimentaires comme E. Leclerc ou des enseignes de Casino ayant renoncé aux prospectus.

Le siège de Milee étant à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), il reviendra au tribunal de commerce de Marseille de statuer sur la demande de placement en redressement judiciaire, qui sera examinée vendredi 24 mai.

La direction de Milee a précisé vouloir "un plan de redressement" et non pas de cession.

- "Erreurs de la direction" -

Le syndicat majoritaire au sein de l'entreprise, la Confédération autonome du travail (CAT) rejette les arguments de Milee.

"+Oui Pub+ n'est aujourd'hui qu'un test, la direction porte une lourde responsabilité du fait du mode de gestion de l'entreprise et plus généralement du groupe Hopps", également basé à Aix-en-Provence, a estimé le syndicat.

Un des élus a pointé les "erreurs" de la direction pour organiser l'acheminement de plis électoraux lors des départementales et régionales en juin 2021, en ne s'appuyant pas sur les distributeurs expérimentés mais sur des intérimaires. L'Etat avait résilié quelques mois plus tard cet important marché initialement prévu pour quatre ans.

Au printemps 2023, le groupe avait tenté de redresser l'activité en lançant "150€", un média principalement numérique, visant à fournir aux consommateurs un meilleur "accès à toutes les promotions proches" de chez eux.

Selon le syndicat CAT, le groupe avait "tenu" grâce à des emprunts et aides diverses, puis a pu se renflouer en vendant la société Colis Privé à l'armateur CMA-CGM pour près de 600 millions d'euros.

Mi-mars, Milee avait annoncé un plan de restructuration prévoyant la suppression de 3.500 postes. Mais avant qu'il ait pu être mis en place, "les pertes n'ont pu être endiguées", selon la direction.

Dans le Nord de la France, une autre filiale du groupe Hopps, Dispeo, spécialisée dans les solutions logistiques pour les marques, est en difficulté depuis quelques mois, avec des retards de salaire, selon les représentants des salariés.

La direction leur a annoncé la fermeture d'ici à la fin de l'année de trois sites employant au total d'environ 220 salariés dans la Nord, a expliqué à l'AFP Yves Lienard, secrétaire CGT du Comité social et économique. Elle espère en revanche trouver un repreneur pour deux autres sites à Evreux et Beauvais (400 salariés au total).

"Il y a un processus de cession et il y a des candidats à la reprise", a fait savoir la direction de Hopps au sujet de Dispeo.

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