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"Arnaqués" et remontés, des clients de la Sfam (Indexia) veulent être remboursés
information fournie par Boursorama avec AFP 19/04/2024 à 16:30

Le PDG de Sfam, Sadri Fegaier à Romans-sur-Isère, le 19 septembre 2016. ( AFP / JEFF PACHOUD )

Le PDG de Sfam, Sadri Fegaier à Romans-sur-Isère, le 19 septembre 2016. ( AFP / JEFF PACHOUD )

"Arnaqués", "abusés" et remontés: parfois venus de loin pour dire leur colère, des clients du courtier en assurance Sfam ont manifesté vendredi matin à Romans-sur-Isère (Drôme) devant le siège de sa maison-mère, Indexia, visée par de multiples plaintes pour prélèvements abusifs.

Dentiste retraitée, sans emploi ou ingénieur, originaires de Clermont-Ferrand, Paris, Valence ou Grenoble, ils réclament le remboursement de prélèvements indus à Indexia et à ses filiales Sfam, Hubside, Serena, Foriou ou Cyrana. Les montants vont de quelques centaines d'euros à près de 30.000 euros.

Certains ont acheté un téléphone ou un ordinateur à la Fnac, vendu avec une assurance. D'autres, démarchés par téléphone, ont souscrit des packs leur promettant télévision, ordinateur et téléphone gratuits, un voyage ou des réductions.

Clara, 34 ans, venue de Paris, estime à 29.000 euros les prélèvements indus depuis 2017, quand elle a souscrit "un contrat à 6,99 euros par mois pour une assurance d'ordinateur". "La première année, j'ai eu deux prélèvements par mois", puis "c'est monté crescendo en montant et en nombre", raconte-t-elle à l'AFP, sans donner son nom "par honte de s'être faite avoir".

Ordinateur en main, la gestionnaire de société montre un tableau récapitulatif des ponctions indues effectuées sur son compte avec le même numéro de prélèvement mais sous 17 noms différents. "J'y ai passé des nuits entières", souffle-t-elle.

Outre l'impact financier, elle insiste sur "les conséquences psychologiques": "je ne suis pas bien depuis". "On est face à un mur pour récupérer ce qui nous est dû."

Issa Diop, 53 ans, est lui venu de Saint-Priest, en banlieue lyonnaise, pour "récupérer (son) argent". Sans emploi, il a profité d'un bus affrété par l'association de protection des consommateurs UFC-Que Choisir.

Démarché par téléphone, il a souscrit une offre Hubside en espérant recevoir un ordinateur pour les 18 ans de sa fille. Il n'en a jamais vu la couleur, a vu passer "dix prélèvements de 49,99 euros" sur un seul mois et estime avoir perdu au total 4.000 euros. Il se rend régulièrement en boutique Hubside.store, en vain. "On m'a juste arnaqué, il n'y a pas d'autre mot", résume-t-il.

- "Voleurs" -

Certains comme lui sont venus avec l'UFC-Que Choisir, qui suit au total 600 dossiers en souffrance, d'autres avec l'avocate Emma Leoty, qui représente plus de 400 clients au civil. Cette dernière a aussi assigné Fnac Darty, ancien partenaire de Sfam, ainsi que l'assureur MMA, derrière les contrats vendus pas le courtier.

"On doit avoir 5.000 à 6.000 dossiers" étalés sur des années, estime Dominique Reynaud, de l'UFC-Que Choisir Lyon.

22.373 euros, c'est le montant qu'a perdu la grand-mère de Loïc Lemariey, 27 ans. Il est "furieux contre la banque" de l'octogénaire, qui n'a pas signalé les multiples prélèvements et n'a pas tout de suite interrompu les mandats abusifs.

Elle "a une petite retraite, elle ne comprenait pas pourquoi c'était difficile de boucler ses fins de mois", relate le petit-fils qui suit à présent le dossier en famille.

En arrivant au siège de la Sfam, dans une zone commerciale de Romans-sur-Isère, la centaine de protestataires a trouvé porte close. Le bâtiment vitré est vide, quelques gardiens d'une société privée de surveillance veillent sur le parking.

Les manifestants comparent leurs mésaventures, parlent procédure pour se faire rembourser partiellement par la banque. Le mot circule que le président fondateur d'Indexia, Sadri Fegaier, serait à un concours hippique près de Saint-Tropez. Les plus remontés tentent d'organiser des covoiturages pour s'y rendre.

Dans une interview au Dauphiné Libéré, ce dernier assure que la société a "fait le nécessaire".

Indexia fait l'objet de plusieurs procédures en justice.

Au pénal, le groupe sera jugé fin septembre pour pratiques commerciales trompeuses devant le tribunal correctionnel de Paris après deux enquêtes de la répression des fraudes. L'Urssaf réclame de son côté 11,76 millions d'euros d'impayés à la Sfam, dont les dettes s'accumulent, avec une assignation pour liquidation judiciaire en cours.

Avant de repartir, des manifestants ont inscrits à la craie sur le mur d'enceinte les montants dont ils réclament le remboursement. Avec ce mot: "voleurs!!!"

6 commentaires

  • 20 avril 00:07

    Je suis quand même stupéfait que des personnes ne se rendent pas compte qu'on réalise 10 prélèvements par mois au bout de plusieurs années... Les clients reçoivent un relevé par mois, et peuvent faire opposition à tout moment ! Et en réagissant avant un mois, il est toujours possible de récupérer un virement réalisé...


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