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Ententes "secrètes" sur les prix : les petits arrangements du démantèlement nucléaire
information fournie par Boursorama avec Media Services 08/09/2023 à 11:28

Le montant des sanctions infligées par le gendarme de la concurrence s'élève à 31,239 millions d'euros. Sont visées six entreprises actives dans "le secteur des services d'ingénierie, de maintenance, de démantèlement et de traitement des déchets nucléaires".

Le site nucléaire de Marcoule (Gard), en décembre 1973 ( AFP / - )

Le site nucléaire de Marcoule (Gard), en décembre 1973 ( AFP / - )

L'autorité de la concurrence a sanctionné six entreprises soupçonnées d'"entente" dans des opérations de démantèlement de sites nucléaires à Marcoule (Gard), pour un montant global de 31 millions d'euros, a annoncé l'autorité sur son site internet.

La décision publiée jeudi vise Nuvia Process (filiale du groupe Vinci), Endel (ancienne filiale d'Engie), Bouygues Construction Expertises nucléaires (BCEN), SNEF et SPIE Nucléaire, six entreprises actives dans "le secteur des services d'ingénierie, de maintenance, de démantèlement et de traitement des déchets nucléaires", a précisé le gendarme de la concurrence.

Les sanctions ont été prononcées selon la gravité des faits: 13,9 millions pour Nuvia, 11 millions pour Endel (aujourd'hui filiale d'Altrad), 6,2 millions pour BCEN, 20.000 euros pour SNEF et 10.000 euros pour SPIE. Au total, le montant des sanctions s'élève à 31,239 millions d'euros.

Le groupe Bouygues n'a pas souhaité faire de commentaire et les autres sociétés contactées par l'AFP (Engie et Vinci) n'ont pas répondu.

Concrètement, l'autorité leur reproche "d'avoir échangé des informations commercialement sensibles en vue de répondre à certains appels d'offres organisés par le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) pour différentes installations" sur son site nucléaire à Marcoule, "et ce afin de s'entendre sur les niveaux de prix à offrir et de se répartir les marchés".

Ces pratiques "anti-concurrentielles" étaient "structurées" et "tenues secrètes", a indiqué l'autorité, notant par exemple que "certains participants" avaient recours à des adresses électroniques personnelles ou appartenant à leur entourage familial.

"De telles pratiques figurent parmi les infractions les plus graves aux règles de concurrence car elles visent à confisquer, au profit des auteurs de l'infraction, les avantages que les consommateurs et la personne publique sont en droit d'attendre d'un fonctionnement concurrentiel de l'économie", a commenté le gendarme.

Marchés juteux

Ces pratiques ont notamment été révélées dans le cadre d'une "procédure de clémence", processus au cours duquel une entreprise ayant participé à une entente accepte d'en dévoiler l'existence à l'autorité.

En l'occurence, Onet, prestataire de services nucléaires, a bénéficié de cette "procédure de clémence" et apporté des éléments à l'instruction, par la suite complétés par des visites, saisies et auditions, lui permettant d'échapper aux sanctions.

Les opérations de démantèlement des sites nucléaires, qui peuvent s'étaler sur des dizaines d'années, représentent un marché colossal. Tel qu'envisagé par EDF, Orano et le CEA, le coût du démantèlement s'élevait à 46,4 milliards d'euros à fin 2018, selon un rapport de la Cour des comptes en 2020.

3 commentaires

  • 08 septembre 13:46

    Le recyclages des déchets nucléaires mis au point progressivement par le CEA permettaient de produire encore de l'électricité (cogénération) Bonne pioche...


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