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Gard : une ONG alerte sur les niveaux de "polluants éternels" dans l'eau du robinet près d'une usine Solvay
information fournie par Boursorama avec Media Services 06/02/2024 à 17:38

Des concentrations de PFAS 35 fois supérieures à une norme européenne -pas encore transposée dans le droit français- ont été relevé 20 km en aval de l'usine.

( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / JUSTIN SULLIVAN )

( GETTY IMAGES NORTH AMERICA / JUSTIN SULLIVAN )

Il y a trop de PFAS, les "polluants éternels", dans l'eau, y compris celle du robinet, près d'une usine chimique dans le Gard, s'est inquiété mardi 6 février l'association Générations futures, qui a toutefois reconnu que l'établissement du groupe Solvay était "dans les clous" des autorisations de rejets.

En septembre et novembre, l'ONG a réalisé des prélèvements sur 10 sites (sept d'eaux de surface et trois d'eau potable) autour de l'usine Solvay de Salindres, qui fabrique notamment des substances per et polyfluoroalkylées, plus connues sous le nom de PFAS, dont les propriétés sont massivement utilisées dans des produits de consommation courante, poêles, emballages alimentaires, textiles imperméables, automobiles ou médicaments.

Les analyses d'un laboratoire agréé ont mis en évidence des "concentrations exceptionnellement élevées" notamment d'acide trifluoroacétique (TFA) et d'acide triflique, deux produits fabriqués sur le site, a indiqué lors d'un point presse Pauline Cervan, toxicologue à l'ONG.

Dans les eaux de surface, d'importantes traces de TFA et d'acide triflique ont été retrouvées dans des rivières jusqu'à une vingtaine de kilomètres en aval de l'usine. Si aucune trace de PFAS n'a été détectée dans l'eau potable de Salindres, captée "très en amont" de l'usine, des concentrations de PFAS plus de 35 fois au dessus de la norme de qualité prévue par une directive européenne ont été relevées dans l'eau des localités de Boucoiran et Moussac, à une vingtaine de kms en aval, en bordure du Gard.

"Dans les clous", en attendant une directive européenne

Cette directive n'a pas encore été transcrite en droit français, et les rejets de l'usine restent "parfaitement dans les clous" d'un arrêté préfectoral de 2017 concernant cette usine classée "Seveso seuil haut", a reconnu Pauline Cervan.

François Veillerette, directeur de l'ONG, a toutefois estimé que ces seuils autorisés étaient "très hauts" et demandé une "diminution des rejets autorisés" et la mise en place d'une surveillance accrue et régulière de l'eau potable.

L'avocat François Lafforgue a de son côté annoncé le dépôt de plaintes contre X pour "atteinte aux poissons" et "pollution aggravée des eaux", infractions au code de l'environnement qui "nous paraissent caractérisées, quand bien même les normes de rejet seraient respectées".

"Solvay est parfaitement en ligne avec la réglementation en vigueur, (...) dans le respect de la santé et de l'environnement", a réagi le groupe belge auprès de l' AFP , précisant que " la préservation de la santé des collaborateurs et de nos riverains demeure la priorité absolue".

"Le TFA et ses dérivés sont des composés organiques fluorés classés comme PFAS, (...) cependant ils contiennent très peu d'atomes de carbone et ne sont pas connus pour s'accumuler dans le corps humain", affirme Solvay.

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