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Gaz russe : la France, premier importateur d'Europe malgré la guerre
information fournie par Boursorama avec Media Services 12/04/2024 à 13:09

La volonté politique de durcissement face à Moscou se heurte à la réalité du mix énergétique français, de la dépendance au gaz naturel liquéfié (GNL) ainsi qu'aux contrats d'approvisionnement en vigueur.

( AFP / LOIC VENANCE )

( AFP / LOIC VENANCE )

Dur de couper tous les robinets. Si la France et l'UE ont tari le flux de pétrole russe suite à l'embargo historique mis en place fin 2022, la donne est différente pour le gaz. Au premier trimestre 2024, les livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) russe vers la France ont grimpé plus que dans tout autre pays de l'Union europenne par rapport au premier trimestre 2023, relate ainsi Les Echos , citant des informations du media Politico , vendredi 12 avril.

Selon les données du think-tank finlandais Center for Research on Energy and Clean Air (CREA), relayées par Politico , la France a importé 1,5 million de tonnes de GNL russe entre janvier et mars 2024, pour une somme totale supérieure à 600 millions d'euros. Ces chiffres font de la France la championne d'Europe des importations de GNL russe depuis le début de l'année.

"Payer pour du gaz qu'on n'importe pas, ça n'aurait pas de sens"

Malgré la ligne dure défendue par Emmanuel Macron, cette tendance s'explique par la réalité énergétique et des contrats en vigueur. Dans le cadre du projet Yamal LNG, développé dans l'Arctique, TotalEnergies est tenu d'honorer un contrat d'approvisionnement longue durée courant jusqu'en 2032, qui prévoit un seuil minimum d'importation de GNL, de 4 millions de tonnes par an.

Face aux objectifs antagonistes, entre opposition à Moscou, soutien à l'Ukraine et garantie de l'approvisionnement énergétique, le ministère de l'Economie penche pour le respect des contrats. "Si c'est pour continuer à payer pour du gaz qu'on n'importe pas, ça n'aurait pas de sens", estime ainsi un représentant de Bercy, dans les colonnes de Politico .

Quel est l'effet des sanctions?

En parallèle de l'embargo pétrolier, l'Union européenne a multiplié ses efforts pour s'affranchir de gaz russe, bien que les sanctions économiques européennes n'en interdisent pas l'importation. Début 2024, l'UE avait ainsi réduit de deux tiers ses importations de gaz russe par rapport à 2021, se tournant vers les Etats-Unis et la Norvège. Selon les statistiques de la Commission européenne, la part du gaz russe par gazoduc dans les importations de l'UE a chuté, passant de plus de 40 % en 2021 à environ 8 % en 2023. Mais pendant que le flux des pipelines russes se réduit, la question du GNL reste elle en suspens. En 2023, les pays de l'UE ont versé à Moscou plus de 8 milliards d'euros pour ses exportations de gaz naturel liquéfié.

Aucune sanction européenne ne vise en effet pour l'heure le GNL russe. Les trois autres plus gros acheteurs européens de GNL russe,, Belgique, Espagne et Pays-Bas, ont tous trois exprimé leur ouverture à réduire leurs importations, mais dans le cadre d'une action collective. "La seule manière d'avancer est une approche conjointe sur comment réduire ou bannir les importations. Nous en avons besoin aussi vite que possible", a commenté la ministre espagnole de l'Energie Teresa Ribera, le mois dernier.

Après l'invasion russe en Ukraine et la réduction des envois de gaz russe vers l'Europe, l'UE avait dû diversifier ses sources d'approvisionnement en recourant massivement au gaz liquéfié acheminé par bateau. Grâce à ses cinq terminaux méthaniers, la France était en 2022 et encore en 2023 la première importatrice de gaz liquéfié pour l'Europe, devant l'Espagne, les Pays-Bas et l'Italie, représentant 22% des importations européennes. Depuis la guerre en Ukraine, la France importe désormais plus de gaz liquéfié que de gaz dit de "pipeline" terrestre. Mais la France a moins importé de GNL en 2023 qu'en 2022 (315 TWh contre 370 TWh), une baisse de 15,1%, sur fond de recul de la demande en gaz en Europe en 2023 (-14%). En 2023, l'UE a importé plus de 120 milliards de mètres cubes de GNL. Les États-Unis en ont été le principal fournisseur (près de 50 % de ses importations totales). Par rapport à 2021, les importations en provenance des États-Unis ont presque triplé.

7 commentaires

  • 13 avril 06:37

    Après tous les discours entendus, c'est une nouvelle fois la preuve que nos gouvernants ne savent faire que de la communication. Ensuite pour appliquer ce qui a été dit, il n'y a plus personne. Lors des manifestations des agriculteurs, on a appris que des importations en provenance de Russie étaient exonérées de droits de douane.


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