Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

La majorité au défi de l'implantation locale
information fournie par Reuters 05/02/2018 à 17:18

LA MAJORITÉ AU DÉFI DE L'IMPLANTATION LOCALE

LA MAJORITÉ AU DÉFI DE L'IMPLANTATION LOCALE

par Simon Carraud

PARIS (Reuters) - Les défaites des candidats de La République en marche (LaRem) et du MoDem aux législatives partielles de dimanche sonnent moins comme une sanction que comme une alerte pour la majorité, qui a touché du doigt la nécessité de mieux s'implanter localement en vue des échéances futures, selon des analystes.

Dès la proclamation des résultats dans le Val-d'Oise et le Territoire de Belfort, Les Républicains (LR) ont fait le diagnostic d'un "désaveu" adressé à Emmanuel Macron et Edouard Philippe, selon l'expression employée dimanche par le président du parti, Laurent Wauquiez, dans un communiqué.

"Le charme de La République en marche est rompu", a renchéri lundi la porte-parole de LR Lydias Guirous.

Sur le plan comptable, les législatives de dimanche ne modifient en rien les équilibres à l'Assemblée nationale puisque la majorité ne perd qu'un membre - dans le Val-d'Oise - sur un bataillon de plus de 300 députés.

Qui plus est, la victoire de candidats LR obéit à une forme de logique électorale dans les deux circonscriptions en jeu dimanche, qui penchent traditionnellement à droite.

Il est donc difficile d'en tirer des leçons, selon Erwan Lestrohan, directeur d'études à l'institut BVA.

Mais, ajoute-t-il, "il est vrai qu'on peut en déduire une certaine difficulté d'implantation territoriale de la République en marche une fois passé l'effet de souffle de la présidentielle de 2017".

La candidate LaRem dans le Val-d'Oise, Isabelle Muller-Quoy, a ainsi vu son score fondre de plus de 8.000 voix entre le mois de juin, en pleine déferlante de la vague Macron, et janvier, sur fond de recul général de la participation.

PARTI JEUNE

"Le manque d'ancrage local fait qu'il est beaucoup plus facile de reculer de manière spectaculaire d'un moment électoral à l'autre", estime Emmanuel Rivière, de Kantar Public.

Car LaRem demeure un parti jeune, qui ne dispose ni de la même expertise locale, ni des mêmes réseaux que les vieilles machines que sont LR ou le Parti socialiste.

Et la venue dans le Val-d'Oise de deux têtes d'affiche de la majorité, le Premier ministre Edouard Philippe et Christophe Castaner, tous deux appelés en renfort la semaine dernière, n'a pas suffi à compenser ce handicap structurel.

Les sénatoriales de septembre, qui se sont soldées par une moisson décevante pour LaRem, avaient déjà offert une illustration de ce besoin pour la nouvelle majorité de se bâtir des citadelles locales à même de résister aux assauts du temps.

Selon Emmanuel Rivière, le double scrutin de dimanche a en outre mis au jour un défi tactique pour les représentants de la majorité, qui ont bénéficié de très faibles reports de voix de la gauche, tandis que LR a réussi à capter d'un tour à l'autre une partie de l'électorat du Front national.

Un manque d'entrain de la gauche qui s'explique, toujours selon Emmanuel Rivière, par la déception vécue depuis l'élection d'Emmanuel Macron, ce que Jean-Luc Mélenchon a résumé dimanche en un tweet : "L'ancienne droite bat la nouvelle droite."

"Les scores montrent l'étendue du travail qui attend La République en marche en vue de prochaines municipales (en 2020-NDLR) notamment", souligne Erwan Lestrohan.

Avant cette échéance, quatre législatives partielles doivent avoir lieu dans les prochaines semaines - dans le Loiret, en Haute-Garonne, à Mayotte et en Guyane, à l'issue desquelles apparaîtra un panorama plus fidèle des forces en présence.

Les résultats à venir ne manqueront pas d'être interprétés, à leur tour, comme des tests pour le pouvoir, confronté à des interrogations naissantes sur sa capacité à améliorer réellement le quotidien des Français.

Les résultats prouvent que "transformer le pays, c'est difficile, que ce n'est pas magique", a estimé lundi la députée LaRem de l'Essonne Amélie de Montchalin sur France Inter.

"Effectivement, 2018 est une année difficile, on a voté beaucoup de choses, ça va prendre du temps pour vraiment se voir dans les effets", a-t-elle ajouté.

(Avec Elizabeth Pineau, édité par Yves Clarisse)

5 commentaires

  • 05 février 19:02

    La vague Macron était surtout portée par les jeunes. Depuis l'enthousiasme a baissé, l'attrait du nouveau est passé. Pénélope et François semblent appartenir à la préhistoire. Les jeunes sont retourné à leur boulot, leurs études ou leurs smartphones. Les cheveux blancs,eux, sont des électeurs plus fidèles et les cheveux blancs viennent de prendre dans la figure la hausse de la CSG.... Effet immédiat.


Signaler le commentaire

Fermer