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Le projet de loi Logement examiné par les députés
information fournie par Reuters 30/05/2018 à 06:51

LE PROJET DE LOI LOGEMENT EXAMINÉ PAR LES DÉPUTÉS

LE PROJET DE LOI LOGEMENT EXAMINÉ PAR LES DÉPUTÉS

PARIS (Reuters) - Les députés entament mercredi l'examen du projet de loi Elan qui permettra, selon le gouvernement, de construire "plus, mieux et moins cher" mais inquiète acteurs du logement social, architectes et défenseurs de l'environnement.

Ce texte foisonnant de plus de 60 articles a été amendé mi-mai par la commission des Affaires économiques de l'Assemblée sans infléchir son intention première : réformer le logement social, accélérer la construction et "libérer" le secteur sans ajouter d'obligations à un millefeuille administratif fourni.

Le secrétaire d'Etat au Logement, Julien Denormandie, a résumé lundi sur Public Sénat le "choc d'offre" ainsi proposé : "Une inversion de la logique lancée (...) il y a 40 ans" par le Premier ministre de l'époque, Raymond Barre, qui privilégiait l'aide à la personne par rapport aux aides à la pierre.

Après la réduction des aides personnalisées au logement (APL) des bénéficiaires du parc social, dans la loi de Finances 2018, ce texte opère des fusions entre les organismes HLM de moins de 15.000 unités, entend favoriser la vente de 40.000 logements sociaux par an et instaure un réexamen de la situation des locataires tous les six ans.

Des collectivités, opérateurs et organismes du parc HLM, dont l'Union sociale pour l'habitat, regrettent que ce texte ne dise rien du rôle des communes et appellent à préciser leurs prérogatives dans la loi.

Le texte permet par ailleurs aux organismes de logement social de déroger à l'obligation de recourir au concours d'architecture et rend consultatif l'avis de l'architecte pour certains dossiers d'urbanisme (antennes relais, habitat indigne).

Des mesures dénoncées par l'Ordre des architectes mais aussi par des élus et sénateurs, qui redoutent des atteintes au patrimoine et à la qualité des logements.

Les architectes, qui ont organisé le 17 mai une journée de mobilisation nationale, accusent le gouvernement de traiter la question du logement de façon "strictement quantitative, comptable, au mépris d'une réflexion qualitative sur les plans social, environnemental et architectural".

BÉTONISATION

Le texte assouplit les règles en matière de logements des personnes handicapées : seuls 10% des logements d'un immeuble neuf devront désormais leur être accessibles, contre 100% auparavant ; les autres seront "évolutifs", c'est-à-dire qu'ils pourront être adaptés si besoin est par des "travaux simples".

Le Défenseur des droits Jacques Toubon a demandé le retrait de cette disposition, qu'il juge contraire aux obligations de la France en matière d'accessibilité.

Le projet de loi suscite enfin l'opposition des défenseurs de l'environnement, inquiets d'aménagements de la loi Littoral introduits en commission.

Ces amendements permettent notamment des constructions dans les secteurs déjà urbanisés "lorsqu'elles n'ont pas pour effet d'étendre le périmètre bâti", ou dans le cadre d'installations agricoles, forestières ou de panneaux solaires.

"Ces dispositions ruinent 33 ans d'application de cette loi qui tente de contenir l'urbanisation continue du rivage", estime ainsi l'association France Nature Environnement.

Un argument rejeté par Julien Denormandie : "Ce n'est absolument pas une remise en cause et surtout pas dans la bande des 100 mètres", a-t-il assuré lundi - une allusion à la disposition qui interdit toute construction sur 100 mètres à compter de la limite haute du rivage.

A l'heure où le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, veut viser "zéro artificialisation nette des sols", des députés La République en marche ont en parallèle fait adopter un amendement pour inscrire dans le code de l'urbanisme la "lutte contre l'étalement urbain".

Quelque 2.500 amendements ont été déposés. Les débats en séance publique devraient durer huit jours à partir de mercredi, week-end compris, pour un vote solennel le 12 juin.

(Julie Carriat, édité par Emmanuel Jarry)

3 commentaires

  • 30 mai 11:28

    Un assouplissement du code de l'urbanisme et des règles de construction est une bonne chose. Le temps du montage d'opérations immobilières en site urbain a doublé en 10 ans. Il y a eu tant de réformes qu'architectes, bureaux d'études et services urbanisme des mairies ne peuvent produire les permis de construire en moins de 3 ans. Sans compter l'indélicatesse des maires ! Beaucoup de violence et une perte pour tous.


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