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Les transports publics doivent-ils être gratuits... ou plus chers ?
information fournie par Boursorama avec Media Services 19/10/2023 à 12:12

Les professionnels, réunis à Clermont-Ferrand, défendent globalement un modèle payant, voire une hausse des tarifs, pour financer la transition écologique.

À partir du 21 décembre, les transports publics de la métropole de Montpellier (31 communes) seront gratuits.  ( AFP / PASCAL GUYOT )

À partir du 21 décembre, les transports publics de la métropole de Montpellier (31 communes) seront gratuits. ( AFP / PASCAL GUYOT )

Dans la métropole de Montpellier, les transports publics seront gratuits à partir du 21 décembre. Une promesse phare de la campagne municipale du socialiste Michaël Delafosse, va concerner près de 500.000 habitants et sera effective à bord des bus et tramways du réseau de la métropole, qui regroupe 31 communes.

Cette décision relance un vieux débat. Mais les professionnels, réunis pendant trois jours à Clermont-Ferrand pour les rencontres nationales du transport public, défendent globalement un modèle payant, voire une hausse modérée des tarifs , pour financer le verdissement des flottes. "Les marges de manoeuvre sont aujourd'hui très, très étroites", justifie Hiba Farès, patronne de RATP Dev, la filiale qui s'occupe des activités du groupe hors d'Île-de-France et à l'étranger.

Augmentations inévitables

En France, les transports en commun sont financés principalement par les entreprises via un impôt dédié , le versement mobilité (VM), puis par les subventions des collectivités locales, et enfin par les ressources issues de la billetterie. La part financée par les usagers est globalement plus faible que dans les autres pays européens. "Il y a l'exemple de Londres où c'est 70% (financé par les usagers), mais il y a beaucoup de pays où c'est 40-50%, là où en France c'est 20-25%", explique Hiba Farès. Selon elle, "tout augmente, et il ne faut pas avoir peur, les augmentations tarifaires très régulières qui couvrent l'inflation doivent être systématisées" . "L'amélioration de l'offre en dépend", argue la patronne de RATP Dev.

Les professionnels du secteur s'accordent sur un point : pour favoriser les transports en commun au détriment de la voiture, il faut plus de bus et de trains, donc plus d'argent. "On peut difficilement avoir un choc d'offre sans avoir un choc de ressources avec", souligne Marie-Ange Debon, présidente de l'Union des transports publics (UTP), la fédération patronale du secteur.

Comme ses collègues patrons d'opérateurs de transport, elle insiste aussi sur la nécessité de trouver d'autres ressources financières pour ne pas faire peser l'effort sur les seuls voyageurs. Hausse du VM - farouchement combattu par le Medef -, taxation des plus-values immobilières là où les transports font monter les prix... Les idées ne manquent pas.

Les opérateurs pas convaincus par la gratuité

Avec toujours à l'esprit le souvenir des gilets jaunes, convoqué allègrement pour convaincre le gouvernement de la nécessité de trouver de l'argent pour faciliter les mobilités. "Aujourd'hui, un tiers des gens qui travaillent dans les métropoles n'y habitent pas" , pose Thierry Mallet, le PDG de Transdev (opérateur de transports en commun), pour qui une hausse des prix n'est pas choquante si on maintient une tarification sociale pour ne pas "exclure les plus modestes".

Certains testent la gratuité des transports, comme l'agglomération de Montpellier. Un modèle qui jusqu'ici n'avait été déployé que dans des villes moyennes (Dunkerque, Niort, Châteauroux, Calais). L'UTP ne croit pas à cette option. D'abord parce que "le report modal n'est pas avéré dans le cadre de la gratuité. De toute façon, la voiture, c'est beaucoup plus cher que les transports publics, donc à ce moment-là les gens devraient déjà y être dans les transports", fait remarquer Stéphanie Lopes d'Azevedo, économiste à l'UTP. D'autant que "le problème de la gratuité totale, c'est qu'on ne revient pas dessus, et vous vous privez de marges pour investir" . Un bus électrique par exemple, coûte le double d'un bus diesel. Actuellement, la part des bus électriques en France n'est que de 5%, ce qui laisse imaginer le "mur d'investissement" qui se profile dans les années à venir.

Gratuité partielle ?

François Rage, président du syndicat mixte des transports de l'agglomération de Clermont-Ferrand, assure pour sa part que la gratuité des transports le week-end a permis d'y augmenter la fréquentation de 30%. "Le citoyen subit l'inflation et c'est compliqué pour certains", rappelle-t-il pour défendre une modération des tarifs, tout en reconnaissant que la gratuité totale, "c'est compliqué".

Dans les grandes métropoles comme à Paris, où le Navigo va augmenter de 2,20 euros par mois l'année prochaine, les hausses paraissent inévitables. À la métropole de Lyon, "on assume d'augmenter chaque année nos tarifs , ça ne fait pas plaisir, mais il faut bien financer les transports", lâche, fataliste, son président Bruno Bernard.

8 commentaires

  • 19 octobre 13:16

    ceux qui utilisent doivent payer sinon ceux qui n'utulisent pas paient 2 fois


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