Les marchés rechutent suite à une déclaration de l'Arabie Saoudite relative à sa production de pétrole.
Les chiffres de l'emploi américain ont eu peu d'impact sur les marchés vendredi, les investisseurs étant plus préoccupés par les déclarations de l'Arabie Saoudite sur l'éventuelle absence de gel de sa production de pétrole au cas où l'Iran ne suivrait pas le même mouvement.
Les marchés ont rechuté vendredi 1 er avril, dans la lignée des prix du pétrole qui pâtissaient d'une déclaration de l'Arabie Saoudite survenue à 12h30. Le CAC40 a clôturé en baisse de 1,43% à 4.322 points, après avoir perdu jusqu'à 2,7% en séance. Le Dax 30 allemand, pour sa part, a terminé la semaine sur une contraction de 1,71%.
L'Arabie Saoudite entraîne une rechute du pétrole
Les marchés, qui ont pâti dès leur ouverture de mauvais chiffres au Japon, ont accentué leur baisse lorsque l'Arabie Saoudite a déclaré qu'elle refuserait un gel de sa production de pétrole si l'Iran ne suivait pas le même chemin de son côté.
L'Iran, qui exporte de nouveau son pétrole depuis le mois de février suite à la levée de l'embargo américain, augmente en effet petit à petit sa production pour retrouver sa cadence d'antan. L'Arabie Saoudite, dont les relations diplomatiques avec l'Iran sont très dégradées, voit d'un mauvais œil l'augmentation de cette production qui pourrait lui faire perdre des parts de marché.
Une réunion entre pays producteurs de pétrole est programmée le 17 avril prochain, dans le but de discuter d'un gel de la production d'or noir à leurs niveaux actuels au sein des pays-membres de l'Opep ainsi qu'en Russie. Les déclarations de l'Arabie Saoudite visent très clairement à faire pression sur l'Iran à l'approche de cette réunion très attendue.
« Cette déclaration de l'Arabie Saoudite est complètement irresponsable » commente Xavier de Villepion, trader actions chez HPC. Selon lui, « C'est une déclaration à l'emporte-pièce pour faire peur ».
Les prix du pétrole ont immédiatement accusé le coup : le WTI américain perdait 3,73% à 36,90 dollars/baril peu après 17h, tout comme le Brent européen qui perdait 3,92% à 38,75 dollars/baril d'après les données du site américain Bloomberg. Les indices boursiers, très corrélés aux prix du pétrole depuis près de neuf mois, ont accentué leur mouvement baissier en conséquence.
L'emploi américain envoie des signaux contradictoires
En parallèle de ces mauvaises nouvelles, le dollar a continué à s'affaiblir face aux autres monnaies mondiales, notamment face à l'euro. La parité a momentanément dépassé les 1.14 USD pour 1 EUR en séance, retrouvant son plus haut niveau depuis octobre 2015. Or, lorsque l'euro monte face au dollar, les marchés actions européens sont sous pression.
Les chiffres mensuels de l'emploi, très attendus à 14h30, ont eu peu d'influence dans ce contexte, d'autant plus que les différentes variables mesurées par le "Bureau of Labor Statistics" ont envoyé des signes contradictoires.
Le secteur manufacturier (à dominante industrielle) a détruit 29.000 emplois en mars, alors que le consensus des analystes tablait sur la création de 2.000 postes environ. La mauvaise nouvelle est contrebalancée par un bon chiffre du côté du secteur non agricole, créateur de 215.000 postes en mars contre 205.000 attendus.
Malgré tout, le taux de chômage global est remonté à 5,0% de la population active fin mars, contre 4,9% fin février. Cette très relative remontée du chômage est néanmoins interprétée de manière plutôt positive par les investisseurs, qui peuvent y voir le signe que la Fed américaine ne relèvera pas ses taux de sitôt.
« Les gens vendent les valeurs les plus sûres »
Dans ce contexte de rechute des marchés, les valeurs les plus touchées au sein du CAC40 ont été, de manière surprenante, celles de l'ingénierie avec Safran (-3,68%), Schneider Electric (-2,72%) et Airbus Group (-2,95%).
« Aujourd'hui, les gens vendent les valeurs les plus sûres et qui ont récemment le mieux performé » commentait Xavier de Villepion en cours de séance. Face à ces variations erratiques, le trader ajoutait que « Les gens restent toujours un peu perdus depuis le début de l'année. La visibilité sur les marchés reste très faible ».
Les valeurs du pétrole et de l'automobile ont également été malmenées vendredi. Le secteur bancaire a au contraire été parmi les plus stables du jour. Au sein du CAC40, Crédit Agricole a perdu 0,72%, BNP Paribas a lâché 0,51% et Société Générale s'est contractée de 0,20%.
L'industrie lourde, marquée au fer rouge en début d'année, a également fait partie des secteurs les plus résistants vendredi. ArcelorMittal a terminé sur un gain de 4,63%, le secteur sidérurgique bénéficiant d'espoirs de fusion d'activités entre Tata Steel et ThyssenKrupp au Royaume-Uni. LafargeHolcim a également terminé dans le vert, avec une hausse de 1,08%.
Xavier Bargue (redaction@boursorama.fr)
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