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[Décryptage] La dette écologique, un risque majeur pour l'agro-industrie
information fournie par Novethic 10/05/2019 à 07:15

[Décryptage] La dette écologique, un risque majeur pour l'agro-industrie

[Décryptage] La dette écologique, un risque majeur pour l'agro-industrie

Réunis à Paris, les experts de l'ONU sur la biodiversité ont alerté sur la perte rapide et dangereuse des espèces vivantes à travers la planète. Les modèles de production et de consommation actuels sont mis en cause. Mais entreprises et investisseurs tardent à prendre en compte ce risque. Pourtant, le temps est venu de l'engagement actionnarial sur ce sujet.

Nous sommes le 10 mai 2019. À partir de cette date, selon le WWF, nous allons vivre à crédit en Europe car nous aurons épuisé les capacités de renouvellement des ressources naturelles . Quelle meilleure illustration de l'impasse des modèles économiques dominants ? En Finance durable, nous appelons cela le risque de transition. C'est une épée de Damoclès qui plane sur les modèles économiques condamnés à moyen long terme parce qu'ils sont insoutenables.

Quand l'IPBES (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services) explique que la première source de destruction de la biodiversité est l'utilisation d'un tiers de la surface terrestre à des fins agricoles , l'organisation met en cause la logique de production intensive par monocultures. Elle consiste à pêcher des crevettes en Thaïlande, les emballer en Chine pour les vendre en Europe. Ce modèle, toujours à l'œuvre, menace l'équilibre de l'ensemble du système.

Risques économiques et judiciaires

Mais, à la différence du changement climatique, il n'est pas encore vraiment intégré aux scénarios de risques pesant sur les entreprises et leurs financeurs. Quantifier ce que pourrait coûter à l'agro-industrie la disparition d'espèces animales et végétales, la baisse de productivité des sols et les éventuelles condamnations pour les millions d'hectares de forêt détruits, devrait être au cœur de la notation ESG (environnementale, sociale et de gouvernance) du secteur.

Or ce risque systémique pour l'économie mondiale est encore peu évalué . Plutôt que d'attendre passivement des changements de mode de consommation, ne faudrait-il pas prendre le taureau par les cornes et inciter les acteurs industriels à ne plus se contenter de politiques de certifications ? Elles ont montré leurs limites transformatrices que ce soit sur l'huile de palme ou la pêche.

Ce devrait être un axe majeur d'engagement actionnarial pour les investisseurs responsables. Pourtant l'agriculture et la restauration des sols restent des thèmes encore très rares en matière de mobilisation actionnariale et d'investissement. Finance for Tomorrow évaluait à 500 millions d'euros les montants investis en France par des fonds visant des impacts positifs sur la biodiversité fin 2018 . Le niveau d'alerte est maximal, le consensus scientifique est là ... Reste à bâtir les indicateurs qui permettront d'accélérer avant qu'il ne soit trop tard.

Anne-Catherine Husson-Traore,  @AC_HT, Directrice générale de Novethic

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