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ENTRETIEN MARCHÉS -Pas de récession en vue sans choc externe, selon l'UBP
information fournie par Reuters 19/11/2019 à 10:45

par Patrick Vignal

PARIS, 19 novembre (Reuters) - La mécanique macroéconomique repart doucement et une récession généralisée devrait être évitée l'an prochain à moins d'un choc externe, prévoit Patrice Gautry, chef économiste de l'Union bancaire privée (UBP).

L'Allemagne a échappé au troisième trimestre à une récession technique et plusieurs indicateurs récents pointent vers un redémarrage prudent mais réel de la production et des échanges, sur fond d'optimisme quant à l'issue des négociations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, dit-il à Reuters.

"L'Allemagne a surpris avec un PIB du troisième trimestre légèrement positif", dit-il. "La contraction au trimestre précédent était tout à fait justifiée par la récession que l'on a dans l'industrie. Ce qui a sauvé la croissance, c'est la consommation, la construction et la dépense publique. A l'inverse, ce qui pèse encore, c'est le secteur manufacturier, l'investissement des entreprises et les exportations."

Cette relative bonne surprise se transmet à la marge sur les perspectives pour 2020, poursuit l'économiste.

"On avait jusqu'alors comme idée qu'on était coincé dans une croissance très médiocre en Allemagne. Là, on peut valider un scénario pour 2020 d'une croissance à 0,5%, en l'ouvrant vers 0,8%.

"On n'est pas sauvé des eaux parce que cela reste très faible comparé à la France ou à l'Espagne mais la dynamique est positive, avec en outre des indicateurs de sentiment qui s'améliorent dans la communauté financière en Allemagne comme en Europe. On voit aussi, pour l'Allemagne, des carnets de commandes et des exportations qui s'améliorent."

LA CHINE DEVRAIT RALENTIR ENCORE

Si l'Allemagne rassure un peu, tel n'est pas le cas de la Chine, où la croissance est tombée au troisième trimestre à 6,0% sur un an, un plus bas de 30 ans, et où plusieurs indicateurs récents sont inférieurs aux attentes.

"On arrive à une situation paradoxale dans laquelle on aurait plus d'inquiétude en relatif pour la Chine que pour l'Europe, sur un fond de politique monétaire qui est en train de se stabiliser avec un discours de plus en plus neutre", analyse Patrice Gautry.

"Ce scénario est tout à fait favorable aux marchés financiers et conforte les dernières évolutions", ajoute-t-il.

La Chine est confrontée à un ralentissement structurel qui a été accéléré par le choc créé par les barrières douanières, ajoute l'économiste. Mais sa situation et l'environnement global ne pourraient que bénéficier d'un accord commercial auquel les marchés veulent croire, selon lui.

"Ça passe ou ça casse", dit-il. "Les marchés, contrairement à il y a un an, se disent que cela va passer et font le pari d'une issue positive.

"Aujourd'hui, on revient à l'idée qu'il faudrait un choc externe important pour que l'on revienne dans un scénario où l'on se dirige vers une récession.

"Ce choc pourrait venir de l'absence d'accord sur le commerce ou d'un Brexit désordonné, sans oublier, à une échéance pas si lointaine, l'élection présidentielle aux Etats-Unis, où se dessine une confrontation idéologique sans précédent."

LES BANQUES CENTRALES SE POLITISENT

Du côté de la politique monétaire, autre obsession des marchés, Patrice Gautry qualifie de "vrai sujet" la politisation des grandes banques centrales.

"Les numéros un et deux de la BCE, Christine Lagarde et Luis de Guindos, sont deux anciens ministres des Finances. Il y a deux politiques qui sont aux manettes. C'est un mouvement, en sachant que, du point de vue européen, un volet politique n'est pas inutile pour avancer vers davantage de politique budgétaire.

"On se dirige vers une meilleure articulation entre la politique monétaire et la politique budgétaire, en sachant que la politique monétaire a atteint ses limites."

La Réserve fédérale, pour sa part, a toutes les raisons de faire une pause après avoir baissé trois fois ses taux cette année, estime le chef économiste de l'UBP.

"Aller chercher des taux d'intérêt négatifs ne sert à rien, en particulier aux Etats-Unis", dit-il. "Ce n'est pas le discours actuel de la Fed et cela convient très bien aux marchés. On aura une période d'attente au moins jusqu'en décembre, avec peut-être une nouvelle baisse de taux au premier trimestre 2020 si nécessaire."

(édité par Marc Angrand)

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