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France-Juppé quitte la vie politique pour un "climat plus serein"
information fournie par Reuters 14/02/2019 à 12:06

    * L'ex-Premier ministre nommé au Conseil constitutionnel
    * Invoque un climat politique "délétère", "l'envie me
quitte"
    * Il quittera ses fonctions en mars

    PARIS, 14 février (Reuters) - Au lendemain de l'annonce
surprise de sa nomination au Conseil constitutionnel, Alain
Juppé a fait des adieux émus jeudi à la mairie de Bordeaux,
ville qu'il a dirigée pendant près d'un quart de siècle, pour
rejoindre un "environnement de travail plus serein". 
    "Je n'ai pas pris ma décision de gaieté de coeur, avec
Bordeaux et son peuple nous sommes en quelque sorte un vieux
couple", a déclaré l'ex-Premier ministre, élu à Bordeaux depuis
1995 - avec une parenthèse en 2004-2006 pour cause d'ennuis
judiciaires et d'exil au Québec. "C'est un arrachement que de me
séparer de qui j'ai tant aimé". 
    La voix étranglée par l'émotion, Alain Juppé, qui a reçu une
ovation debout de son équipe à son arrivée à l'Hôtel de Ville en
fin de matinée, a précisé qu'il démissionnerait de son mandat de
maire et de président de la métropole de Bordeaux "début mars".
    "Je ne m'attendais nullement à cette proposition et j'ai dû
me décider en 24h", a-t-il indiqué. "Deux raisons m'ont conduit
à cette décision : d'abord la volonté ne pas faire le mandat de
trop. Je suis fier du travail que j'ai accompli dans notre ville
depuis près de 25 ans (...), j'avais tant de projets en tête,
mais le temps est venu de nouveaux visages et de nouvelles
équipes".
    A 73 ans, "j'ai aussi une raison plus personnelle : la vie
politique est un combat, j'ai aimé livrer ce combat et je l'ai
fait pendant plus de 40 ans toujours avec passion", a-t-il
poursuivi. "Aujourd'hui, l'envie me quitte tant le contexte
change. L'esprit public est devenu délétère" avec "la montée de
la violence verbale et physique, le discrédit des hommes et des
femmes politiques réputés tous pourris, la stigmatisation des
élites". 
    "Dans ce climat général, infecté par les mensonges et les
haines que véhiculent les réseaux sociaux, l'esprit et la vie
publique sont difficiles à vivre et lourds à porter. Je souhaite
continuer à servir notre pays et notre République dans un
environnement de travail plus serein", a-t-il ajouté. 
    
    "BON VENT"
    Concernant le nom de sa ou son successeur, Alain Juppé, qui
a précisé qu'il conserverait sa résidence à Bordeaux avec son
épouse Isabelle, a estimé que personne n'était indispensable ni
irremplaçable. 
    "Place à la relève", a-t-il dit, précisant qu'il réunirait
la majorité municipale et métropolitaine pour désigner
"collectivement" celui ou celle qui "se présentera aux
suffrages". "Bordeaux la belle, je te souhaite bon vent!". 
    Le nom de son adjoint aux finances de la Ville et conseiller
régional de Nouvelle Aquitaine, Nicolas Florian, est revenu avec
insistance ces dernières heures comme possible successeur. 
    La prochaine nomination au Conseil constitutionnel d'Alain
Juppé, qui aura occupé pendant 40 ans de nombreux postes et
mandats sous le patronage de Jacques Chirac, de député à
ministre des Affaires étrangères sous François Mitterrand puis à
nouveau sous Nicolas Sarkozy, a été saluée notamment par Edouard
Philippe.
    Dans une émission télévisée (LCI-RTL-Le Figaro) mercredi
soir, le Premier ministre a estimé qu'il s'agissait d'"une très
bonne nouvelle pour la République" et a rendu hommage à la
"densité" et la "hauteur de vue" de celui qui fut son "mentor".
    
    Voir aussi 
    PORTRAIT-Juppé tourne la page de 40 ans de politique
 . 

 (Marine Pennetier, édité par Yves Clarisse)
 

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