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La thématique ESG introduit une nouvelle échelle de classification au sein du CAC 40
information fournie par Cercle Finance 19/03/2021 à 14:46

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

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Les investisseurs doivent désormais se soucier de cette thématique (ensemble de critères Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance) pour chaque entreprise qu'ils détiennent ou envisagent de détenir dans leurs portefeuilles : cela devient un argument commercial auprès d'une clientèle sensibilisée aux dimensions éthiques et aux enjeux de réchauffement climatique.

Pour être "éligible", une entreprise doit s'assurer que sa chaîne de sous-traitance ne fait pas travailler des enfants, ou des prisonniers politiques, s'emploie à réduire sa trace carbone, ne participe pas à la déforestation ou à la disparition d'espèces menacées, bannit autant que possible les expérimentations animales (cela concerne beaucoup de "labos" et de "biotechs")... et la liste est encore longue.

Mais alors que les investisseurs semblaient n'avoir plus que la thématique de "responsabilité sociale" à la bouche -parce qu'une entreprise ne peut pas avoir pour seule vocation que de gagner toujours plus d'argent- la patron de Danone, Emmanuel Faber, le premier à avoir transformé une valeur du CAC40 en "entreprise à mission" (impossible d'être plus "ESG" que cela) s'est vu poussé vers la sortie.

Officiellement pour son mode de management jugé trop autocratique mais très concrètement, pour absence de création de valeur pour les actionnaires.

L'adhésion aux bonnes pratiques "ESG" s'arrête dans le cas de Danone aux frontières des pratiques qui génèrent de bonnes rémunérations du capital.

Mais le label "ESG" est devenu l'incontournable sésame pour intégrer les fonds ISR (Investissement Socialement Responsable) et obtenir des conditions de financement plus favorables lors d'émissions obligataires : l'entreprise émettrice peut bénéficier d'un discount de plusieurs points de base sur le taux qu'elle obtient sur le marché par rapport à une concurrente bénéficiant d'une notation d'agence équivalente mais pas du même label "ESG".

Alors que les Etats-Unis viennent de réintégrer les "accords de Paris", l'un des secteurs d'investissement le plus controversé en Europe, c'est celui des énergies fossiles qui fait un "come back" remarqué à Wall Street : les entreprises pétrolières et gazières les mieux notées seront sans doute celles qui laisseront les ressources qu'elles exploitent dans le sol pour limiter le changement climatique.

Certaines banques ont par ailleurs déjà annoncé qu'elles ne financeront plus les entreprises impliquées dans la filière du charbon et que les valeurs pétrolières ou minières ne figureront plus dans les fonds proposés aux particuliers ou organismes de retraite, etc.

De quoi changer fondamentalement -et pour longtemps- la valorisation des "majors" pétroliers texans ou d'entreprises du même secteur comme Total, Maurel et Prom, Solvay (spécialités chimiques à base de dérivés carbonés), etc.

Mais il n'y a pas que les émissions de carbone découlant de l'activité primaire, il y a également une « trace carbone secondaire » qui résulte de mécanismes multi-facteurs beaucoup plus complexes.

Les analyser, les évaluer, en tirer une notation inspirée des agences de « rating » financières est la tâche à laquelle s'est attelé MSCI qui note ainsi quelque 30.000 valeurs au niveau mondial, les meilleurs profils « ESG » de chaque secteur bénéficiant de la note AAA, les suivants d'un AA, et ainsi de suite jusqu'à « C ».

Rappel : l'empreinte carbone moyenne annuelle des entreprises du CAC 40 atteint 125 millions de tonnes de CO2, soit un quart des émissions françaises.

Trois valeurs du CAC40 bénéficient du prestigieux « AAA ».

Danone qui fait partie des 5 % d'entreprises les mieux notées de son secteur dans le monde et qui devance Nestlé, crédité d'un AA, ou Unilever (A).

Schneider dont 55 % des ventes sont aujourd'hui réalisées dans le domaine des technologies propres et qui se montre très vigilant sur l'application de la « compliance » anti-corruption.

AXA qui est une société de service peu gourmande en énergie (au regard de son chiffre d'affaires et de son exposition internationale) mais qui est aussi et surtout très impliquée dans la sélection d'entreprises bien notées du point de vue ESG et ISR pour la constitution des portefeuilles dont elle assure la gestion.

Il est à noter que Michelin, EDF, Engie et Suez, se sont dotés d'un plan de réduction de leurs émissions sur l'ensemble de leur périmètre d'activité qui leur vaut un suivi avec « perspective favorable », donc une possible hausse graduelle de leur notation « ESG ».

Oxfam établit également un classement des entreprises en fonction de leur impact carbone.

Au milieu, on retrouve le secteur de la construction pour qui la situation devient plus complexe.

Le projet de loi "Climat et Résilience" -et ses 5000 amendements- sont examinés à l'Assemblée Nationale depuis le lundi 8 mars : il est issu des propositions faites par la Convention Citoyenne et outre l'avalanche d'amendements, soulève de nombreuses problématiques, comme par exemple le volet aménagement des espaces constructibles et son cortège de normes environnementales qui vont complexifier les plans d'urbanisme et provoquer une forte hausse des coûts de la construction, de quoi assombrir les perspectives des promoteurs et des groupes de BTP cotés en bourse, lesquels sont déjà aux prises avec une adaptation aux critères "ESG".

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