(AOF) - Plus forte hausse de l'indice SBF 120, Sopra Steria flambe de 10,02 % à 232,80 euros après avoir touché un plus haut historique à 233 euros dès les premières minutes de la cotation. Le spécialiste de la transformation digitale a fait état "d'excellents résultats 2023", dixit Invest Securities tout en dévoilant son intention de se séparer de son activité Sopra Banking Software. En 2023, l'entreprise de services numériques a enregistré une croissance de son activité de 6,6% en organique pour ressortir à 5,805 milliards d'euros.
Le groupe avait tablé en juillet sur une croissance organique à "au moins 6%".
Son résultat opérationnel d'activité ressort pour sa part à 548,2 millions, en progression de 21% sur un an. La marge opérationnelle d'activité se situe à 9,4%, en amélioration de 0,5 point.
Sa génération de trésorerie disponible s'affiche à 390,2 millions d'euros, dépassant nettement l'objectif initial "d'au moins 300 millions d'euros", annoncé par la société.
Le résultat net part du groupe se situe à 183,7 millions d'euros contre 247,8 millions d'euros en 2022. Il intègre une dépréciation non récurrente de 89 millions d'euros relative à l'actif Sopra Banking Software.
Sopra Steria précise que cette dépréciation n'aura aucune incidence sur la trésorerie et sur le dividende proposé au titre de l'exercice 2023.
L'entreprise va par ailleurs proposer un dividende de 4,65 euros, soit une hausse de 8,1% par rapport aux 4,30 euros versés au titre de 2022.
Cession de Sopra Steria Banking
En marge de la publication de ses résultats, Sopra Steria a annoncé la cession de Sopra Steria Banking à Axway Software pour une valeur d'entreprise de 330 millions d'euros.
Cette activité de logiciels bancaires n'est désormais "plus au cœur de "ses priorités stratégiques".
La société dit vouloir mieux se concentrer sur les services et solutions numériques dans ses marchés phares tels que les services financiers, la défense & sécurité, l'aéronautique, l'espace et le secteur public.
Côté perspectives, le groupe anticipe pour 2024 une croissance organique du chiffre d'affaires comprise entre 2 et 4%. Le taux de marge opérationnelle d'activité est pour sa part attendu entre 9,5 et 10% et le flux de trésorerie disponible d'au moins 350 millions d'euros.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Points clés
- Un des leaders européens de la transformation digitale né de la fusion en 2014 de Sopra et Steria ;
- - Société organisée en 4 métiers générant 5,1Mds€ de revenus : le conseil et intégration de systèmes pour les 2/3, devant l’édition de solutions, le « business process services et la gestion d’infrastructures et cloud ;
- Présence européenne, en France (40 % des revenus), au Royaume-Uni (18 %), en autre Europe avec de fortes positions en Allemagne (29 %) et le reste du monde ;
- Modèle d’affaires : être, en Europe, le partenaire stratégique des grandes administrations, opérateurs financiers et industriels et entreprises stratégiques en les appuyant dans leur transformation digitale et leur indépendance digitale ;
- Pacte d’actionnaires entre les familles fondatrices Odin et Pasquier et les dirigeants, soit 22,3 % du capital et 33,6 % des droits de vote, devant les salariés (4,8 % et 7,8 %), Pierre Pasquier présidant conseil d’administration de 15 membres et Cyril Malargé étant directeur général ;
- Bilan très sain avec une dette de 559 M€ à fin juin face à des capitaux propres de 1,8 Md€ et des disponibilités de 1,1 Md€.
Enjeux
- Stratégie axée sur un positionnement fort en Europe, sur le développement de solutions (objectif de 20 % des revenus dans l’édition et l’intégration de solutions), sur le conseil (objectif de 15 % des revenus), l’intégration du digital et visant à moyen terme une croissance annuelle des revenus entre 4 % et 6 %, une marge opérationnelle de 10 % et un flux de trésorerie disponible entre 5 % et 7 % des revenus ;
- Stratégie d’innovation :
- veille sur les technologies et leurs usages assurés par les Digital Champions, missions d’innovation données aux équipes projet, hackathons ouverts aux clients et aux partenaires, espaces de démonstration, d’idéation, de codesign,
- partenariats ciblés (startups, universités, laboratoires de recherche, grands éditeurs type Axway et GAFAM, Campus Cyber France)
- entrée au capital de jeunes pousses ;
- mise en place de 2 plateformes de développement, l’une pour le cloud, l’autre pour la blockchain, l’intelligence artificielle et le machine learning ;
- intégration de l’IA générative sur la plateforme de développement Ingine ;
- Stratégie environnementale 2040 validée par le SBTi :
- réduction de 85 % vs 2015 des émissions de GES (- 68 % en 2022),
- accompagnement des clients dans leur transition bas carbone ;
- Retombées du partenariat avec OVHCloud d’offre de plateforme en Europe ;
- L’un des acteurs les mieux positionnés sur les segments prometteurs du « cloud computing » (nuage informatique) et du big data (gestion des volumes de données), ainsi que dans les projets de co-transformations type Ecomouv ou Transactifs et dans la cybersécurité ;
- Visibilité élevée avec la récurrence du chiffre d’affaires (plus de 40 %) grâce aux partenariats avec les clients stratégiques tels les services publics.
Défis
- Intégration des nouveaux collaborateurs-attrition de 15,7 % et part des centres offshore de 17 % ;
- Poursuite de l’intégration rapide d’avril des acquisitions -CS Group (près de 2 Mds€ de revenus dans la défense & sécurité) et Tobiana (200 Ms€ de revenus)- avant l’acquisition du néerlandais Ordina via OPA jusqu’à fin septembre ;
- Après une hausse de 11,6 % des revenus et une stabilité du résultat net à fin juin, objectif 2023 relevé : croissance du chiffre d’affaires d’au moins 6 %, taux de marge opérationnelle de + 9 % et flux net de trésorerie de + 300 €M;
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Belle dynamique
Selon le dernier classement Truffle 100, le chiffre d'affaires total du secteur en France a bondi de 15% l'an passé pour franchir la barre des 25 milliards d'euros. Le secteur a bénéficié d'un taux de croissance inédit et confirme sa reprise après la crise sanitaire. La croissance moyenne annuelle sur quinze ans est 12 fois plus élevée que celle du PIB ! Dassault Systèmes conserve la première place avec plus de 5,6 milliards d'euros de revenus l'an passé. Cegid, spécialiste des logiciels pour experts-comptables, et la fintech Murex se placent en seconde et troisième position avec respectivement 791 et 711 millions d'euros de chiffre d'affaires. La polarisation est une des caractéristiques du secteur : l'écart de chiffre d'affaires entre le 50e et le 100e éditeur s'est encore accru en 2022 pour atteindre près de 28 millions d'euros. Les performances ont été rehaussées car le taux de profitabilité (en pourcentage du chiffre d'affaires) est passé de 9,1 % à 10,4 %. Les perspectives sont bonnes car l'intelligence artificielle, perçue comme révolutionnaire, devrait tirer le marché en 2023, de même que la cybersécurité.
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En avant toute dans l'IA générative
Les entreprises du numérique ont déjà commencé à adapter leurs offres et leurs pratiques à cette évolution, qui mixe ChatGPT et système d'information. Les cas d'usage les plus développés portent sur les centres d'appels avec l'intervention des chatbots ou dans le marketing, pour générer du texte ou des images de façon automatique. Le potentiel est énorme et Accenture France ambitionne de réaliser 30% de son activité avec le créneau data & IA à horizon 2025. Leader mondial du marché, Accenture a annoncé 3 milliards de dollars d'investissement sur trois ans dans ce domaine, avec un doublement du nombre d'employés dédiés pour atteindre 80.000 (sur 738.000 au total). Quant au leader français du secteur, Capgemini, il vise un investissement de 2 milliards d'euros durant les trois prochaines années, et 60.000 collaborateurs spécialisés (sur 360.000 actuellement).
L'intelligence artificielle désormais régulée en Europe
Il a été tenté de trouver un équilibre entre la volonté de protéger les droits fondamentaux des citoyens et celle de ne pas brider le développement des start-up européennes. Les associations française et allemande des entreprises du numérique, Numeum et Bitkom, avaient d'ailleurs réclamé un règlement européen sur l'intelligence artificielle (AI Act) favorable à l'innovation pour l'IA en Europe et sans règles trop contraignantes, notamment pour les IA génératives. L'approche européenne consiste à imposer des obligations pour les systèmes d'IA à haut risque, classés de faible à inacceptable. Pour la réglementation de l'IA générative (les systèmes de type ChatGPT), l'UE a établi des exigences plus fortes pour les modèles les plus puissants.
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