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Les élections bavaroises fragilisent encore la coalition à Berlin
information fournie par Reuters 15/10/2018 à 16:55

    * La CSU subit son pire revers depuis 1950
    * Merkel promet de rétablir la confiance
    * Le SPD à la dérive, s'interroge sur l'avenir de la GroKo
    * Les Verts, deuxième parti de Bavière
    * L'extrême droite fait son entrée au Landtag

 (Actualisé, déclarations de Merkel)
    par Joseph Nasr
    BERLIN, 15 octobre (Reuters) - L'Union chrétienne sociale
(CSU), alliée bavaroise d'Angela Merkel au sein de la Grande
Coalition péniblement constituée avec les sociaux-démocrates en
mars dernier à Berlin, a subi dimanche son plus grave revers
depuis 1950 aux élections régionales en Bavière.
    Cette déconfiture annoncée, dont les Verts et l'extrême
droite ont profité, pourrait remettre en cause la survie de la
"Große Koalition" (GroKo).
    La présidente du Parti social-démocrate (SPD), Andrea
Nahles, dont le parti subit également un fort recul en Bavière,
s'est interrogée lundi sur le fonctionnement actuel de cette
alliance, sans aller toutefois jusqu'à réclamer la démission du
patron de la CSU, le ministre fédéral de l'Intérieur Horst
Seehofer.
    Ce dernier, dont la stratégie de "droitisation" sur la
question migratoire n'a pas porté les fruits qu'il escomptait, a
promis lundi de tout faire pour assurer la stabilité
gouvernementale.
    "Nous allons faire notre part pour que la Grande Coalition
puisse poursuivre son travail dans la stabilité, malgré les
commentaires qu'on a pu entendre hier", a déclaré Horst
Seehofer.
    Il faisait notamment allusion aux vives critiques des
militants de la CSU qui imputent le recul de leur parti à la
politique migratoire de la chancelière Angela Merkel et à sa
décision de 2015 d'accueillir un million de migrants, en
majorité musulmans, ce qui a permis l'émergence du parti
d'extrême droite Alternative pour l'Allemagne (AfD).
    Angela Merkel a promis lundi d'agir pour retrouver la
confiance des électeurs.
    
    "UN SÉISME"
    "La leçon que je tire de tout cela, en tant que chancelière,
c'est que je dois m'assurer du retour de la confiance. J'y
travaillerai avec la plus grande vigueur", a-t-elle déclaré lors
d'une rencontre avec des représentants de l'industrie allemande.
    Elle a noté que la CSU avait perdu sa majorité absolue en
Bavière malgré la bonne santé économique de la région. "Cela
montre qu'une bonne situation économique et un quasi-plein
emploi ne suffisent pas quand la confiance n'est plus au
rendez-vous", a-t-elle dit.
    L'AfD, avec 10,2% des voix, ne réalise pas la grande percée
escomptée par ses dirigeants et n'arrive qu'en quatrième
position derrière la CSU (37,2%), les Verts (17,5%) et le parti
de droite indépendant Freie Wähler (11,6%). Le SPD ne recueille
que 9,7% des suffrages, près de 11% de moins qu'en 2013.
    Affaiblie, la CSU doit désormais former un gouvernement de
coalition, et son choix devrait se porter sur les Freie Wähler
(Electeurs libres).
    "Nous sommes très contents ! Notre but, avec ces élections
bavaroises, était de provoquer un séisme jusqu'à Berlin", a
déclaré le dirigeant bavarois de l'AfD, Martin Sichert. "Ce
séisme s'est produit et nous sommes curieux de voir quelles en
seront les conséquences à Berlin."
    Quant au SPD, il a de quoi s'interroger sur son choix de
rallier une nouvelle GroKo en mars dernier. Après les élections
de septembre 2017, les sociaux-démocrates avaient exclu de
renouveler une telle alliance avec les conservateurs, au vu de
leurs reculs successifs aux élections.
    
    DANS DEUX SEMAINES EN HESSE
    Finalement, les conservateurs ne parvenant pas au bout de
plusieurs mois à former une coalition viable, le SPD a accepté
de tenter une nouvelle fois l'expérience. "Mal nous en a pris",
estiment aujourd'hui de nombreux sociaux-démocrates.
    Pour la présidente du parti, il faut tirer au niveau
national les conclusions de cette déconfiture bavaroise.
    "Il est évident qu'il faut modifier radicalement notre style
de coopération", a dit Andrea Nahles à des journalistes. "On ne
peut pas se fonder sur une seule élection régionale, aussi
douloureuse soit-elle, pour savoir si la Grande Coalition
fonctionne comme il faut. Mais nous devons travailler de toute
urgence sur notre style et notre communication..."
    Un avis partagé par la secrétaire générale de la CDU,
Annegret Kramp-Karrenbauer, pour qui ces élections bavaroises
sont un véritable "coup de semonce" pour la GroKo.
    Selon les sondages, les partis de la coalition devraient
aussi laisser des plumes lors des élections dans le Land de
Hesse, dans deux semaines, là encore au bénéfice des Verts et de
l'AfD.
    Actuellement, la Hesse est dirigée par une coalition
CDU-Verts. Pour le quotidien Bild, une défaite de la CDU dans la
Hesse entraînera probablement des discussions sur le maintien de
Merkel à la tête du parti.
    La chancelière entend briguer à nouveau en décembre la
présidence du parti, malgré le revers qu'elle a subi au
Bundestag où Volker Kauder, l'un de ses fidèles, a été évincé de
la présidence du groupe.  
    Depuis mars, la coalition CDU-CSU-SPD a failli éclater deux
fois en raison de divergences sur l'immigration et sur la
proximité présumée de l'ex-chef des services de renseignement
Hans-Georg Maassen avec l'extrême droite. 

 (Avec Michelle Martin, Riham Alkoussaa, Madeline Chambers et
Paul Carrel; Guy Kerivel pour le service français)
 

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