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Y a-t-il une bulle sur les valeurs technologiques ? (Aurel BGC)
information fournie par Boursorama 03/11/2015 à 17:55

Les grandes valeurs du Nasdaq ont une valorisation boursière qui bat des records. Aurel BGC fournit des éléments de réflexion sur la question récurente d'une nouvelle ''bulle''.

Les grandes valeurs du Nasdaq ont une valorisation boursière qui bat des records. Aurel BGC fournit des éléments de réflexion sur la question récurente d'une nouvelle ''bulle''.

Les « GAFA » (Google, Apple, Facebook, Amazon) continuent de s'envoler en bourse aux Etats-Unis grâce à de bons résultats. Mais leur valorisation record est-elle déconnectée des fondamentaux ? Ces fleurons cachent-ils une réalité plus complexe ? Le courtier Aurel BGC livre son analyse.

À Wall Street, les grandes valeurs « technologiques » du Nasdaq tirent particulièrement bien leur épingle du jeu depuis le début de l'année. Les fleurons de la cote ont dernièrement continué à dépasser leurs records historiques alors même que la saison des résultats trimestriels a soulevé au Etats-Unis les effets négatifs  du dollar « fort » sur la compétitivité des entreprises américaines.

Ainsi, « le secteur technologique apparaît véritablement à part », observe Aurel BGC dans son dernier point de marché hebdomadaire. Au point que le courtier s'interroge : « existe-t-il un risque de "bulle" sur ces valeurs alors que l'indice Nasdaq Composite se rapproche de ses plus hauts historiques ? ».

Les « GAFA » enchaînent les succès économiques

Le cercle très fermé des « GAFA » (Google, Apple, Facebook, Amazon) semble résister à toute évolution de la conjoncture économique.

« Apple ne voit pas de ralentissement de ses ventes en Chine. Ses produits sont considérés comme des biens de luxe, à l'image des marques Prada ou Rolex, selon Tim Cook. La croissance des ventes d'iPhones en Chine ne devrait pas diminuer dans les prochains mois », note Aurel BGC.

Amazon, qui représente le second A de l'acronyme, continue également son expansion dans des secteurs éloignés de son activité de départ, à savoir la vente en ligne de biens culturels : « la filiale dans le cloud d'Amazon, Amazon Web Service, a enregistré une croissance 80% de son chiffre d'affaires sur un an, malgré l'appréciation du dollar », note également Aurel BGC.

Le groupe Google (qui s'appelle désormais officiellement « Alphabet ») et Facebook, qui caracolent en tête des sites les plus consultés du monde, continuent également de dépasser des sommets en Bourse grâce aux recettes publicitaires. L'action Facebook a dépassé les 100 dollars, alors qu'elle se situait à 20 dollars à la mi-2013.

La capitalisation boursière cumulée des quatre « GAFA » est désormais supérieure à la somme des capitalisations du CAC40 français, et l'écart se creuse rapidement.

Les autres valeurs technologiques connaissent un parcours plus contrasté

Pour autant, le reste du secteur « technologique » aux Etats-Unis est confronté à une situation plus nuancée. Ces autres valeurs peinent souvent à concurrencer les « grands du secteur », qui bénéficient d'avantages en termes de réputation et de fiabilité : « les "GAFA" montrent clairement leur capacité à concentrer l'ensemble des profits et de l'activité », observe le courtier.

En effet, « derrière les publications des "GAFA" se cache une crise profonde du secteur technologique : la fin de l'ère du PC. Le marché du PC a observé un premier choc avec le développement de la tablette, mais aujourd'hui, ce marché connait un deuxième choc avec un net allongement de la durée de vie des PC dans les entreprises », explique le courtier.

« Ainsi, la plus forte croissance est au niveau des serveurs [ordinateurs hébergeant des sites Internet] mais plus au niveau des PC [ordinateurs individuels]. Ainsi, Intel affiche encore des résultats impressionnants, malgré la chute de 7% du marché du PC (…). Mais, plus globalement, le secteur des semi-conducteurs connait une profonde mutation. La croissance se déplace vers le segment de l'automobile, les objets connectés ou les disques durs en mémoire flash », détaille Aurel BGC.

Dans ce paysage complexe, « certaines entreprises sont clairement en déclin » mentionne le courtier, « mais ces sociétés sont des proies pour des opérations de M&A » (fusions-acquisitions, ou OPA, qui poussent les investisseurs à anticiper un rachat par une entreprise concurrente). Parmi les exemples récents : « EMC racheté par Dell, ou Seagate repris à Western Digital ».

D'autres sociétés tirent leur épingle du jeu en étant des leaders de leur segment de marché, comme Microsoft, PayPal, Netflix, Expedia ou encore Linkedln.

Y a-t-il une bulle ?

La description du secteur permet de mieux s'interroger sur les valorisations des fameux « GAFA ».

« Si l'on retient un indicateur grossier comme le PER, Alphabet (Google) se paie 32,8 fois ses bénéfices, Facebook 31,2 fois, Apple 13,0 fois ou Amazon, qui oublie souvent de faire des profits, 902 fois ! », relève Aurel BGC. Pour rappel, les PER permettent de comparer la valorisation en bourse d'une entreprise par rapport à ses bénéfices comptables. L'indicateur perd de son sens quand les entreprises font peu de profits du fait qu'elles réinvestissent constamment le produit de leurs activités, comme Amazon.

« Ces éléments montrent la difficulté d'évaluer, aujourd'hui, ces géants de l'internet qui peuvent rapidement vaciller en cas de rupture technologique majeure. Google n'a jamais réussi à rattraper Facebook sur les réseaux sociaux et Twitter a des difficultés à se faire une place face à ce géant. Il est d'autant plus difficile de conclure sur la véritable valeur des "GAFA" qui se développent rapidement et seront présents demain dans de nombreux secteurs », explique Aurel BGC.

« Ainsi, les investisseurs devraient encore essentiellement réagir aux publications trimestrielles de ces valeurs et aux taux de croissance à deux chiffres affichés par ces géants. Le secteur technologique garde donc encore un potentiel d'appréciation important. Il ne faut peut-être pas tant s'inquiéter de leur valorisation que de l'impact de leur développement sur les entreprises des secteurs qu'ils investissent progressivement : combien de la valeur ajoutée du secteur automobile va être absorbée par Google ? Netflix et Facebook vont-ils tuer les grandes chaînes de télévision ? Apple peut-il encore longtemps dominer le marché des smartphones et capter l'ensemble des profits réalisés par le secteur ? ».

Autant de questions face auxquelles chaque investisseur pourra essayer de trouver une réponse. Une chose est sûre néanmoins : la situation n'est pas comparable à celle du début des années 2000, où la bulle Internet était apparue sur des valeurs au marché inexistant, au chiffre d'affaires faible et aux perspectives d'avenir floues. Les « GAFA » sont peut-être très valorisées, mais les preuves qu'elles ont fournies par le passé restent encourageantes pour l'avenir.

X. Bargue (redaction@boursorama.fr)

1 commentaire

  • 03 novembre 18:19

    quel est aussi le point commun de ces sociétés ? c est qu elles écrasent toute concurrence en fraudant massivement le fisc des pays dans lesquels elles tirent leur profit


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