Roland Lescure à Paris le 14 février 2024. ( AFP / ALAIN JOCARD )
L'aide est accordée à la start-up française Lhyfe, l'architecte du projet, et est issue du programme d'investissements France 2030 destiné à encourager les technologies d'avenir, de rupture ou de décarbonation via les programmes européens PIIEC (programme important d'intérêt européen commun).
149 millions d'euros : c'est le montant de l'aide que va accorder l'Etat pour financer l'installation d'un deuxième électrolyseur près du Havre, a annoncé le ministre de l'Industrie Roland Lescure ce lundi 18 mars. Objectif : produire de l'hydrogène servant à décarboner l'industrie dans l'embouchure de la Seine.
Cet électrolyseur d'une puissance de 100 mégawatts (MW) produira de l'hydrogène pour décarboner les processus de l'usine d'engrais azotés Yara, qui fait partie des 50 sites industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre en France, a indiqué le cabinet du ministre délégué à l'Industrie et à l'Energie, en visite dans la région ce lundi. L'aide est accordée à la start-up française Lhyfe, l'architecte du projet. Elle est issue du programme d'investissements France 2030 destiné à encourager les technologies d'avenir, de rupture ou de décarbonation via les programmes européens PIIEC (programme important d'intérêt européen commun).
La mise en service de l'électrolyseur est attendue pour 2028, a indiqué Lhyfe, premier producteur d'hydrogène vert et renouvelable de France. La société a aujourd'hui trois sites sur le territoire national, en Vendée, dans le Morbihan et en Haute-Garonne. L'hydrogène bas carbone qui sera produit remplacera "15% du gaz naturel" utilisé par l'usine Yara, a précisé le ministère. "L'approvisionnement en électricité" servant à alimenter cet électrolyseur "comprendra des énergies renouvelables disponibles sur le réseau français", ainsi que de "l'énergie nucléaire" quand ces énergies vertes "ne sont pas disponibles", compte tenu de leur intermittence, a ajouté le ministère, interrogé par l'AFP.
"Parvenir à 100% d'électricité verte"
"Le but recherché est de parvenir à 100% d'électricité verte pour ce projet, via notamment des Power purchase agreements (PPA, contrats de gré à gré entre producteur et consommateur, ndlr) et de sécuriser un approvisionnement électrique renouvelable" a-t-on nuancé du côté de chez Lhyfe, tout en reconnaissant que les besoins sont "énormes". "Il est trop tôt pour indiquer précisément l'approvisionnement", a-t-on ajouté de même source. A Bouin en Vendée, Lhyfe a acheté un électrolyseur au groupe norvégien NEL. Les deux autres sites français, de Buléon (Morbihan) et Bessières (Haute-Garonne) sont équipés d'électrolyseurs Plug (Etats-Unis).
Ce projet s'ajoute au premier projet d'électrolyseur bas carbone dans la région, baptisé Normand'Hy, d'une puissance de 200 MW, prévu à partir de 2025 à Port-Jérôme (Seine-Maritime) par Air Liquide pour décarboner essentiellement la plateforme voisine de raffinage-chimie de TotalEnergies de Gonfreville (Seine-Maritime). L'investissement total de ce projet, qui a reçu 190 millions d'euros d'aide publique, est de 400 millions d'euros.
5 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer