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Gaz et de pétrole russes : la fin des achats sera un processus long et coûteux, avertit le Cepii
information fournie par Boursorama avec Media Services 25/05/2022 à 12:01

L'organisme rattaché à Matignon alerte sur la nécessité de diversifier les approvisionnements en se tournant par exemple vers l'Arabie Saoudite, le Brésil, les États-Unis ou le Canada.

Une raffinerie de Gazprom, le 28 avril 2022 à Moscou. ( AFP / Natalia KOLESNIKOVA )

Une raffinerie de Gazprom, le 28 avril 2022 à Moscou. ( AFP / Natalia KOLESNIKOVA )

Après les sanctions contre la Russie, l'Europe va devoir faire face à de multiples obstacles. Dans une note, publiée mercredi 25 mai, le Cepii explique que l'arrêt éventuel des importations européennes de gaz et de pétrole est un chemin semé d'embûches logistiques et financières. Si l'Europe se détourne du pétrole russe en réaction à la guerre en Ukraine, " il faudra remplacer un peu plus d’un quart des importations totales " du continent, alerte l'organisme rattaché à Matignon.

En effet, 30% des importations européennes de pétrole proviennent de Russie et 40% des importations de produits pétroliers émanent de Moscou , selon le Cepii, d'où la nécessité de diversifier les approvisionnements en se tournant par exemple vers l'Arabie Saoudite, le Brésil, les États-Unis ou le Canada. Des grands producteurs d'hydrocarbures géographiquement plus éloignés de l'Europe que le voisin russe, ce qui renchérira mécaniquement les coûts de transport.

La Russie casse les prix du baril de pétrole

Reste aussi à convaincre ces éventuels partenaires de vendre leur combustible à l'Europe, alors que le Cepii interprète le contrat signé mi-mars par la Russie avec des entreprises indiennes à un prix bradé de 25 dollars le baril comme une mise en garde adressée à ces fournisseurs alternatifs.

Graphique montrant l'évolution entre janvier et avril 2022 des indices des prix calculés par l'Insee chaque mois, sur une base de 100 en 2015 par type de produit ( AFP /  )

Graphique montrant l'évolution entre janvier et avril 2022 des indices des prix calculés par l'Insee chaque mois, sur une base de 100 en 2015 par type de produit ( AFP / )

"Le signal transmis par la Russie est qu’elle n’hésitera pas à casser les prix s’ils venaient à augmenter leur production" pour satisfaire les velléités européennes de diversification, analysent les chercheurs. Enfin, "il est important de considérer la qualité des pétroles bruts" que l'Europe pourrait importer à l'avenir.

"Le pétrole russe ayant de bonnes qualités pour produire des distillats moyens (gazole), son remplacement par un autre pétrole pourrait demander un traitement plus complexe en raffinerie pour obtenir les mêmes produits finis", pointe le Cepii. "Le prix des produits pétroliers devrait donc augmenter sous l’effet de ces contraintes techniques, indépendamment du jeu de l’offre et de la demande", conclut-il.

La création d'un "acheteur unique européen"

La note est publiée alors que les membres de l'Union européenne tentent depuis plusieurs semaines de s'accorder sur un embargo sur les importations de pétrole russe . Malgré les réticences de la Hongrie, en quête de garanties sur le maintien de son approvisionnement, Paris et Berlin ont récemment dit espérer un accord dans les prochains jours.

Carte de l'Europe montrant le réseau de gazoducs existants et en projet et mettant en évidence ceux qui arrivent de Russie ( AFP /  )

Carte de l'Europe montrant le réseau de gazoducs existants et en projet et mettant en évidence ceux qui arrivent de Russie ( AFP / )

Sur la question des achats de gaz, que l'Union européenne envisage de réduire de deux tiers d'ici fin 2022, le Cepii plaide notamment pour la création d'un "acheteur unique européen" . Un interlocuteur unique qui pourrait renforcer le pouvoir de négociation des 27 avec les fournisseurs de gaz alternatifs à la Russie.

Ne pas dépendre d'un seul fournisseur

Gare aussi à ne pas se lier excessivement aux gros producteurs du Moyen-Orient, faute de quoi l'Europe pourrait "troquer la dépendance à la Russie pour celle au détroit d’Ormuz", une région aux "évidents risques géopolitiques". Parmi les potentiels nouveaux fournisseurs de gaz, les auteurs de la note identifient plusieurs "cibles prioritaires": "les gisements de gaz découverts en Méditerranée orientale (Chypre, Israël, Liban), les nombreux projets GNL actuellement étudiés en Afrique (Mozambique, Mauritanie, Cameroun, Tanzanie, Djibouti) et la valorisation des importantes ressources de l’Amérique latine".

Carte de l'Ukraine montrant la situation du conflit en Ukraine au 11 mai et mettant en évidence le réseau de gazoducs par lequel transite le gaz russe vers l'Europe occidentale et les installations clés de Sokhranivka, Novopskov et Soudja ( AFP /  )

Carte de l'Ukraine montrant la situation du conflit en Ukraine au 11 mai et mettant en évidence le réseau de gazoducs par lequel transite le gaz russe vers l'Europe occidentale et les installations clés de Sokhranivka, Novopskov et Soudja ( AFP / )

"Le potentiel existe donc", mais la diversification des approvisionnements implique de construire de nouvelles infrastructures gazières , un processus coûteux en temps et en argent. L'objectif de réduction de deux tiers des importations ne sera donc pas atteint "sans envisager d’autres pistes, comme la substitution de ces importations d’énergies fossiles par des énergies vertes ou la réduction de la consommation d’énergie", conclut le Cepii.

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