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Malgré le risque de blackout, Londres refuse d'inciter aux économies d'énergies
information fournie par Boursorama avec Media Services07/10/2022 à 14:53

Dans le même temps, le gouvernement français a lancé, jeudi, un grand plan de sobriété énergétique.

La Première ministre britannique Liz Truss devant le 10 Downing Street, à Londre, le 7 septembre 2022. ( AFP / DANIEL LEAL )

La Première ministre britannique Liz Truss devant le 10 Downing Street, à Londre, le 7 septembre 2022. ( AFP / DANIEL LEAL )

En dépit de la menace de coupures de courant cet hiver, Downing Street écarte pour l'instant une campagne publique d'information sur les économies d'énergie comme en mènent la plupart des pays européens face aux pénuries engendrées par la guerre en Ukraine.

Jeudi 6 octobre, un rapport de National Grid, le gestionnaire du réseau électrique britannique, a fait l'effet d'une bombe en prévenant que, dans un scénario extrême d'arrêt des importations de gaz depuis l'Europe, combiné à une production locale insuffisante, des coupures de courant de trois heures d'affilée pourraient être instaurées.

Vendredi, le mot "blackout", ou panne de courant généralisée, était imprimé en couverture de toute la presse britannique.

Le souvenir de 1970

Le pays tremble encore au souvenir des rationnements, pannes et d'un décret limitant la consommation d'électricité des entreprises à trois jours par semaine en pleine grève des mineurs dans les années 1970.

"Tout ira bien, mais nous nous préparons pour tout", a voulu rassurer vendredi Graham Stuart, le secrétaire d'Etat au Climat, sur la chaîne Sky News.

A la question de savoir s'il fallait inciter les Britanniques aux économies d'énergie, M. Stuart a répondu que le gouvernement "n'envoie pas ce message".

Des gens peuvent préférer "prendre une douche qu'un bain parce que cela peut faire baisser leur facture (...) mais ça n'a pas d'impact sur notre sécurité énergétique", a-t-il justifié.

La Première ministre conservatrice Liz Truss et son équipe répètent à l'envi que l'approvisionnement du Royaume-Uni en énergie est suffisant.

"Nous sommes en bonne position comparé à nos autres voisins européens. Nous ne dépendons pas du gaz russe" et le Royaume-Uni produit près de la moitié de sa consommation de gaz, a ainsi martelé M. Stuart sur Sky News, comme la cheffe de gouvernement la veille lors d'un sommet à Prague.

"Plus de risques"

Il admet toutefois qu'en raison de la guerre en Ukraine et des limites d'approvisionnement en gaz russe qu'elle entraîne, "cet hiver comporte plus de risques que les hivers précédents".

M. Stuart n'a pas voulu confirmer les informations du Times vendredi affirmant qu'une campagne d'incitations aux économies d'énergie avait été préparée par le ministre des Entreprises et de l'Energie Jacob Rees-Mogg, puis rejetée par Liz Truss au dernier moment.

La campagne aurait notamment suggéré aux Britanniques de baisser la température des chaudières, des radiateurs dans les pièces vides, ou des logements en cas d'absence, avec la perspective de factures moins salées.

Liz Truss s'inscrit dans une tradition conservatrice d'une moindre intervention de l'Etat. " Je ne vais pas vous dire quoi faire, quoi penser, ou comment vivre votre vie ", a-t-elle asséné lors du congrès de son parti à Birmingham il y a quelques jours.

"Nous ne sommes pas un Etat nounou", a renchéri M. Stuart sur la chaine LBC vendredi.

À contre-courant des autres pays européens

Un discours qui contraste notamment avec celui du gouvernement français, qui martèle le mot de sobriété et incite à limiter les températures des piscines publiques, des appartements, et jusqu'aux robinets des bâtiments administratifs.

Ailleurs, de la Belgique à la Grèce en passant par l'Allemagne, les gouvernements ont prévu d'éteindre les lumières sur les autoroutes ou les affichages publicitaires lumineux la nuit cet hiver.

Dans un contexte de livraisons de gaz raréfiées depuis la Russie, conséquence de la guerre en Ukraine, l'Agence internationale de l'énergie a rappelé récemment que les mesures d'économie de gaz en Europe seraient "cruciales" cet hiver.

Même si le Royaume-Uni est moins dépendant du gaz russe que d'autres pays d'Europe, comme l'Allemagne, "nous avons besoin que les autres sources d'approvisionnement restent opérationnelles" - interconnexions avec l'UE, livraisons de gaz naturel liquéfié (GNL) des Etats-Unis ou du Qatar - et d'un hiver doux pour ne pas avoir à rationner" ou revoir les coupures d'électricité des années 70, souligne John Underhill, directeur du Centre pour la transition énergétique de l'université d'Aberdeen.

Il note aussi que le pays dispose de peu de capacités de stockage de gaz en cas d'hiver froid et peu venté, qui pèserait sur la production d'énergie éolienne.

D'où, selon lui, l'intérêt d'une campagne d'information pour inciter à réduire la consommation de gaz, conclut-il, interrogé par l'AFP.

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