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Pêche: Paris passe à l'action, en appelle à la CE pour faire pression sur Londres
information fournie par Reuters 28/10/2021 à 12:32

PÊCHE: PARIS PASSE À L'ACTION, EN APPELLE À LA CE POUR FAIRE PRESSION SUR LONDRES

PÊCHE: PARIS PASSE À L'ACTION, EN APPELLE À LA CE POUR FAIRE PRESSION SUR LONDRES

par Myriam Rivet

PARIS (Reuters) - La France a annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi avoir arraisonné puis dérouté vers le port du Havre un navire britannique pêchant dans les eaux françaises sans autorisation, marquant une escalade dans les tensions entre Paris et Londres sur l'octroi de licences de pêche dans les eaux britanniques.

Cette opération de gendarmerie, qui s'est également soldée par la verbalisation d'un second navire pour "entrave au contrôle", s'est déroulée "dans le cadre du durcissement des contrôles dans la Manche", a précisé le ministère de la Mer dans un communiqué quelques heures après l'annonce par le gouvernement français de l'entrée en vigueur le 2 novembre de "mesures ciblées" visant notamment les navires de pêche et les importations britannique.

"Ce bateau est toujours immobilisé", a précisé jeudi matin la ministre française de la Mer, Annick Girardin, sur RTL, tandis que le gouvernement britannique dénonçait dans un communiqué une réaction "décevante et disproportionnée", surtout de la part d'un "allié et partenaire proche".

Selon la fédération professionnelle de pêche britannique South West Fish Producers Organisation, le chalutier en question serait le Cornelis Gert Jan, spécialisé dans la pêche à la coquille Saint-Jacques.

La France reproche au Royaume-Uni d'avoir délivré un nombre de licences jugé insuffisant aux pêcheurs français au vu de ses engagements pris à l'égard de l'Union européenne dans les accords encadrant le Brexit, ce que Londres conteste.

"Ce n'est pas la guerre, c'est un combat. Les Français et les pêcheurs ont des droits, il y a eu un accord de signé nous devons faire appliquer cet accord", a prévenu jeudi sur RTL la ministre française de la Mer.

"LANGAGE DE LA FORCE"

Annick Girardin a également appelé la Commission européenne (CE) à s'engager davantage pour s'assurer que le Royaume-Uni "soit au rendez-vous de ses engagements".

"Nous souhaitons que la Commission européenne réunisse le conseil de partenariat - c'est-à-dire les signataires - pour signifier au Royaume-Uni qu'il ne respecte pas son accord et donc que des mesures de rétorsion pourront être prises", a-t-elle ajouté.

Avec cet arraisonnement et l'interdiction d'accès des navires britanniques à la plupart des ports français à partir de la semaine prochaine, la France a adopté un ton plus martial.

"Nous avons été extrêmement patients (...) Et donc à partir du 2 novembre c'est terminé", a précisé le secrétaire d'Etat chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, sur CNEWS.

"Maintenant il faut parler le langage de la force, parce que malheureusement ce gouvernement britannique-là ne comprend que cela", a-t-il ajouté.

LA FRANCE PRÊTE À AUGMENTER LA PRESSION

Le gouvernement français reproche également aux Britanniques d'avoir continué de faire évoluer les règles après la signature des accords, notamment en imposant de nouvelles conditions (comme la nécessité de fournir les preuves d'une activité dans les zones concernées avant le Brexit) pour délivrer ces licences, qui permettent aux pêcheurs européens - et notamment français - d'accéder aux eaux territoriales britanniques dans une zone de six à douze miles nautiques au large des côtes britanniques, ainsi que de celles de Jersey et Guernesey.

Avec pour conséquence une bataille de chiffres de part et d'autre de la Manche, Paris assurant n'avoir obtenu qu'un peu plus de 50% des permis auxquels les pêcheurs français pouvaient prétendre tandis que Londres assure avoir délivré 98% des autorisations réclamées.

"Les Européens ont demandé 2.127 licences, les Britanniques ont donné 1.913 licences, ça fait 90,3% (donc) le chiffre est faux", a expliqué Annick Girardin jeudi.

"Et deuxièmement - quel étonnement ! - tous ceux qui n'ont pas de licence, ce sont des Français, à part un ou deux Belges. En clair les 10% manquants, c'est les Français", a-t-elle poursuivi.

D'après Clément Beaune, les "licences manquantes" concernent notamment des pêcheurs de la région des Hauts-de-France ou allant régulièrement pêcher au large des îles anglo-normandes de Jersey et Guernesey.

Au-delà des mesures qui s'appliqueront à compter du 2 novembre (interdiction aux navires britanniques de débarquer dans une majorité de ports français, systématisation des contrôles douaniers et sanitaires sur les importations britanniques), le gouvernement français prépare une deuxième série de mesures.

Pour l'instant "ce sont des tracasseries, des ralentissements, c'est une forme de réciprocité", a expliqué Clément Beaune.

Mais sans évolution de la position britannique, "nous pouvons avoir des contrôles plus systématiques, des blocages plus systématiques encore et nous pouvons réviser un certain nombre de coopérations, par exemple augmenter les tarifs de l'électricité".

(Rédigé par Myriam Rivet, avec la contribution de Sudip Kar-Gupta, Richard Lough, Michaela Cabrera, Layli Foroudi et Blandine Henault à Paris, Andrew MacAskill à Londres; édité par Jean-Michel Bélot et Blandine Henault)

7 commentaires

  • 28 octobre 14:23

    ah des alliés qui renient constamment la parole donnée, peu etre oui peu etre non c est bizarre une europe qui ne dit rien par rapport au accord signées ou méme barnier qui ne dit rien a se sujet


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