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Souveraineté énergétique : plus "résilient", le secteur du gaz prépare déjà l'après
information fournie par Boursorama avec Media Services 28/09/2022 à 12:04

Après l'urgence de l'hiver 2022-2023 marqué par le tarissement du robinet russe, politiques et énergéticiens visent à péreniser les efforts de sobriété.

"Les stockages sont aujourd'hui remplis à 98%", a annoncé par ailleurs la présidente de la commission de régulation de l'énergie (CRE) ( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )

"Les stockages sont aujourd'hui remplis à 98%", a annoncé par ailleurs la présidente de la commission de régulation de l'énergie (CRE) ( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )

Souveraineté, sobriété, décarbonation: les industriels gaziers réunis mardi en congrès à Paris ont mis en avant la forte "résilience" du secteur pour assurer cet hiver l'indépendance énergétique de la France ainsi que son ambition de se verdir. "Jamais nous n'avions connu une telle crise", a reconnu le président de l'association française du gaz (AFG) Jean-Marc Leroy, à l'ouverture du congrès annuel du gaz, premier grand rendez-vous du secteur depuis que l'invasion de l'Ukraine a bousculé la géopolitique du gaz russe en Europe.

Le GNL, objet des convoitises

Le représentant de l'industrie gazière en France a salué les efforts de "résilience" du secteur qui a su "s'adapter" pour se passer progressivement du gaz de Moscou. "La sécurité énergétique passe par une triple diversification: des énergies, des routes et des sources d'approvisionnement", a-t-il martelé.

Pour contrebalancer le tarissement du gaz russe vers l'Europe, les flux de gaz naturel liquéfié vers la France ont augmenté de 74% et la France a reçu 18% de gaz norvégien en plus, a souligné l'AFG. Grâce à cette stratégie de diversification, "nous avons fortement limité notre dépendance au gaz russe", a souligné M. Leroy.

"Les stockages sont aujourd'hui remplis à 98%", a annoncé par ailleurs la présidente de la commission de régulation de l'énergie (CRE) ( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )

"Les stockages sont aujourd'hui remplis à 98%", a annoncé par ailleurs la présidente de la commission de régulation de l'énergie (CRE) ( AFP / JEAN-FRANCOIS MONIER )

"Les stockages sont aujourd'hui remplis à 98%", a annoncé par ailleurs la présidente de la commission de régulation de l'énergie (CRE) et ancienne ministre Emmanuelle Wargon. Mais passée l'urgence, il faudra faire preuve de "sobriété" pour conjuguer ces efforts de "résilience" sur le moyen et long terme. "La sobriété, ce n'est pas juste le problème de cet hiver", estime Nicolas Goldberg, expert énergie à Colombus Consulting.

Pour sortir de l'étau russe, mais aussi pour se verdir, le secteur veut "accélérer" le développement du biométhane agricole et du gaz issu de la biomasse (produit à partir de déchets du vivant). "Le potentiel de la production nationale de gaz renouvelables et décarbonés est a priori largement suffisant pour couvrir 100% des consommations de gaz en 2050 soit 350 TWh", estime l'AFG.

"Dès 2030, non pas 10 mais 20% de la consommation de gaz pourra être couverte par ces gaz renouvelables produits en France au plus près des territoires", ajoute l'association professionnelle. Pour atteindre l'objectif de neutralité carbone en 2050, "nous aurons besoin d'une palette énergétique polychrome", a encore souligné Jean-Marc Leroy.

"Futur vert"

"Nous comptons sur vous pour accélérer et proposer des projets contribuant à nos objectifs de décarbonation", a déclaré la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher, en soulignant que le projet de loi visant à accélérer les projets d'énergies renouvelables visait "toutes" les énergies.

"On aura besoin de la complémentarité des modes de production, de la complémentarité de l'électricité et du gaz, si on est bien dans la décarbonation", a commenté de son côté la présidente de la commission de régulation de l'énergie Emmanuelle Wargon.

Carte d'Europe représentant la part du gaz naturel dans le mix énergétique de chaque État en 2020 ( AFP /  )

Carte d'Europe représentant la part du gaz naturel dans le mix énergétique de chaque État en 2020 ( AFP / )

"Aujourd'hui c'est du gaz fossile, mais progressivement, il faut que nous nous verdissions", a renchéri le président d'Engie Jean-Pierre Clamadieu, pour qui la transformation ne pourra pas se faire sans solidarité européenne, ni développement des infrastructures à grande échelle. Il a cependant mis en doute le caractère "suffisant" du projet de loi visant à accélérer les projets d'énergies renouvelables.

"Il y a des améliorations, mais à la marge", a commenté de son côté le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné, en dénonçant une politique du "en même temps". "Si on met tout au même niveau", nécessité de décarboner et de préserver la biodiversité, "on arrive à des blocages", a-t-il commenté.

Pour le patron de TotalEnergies, il faut "accélérer massivement" dans les énergies décarbonnées, mais "il ne faudrait pas démanteler trop vite notre système énergétique". "On en a besoin, c'est lui qui nous fait vivre aujourd'hui", a souligné Patrick Pouyanné en référence aux énergies fossiles et à la crise gazière qui fait flamber les prix. Pour Emmanuelle Wargon, "le gaz restera essentiel à la sécurité énergétique européenne pendant un long moment", mais "son futur sera vert".

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