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Motion de censure : Élisabeth Borne "au travail", l'exécutif veut tourner la page des retraites
information fournie par Boursorama avec Media Services 12/06/2023 à 09:30

L'Assemblée nationale examine ce lundi une 17e motion de censure contre le gouvernement déposée par la Nupes, qui a peu de chances d'être votée. La Première ministre, qu'on dit en sursis, s'affiche déterminée.

Emmanuel Macron et Élisabeth Borne,, lors de l'hommage aux 177  fusiliers marins du "Commando Kieffer", à Colleville-Montgomery en Normandie, le 6 juin 2023, pour le 79e anniversaire du Débarquement.  ( POOL / LUDOVIC MARIN )

Emmanuel Macron et Élisabeth Borne,, lors de l'hommage aux 177 fusiliers marins du "Commando Kieffer", à Colleville-Montgomery en Normandie, le 6 juin 2023, pour le 79e anniversaire du Débarquement. ( POOL / LUDOVIC MARIN )

Dans le prolongement de la bataille des retraites, les députés vont se prononcer sur une nouvelle motion de censure lundi 12 juin. La 17e déposée par les oppositions contre le gouvernement d'Élisabeth Borne en un an. La socialiste Valérie Rabault doit donner le coup d'envoi des débats dans l'hémicycle à 16H00. Elle défendra cette motion de l'alliance de gauche Nupes, riposte après l'échec jeudi dernier d'une tentative d'abrogation de la retraite à 64 ans . La mesure n'a pu faire l'objet d'un vote à l'Assemblée nationale. Mais, faute du soutien de la droite, il est peu probable que la censure soit votée, en ce jour qui coïncide avec l'anniversaire du premier tour des élections législatives il y a un an.

Dans son texte, la gauche pointe que "le gouvernement et sa majorité ont à nouveau bafoué les droits du Parlement pour l'empêcher de se prononcer sur l'abrogation" des 64 ans. Les députés LFI, PS, EELV et PCF y dénoncent également "le mépris constant, depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites, affiché à l'égard de nos concitoyens et concitoyennes et des organisations syndicales".

Faible mobilisation

La proposition d'abrogation avait entretenu la flamme de la contestation de la réforme, malgré sa promulgation mi-avril. Mais les oppositions n'ont pas réussi à obtenir un scrutin jeudi sur la mesure phare du texte porté par le groupe Liot, celle-ci ayant été retoquée au nom de son "irrecevabilité".

Après la 14e journée de mobilisation sociale mardi dernier, qui a enregistré la plus faible participation en cinq mois de manifestations, l'exécutif espère pouvoir tourner la page des retraites. Toutefois, l'intersyndicale doit se retrouver jeudi, pour s'efforcer de maintenir son unité autour de nouveaux combats.

Cent jours

De son côté, Élisabeth Borne martèle qu'elle est "au travail" avec son gouvernement pour répondre aux "préoccupations des Français" , notamment pour trouver une majorité afin de faire passer un texte sur l'immigration. La locataire de Matignon est soumise à une autre échéance, celle du 14 juillet, au bout des 100 jours fixés par Emmanuel Macron pour relancer le quinquennat.

À demi-mot, le gouvernement espère avoir enfin tourné la page de la crise des retraites. Mais Emmanuel Macron semble toujours rechercher la solution miracle pour trouver un nouvel élan, laissant ses troupes dans l'expectative, avec un troublant sentiment de surplace. "On vit la dernière semaine de l'épisode des retraites", a lâché le patron des sénateurs macronistes François Patriat la semaine dernière. Est-ce la fin de la contestation ? "Je m'interdis de dire cela, même si je l'espère", glisse un poids lourd du gouvernement. Pour un député influent, les Français "sont en train de passer à autre chose", mais ça "ne veut pas dire qu'ils oublient".

La cote de Macron remonte

Le chef de l'État a retrouvé quelques couleurs dans l'opinion. Sa cote de popularité a commencé à remonter, même si elle reste faible (31%). Et les casserolades qui perturbaient ses déplacements après la promulgation de la réforme sont devenues peu à peu inaudibles, voire inexistantes. Emmanuel Macron a vanté son action pour réindustrialiser la France tout en verdissant son économie, annoncé une refonte stratégique des lycées professionnels et la revalorisation des rémunérations et des enseignants. Le porte-parole du gouvernement Olivier Véran s'est enthousiasmé mercredi, après le Conseil des ministres, en saluant "une mobilisation sans précédent" lors "de ces 100 jours pour faire bouger la France".

Mais pour l'instant, la cheffe du gouvernement Élisabeth Borne et ses ministres ont surtout présenté des textes qu'il faudra encore faire adopter au Parlement. Et multiplié les plans, de la petite enfance au logement, sans nouvelle mesure fracassante. D'où une impression de faux-plat qui gagne la Macronie.

"On n'a jamais été aussi près de la catastrophe parlementaire"

"Avec les 100 jours, le président a voulu créer une zone tampon", décrypte un ministre, reconnaissant que "la suite est moins claire". Un cadre du camp présidentiel le dit de manière plus crue, évoquant l'impression d'un gouvernement "à bout de souffle". "Le président remonte... et en même temps, on n'a jamais été aussi près de la catastrophe parlementaire", soupire-t-il, estimant que le risque d'une motion de censure qui fasse tomber le gouvernement ne cesse de grandir.

Car si Élisabeth Borne a commencé à engranger quelques victoires parlementaires, comme la semaine dernière sur le budget de modernisation des armées pour les années à venir, elle n'a pas réussi à dégager une majorité absolue à l'Assemblée nationale. Cela risque d'empêcher l'adoption des textes les plus sensibles, comme celui sur l'immigration . Pour un ministre, le chef de l'État doit éclaircir le "triangle" pour retrouver un élan : "quelle ligne, c'est-à-dire les trois ou quatre grandes réformes pour la suite"; avec "quelle équipe", et avec quelle majorité parlementaire.

Remaniement incontournable

"Depuis deux à trois semaines, c'est la grande consultation" , raconte le cadre macroniste, selon lequel le président s'entretient beaucoup avec ses troupes. Donc "les gens sont à cran, ça ne peut plus durer très longtemps", estime-t-il, d'autant que l'homme du 55, rue du Faubourg-Saint-Honoré, semble de plus en plus agacé par sa Première ministre. Tout le monde dans le camp présidentiel s'accorde sur trois choses.

Premièrement, un remaniement gouvernemental plus au moins large est, à terme, incontournable. Deuxièmement, tant que Les Républicains ne dévient pas de leur posture d'opposition, il n'y a pas de solution miracle pour remplacer Élisabeth Borne en élargissant la majorité. "Le mouton à cinq pattes, ça n'existe pas", ironise le député influent. Et enfin, personne ne sait ce que va décider Emmanuel Macron... probablement même pas lui. Ce qui renforce ce sentiment de flottement, en attendant le point d'étape promis pour le 14 juillet. "Avec Macron tout est possible. Il peut très bien accélérer et faire cela la semaine prochaine comme attendre décembre que le budget soit voté", prévient le poids lourd du gouvernement.

6 commentaires

  • 12 juin 12:34

    ah FO avec un poste tous les demi heures vous devez pas travailler beaucoup où c'est votre job de remonter la côte de Macron sur les forums aux frais de la société


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