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Créanciers, remboursement... : la dette française en cinq points
information fournie par Boursorama avec Media Services 24/03/2023 à 08:42

Gonflée par les crises sanitaire et énergétique au point de friser les 3.000 milliards d'euros, la dette publique est devenue pour un boulet pour la France.

( AFP / BERTRAND GUAY )

( AFP / BERTRAND GUAY )

Chaque année, la France doit emprunter plusieurs centaines de milliards d'euros pour financer le déficit : un casse-tête qui rend le pays dépendant des marchés financiers, qui souscrivent à la dette française contre rémunération.

À Bercy, l'Agence France Trésor (AFT), qui réunit une cinquantaine de salariés, est chargée de gérer la dette "au mieux des intérêts du contribuable" et de faire en sorte que l'État honore "à tout moment et en toutes circonstances" ses engagements financiers.

• Pourquoi l'État s'endette-t-il ?

L'État s'endette à moyen et long terme en premier lieu pour combler son déficit budgétaire : l'emprunt compense l'écart entre ses dépenses et ses recettes . Pour 2023, le déficit budgétaire à financer est de 158,5 milliards d'euros.

Dans un second temps, l'emprunt permet de... rembourser de précédents emprunts qui arrivent à échéance . Un poste qui représente en 2023 pas moins de 149,4 milliards d'euros de dette à lever.

L'État emprunte enfin pour des périodes plus courtes, par exemple de trois mois. Cette dette de court terme permet de faire face aux imprévus en cas de crise, comme celle du Covid-19, et représente un volume d'environ 150 milliards d'euros.

• Comment lever de la dette ?

L'Agence France Trésor répartit sur l'ensemble de l'année et de manière régulière les levées de dette. Une quinzaine de banques jouent les intermédiaires, en étant désignées spécialistes en valeurs du trésor (SVT). Elles sont les seules à pouvoir répondre directement aux appels, avant de redistribuer les titres de dette sur les marchés auprès des investisseurs.

Avant chaque émission, les SVT "font un point de marché" à l'AFT, grâce à leurs échanges avec "les différentes catégories d'investisseurs", explique Nathalie Fillet, membre de l'équipe obligataire de BNP Paribas. "C'est un dialogue constant", assure-t-elle afin que l'AFT puisse répartir au mieux la dette émise.

• Créanciers locaux et créanciers étrangers

Au troisième trimestre 2022, la dette française était détenue quasiment à parts égales par des investisseurs résidents (50,2% répartis entre assureurs, banques, gestionnaires de fonds etc.) et des investisseurs étrangers (49,8%), selon l'AFT.

"Ce taux de détention par les non-résidents a beaucoup augmenté entre 2000 et 2009, il était passé de 35% à près du double en 2009" avant de nettement refluer, souligne Vladimir Borgy, conseiller auprès du chef économiste de la Banque de France.

Plus récemment, les chocs économiques liés à la pandémie ou à l'inflation n'ont guère changé la donne. "Il n'y a pas eu de placements en urgence" malgré les milliards d'euros dépensés par l'État au titre du "quoi qu'il en coûte", souligne Anne-Laure Kiechel. "Les placements français sont prévus d'assez longue date et extrêmement réguliers", ajoute la fondatrice du cabinet spécialisé Global Sovereign Advisory.

• Concurrence européenne

Les investisseurs souhaitant placer leur argent dans de la dette de pays européens ont du choix, mais les placements sont plutôt complémentaires. Un investisseur visant la sécurité va rechercher davantage la dette allemande, celui attiré par des taux d'intérêt plus rémunérateurs, la dette italienne.

Des réunions entre les différents gros émetteurs de la zone euro permettent aussi de se coordonner afin d'étaler les emprunts et de ne pas trop solliciter les marchés au même moment.

• À quand le remboursement ?

Le remboursement de la dette est étalé dans le temps, en fonction de la date d'émission des emprunts et de leur échéance. Certains emprunts ne devront être remboursés qu'en 2072. En moyenne, la durée de vie de la dette est de huit ans et demi et elle s'est allongée ces dernières années.

D'importantes échéances approchent toutefois, avec 174 milliards d'euros à rembourser en 2024 et environ 200 milliards d'euros en 2025 et 2026, dans un environnement financier tendu par la hausse des taux d'intérêt.

Mais au-delà de la valeur absolue de la dette, "ce qui est important", c'est de pouvoir payer les intérêts et rembourser la dette quand elle arrive à maturité, "et surtout d'avoir la possibilité de se refinancer à tout moment sur les marchés" , décrit Anne-Laure Kiechel.

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12 commentaires

  • 24 mars 11:25

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