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ENQUETE-Coronavirus-AstraZeneca et Oxford se contredisent sur leur candidat-vaccin
information fournie par Reuters 04/12/2020 à 12:08

* La posologie efficace trouvée est un hasard, dit AstraZeneca

* Le dosage était une décision délibérée, affirme Oxford

* Cette confusion sème le doute sur la fiabilité des données

par Ludwig Burger, Kate Kelland et Abhirup Roy

LONDRES, 4 décembre (Reuters) - AstraZeneca AZN.L et l'université d’Oxford ont donné une version contradictoire sur la manière dont ils ont découvert la posologie la plus efficace pour leur candidat-vaccin contre le COVID-19, un rare exemple de dissension publique entre deux grands établissements collaborant à un projet fondamental.

Cette différence, relevée en premier par Reuters, se joue sur la posologie administrée à un groupe réduit de volontaires qui ont reçu une demi-dose suivie d'une dose complète lors des essais en phase finale. Cela s'écartait du plan initial de deux doses complètes administrées à la majorité des participants.

La posologie à demi-dose s'est avérée efficace à 90%, par rapport au taux de réussite de 62% de l'essai principal à deux doses complètes, sur la base de données intermédiaires.

Lors de la publication des résultats préliminaires il y a dix jours, le responsable de recherche d'AstraZeneca avait dit à Reuters qu'une demi-dose avait été administrée par inadvertance pour la première injection à certains des participants, ce qui s'est révélé être un coup de chance dont les scientifiques ont habilement tiré avantage.

Toutefois, ce récit a été réfuté par un scientifique de premier plan de l'Université d'Oxford, qui a déclaré lundi à Reuters que le vaccin à demi-dose avait été administré délibérément après des consultations approfondies.

"Il y a eu une certaine confusion suggérant que nous ne savions pas que nous donnions une demi-dose lorsque nous l'avons donnée - ce n'est vraiment pas vrai", a déclaré le professeur Adrian Hill, directeur de l'Institut Jenner à l'Université Oxford et qui dirige les essais britanniques sur le vaccin développé avec AstraZeneca.

"Ce que nous savions, c'est que nous utilisions un lot différent d'un vaccin provenant d'un autre fabricant. Nous connaissions les mesures qu'il contenait et nous avions eu des discussions avec les autorités réglementaires sur la manière d'aller de l'avant", a-t-il dit.

CONFIANCE AMOINDRIE

L'incertitude quant à la manière dont la posologie a été déterminée soulève des questions sur la fiabilité des données, estiment certains experts, qui ont signalé le risque de voir ainsi ralenti le processus d'autorisation de mise sur le marché.

Cela risque aussi de peser sur la confiance du public dans le vaccin, ont-ils dit.

"Ces comptes rendus divergents sont inquiétants", a déclaré à Reuters Eleanor Riley, professeur d'immunologie et de maladies infectieuses à l'université d'Edimbourg.

"La confiance est primordiale lorsqu'il s'agit de vaccins et nous ne devons rien faire qui puisse l'ébranler de quelque manière que ce soit".

Cela pourrait aussi avoir un impact important pour AstraZeneca, dont le cours de Bourse a sous-performé ceux de ses concurrents ayant également annoncé des résultats positifs pour leur vaccin contre le coronavirus.

Cette sous-performance est due en partie aux inquiétudes exprimées par des scientifiques sur la taille relativement petite de l'échantillon du sous-groupe à demi-dose qui a obtenu une efficacité de 90%.

AstraZeneca n'a pas souhaité faire de commentaires sur la version divergente de l'Université d'Oxford.

De son côté, un porte-parole de l'Université a déclaré qu'un point auprès de la presse serait organisé une fois que les résultats intérimaires détaillés de l'essai auront été examinés par des pairs et publiés dans une revue scientifique.

"Ce sera le moment approprié pour discuter des complexités de la conception de l'essai global", a-t-il déclaré.

(Ludwig Burger à Francfort, Kate Kelland à Londres et Abhirup Roy à Pune, version française Flora Gomez, édité par Blandine Hénault)

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5 commentaires

  • 04 décembre 12:41

    Commencer par vacciner les pensionnaires des EHPAD est une idée de génie, vu leur espérance de vie, s'ils meurent c'est forcement de vieillesse, les effets secondaires n'auront pas le temps de se développer et comme ils ne se reproduisent plus, pas d'effet génétique sur la descendance.


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