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France/Couture-Julien Fournié s'improvise metteur en scène en l'absence de défilé
information fournie par Reuters 26/01/2021 à 16:00

PARIS, 26 janvier (Reuters) - Pour cette deuxième saison de haute couture au temps du COVID-19, les maisons font assaut de créativité pour présenter leur collection printemps-été 2021, à l'image du Français Julien Fournié qui a délaissé crayons et ciseaux le temps de réaliser un court-métrage sur mesure.

"Nous les couturiers on se réinvente sans cesse : on nous a demandé de savoir coudre, de faire du design, de gérer des réseaux sociaux, d'être des 'people' puis des directeurs artistiques...", a dit à Reuters le créateur entre deux prises de vue de son film de 10 minutes qui met en scène des femmes en robes de plumes d'oie ou d'organza multicolore dans un univers fantasmagorique rappelant à la fois "Les Mille et une nuits" et le film "Peau d'âne" de Jacques Demy.

"Se réinventer pendant le COVID et se retrouver réalisateur de son destin, mettre en scène son univers, c'est une chance incroyable à notre époque", ajoute le créateur de 45 ans, membre permanent du calendrier de la haute couture parisienne depuis 2017.

Épidémie oblige, toutes les maisons, petites et grandes, présentent à distance cette saison leurs propositions à destination des clientes fortunées friandes de robes uniques, au quotidien bouleversé par le coronavirus.

"Il y a toujours des fêtes, des mariages, mais tout devient très privé, plus circonscrit avec les gestes barrières", dit Julien Fournié, dont la clientèle réside essentiellement au Moyen-Orient. "Les femmes demandent des choses moins brillantes, moins extravagantes, à montrer en petit comité."

ROBE-ARMURE EN PLUMES NOIRES

Ses ateliers se sont réorganisés, comme l'explique Léa Gélénan, première main qualifiée : "On a travaillé chez nous ou en équipe réduite à l'atelier. On laisse des temps de latence, on repasse les robes puisque la chaleur permet d'éliminer les bactéries et les virus. Les rendez-vous sont moins nombreux".

L'épidémie affecte aussi les artisans comme Julien Vermeulen, qui compte parmi la demi-douzaine de plumassiers de France, une activité rare prisée en haute couture.

Dans la vitrine de son atelier trône une robe-armure en plumes noires créée à partir d'un dessin de Julien Fournié. Sélectionnée pour une exposition au Qatar, elle n'a pu décoller de Paris en mars dernier pour cause de confinement.

"Le jour où elle est arrivée à l'aéroport dans sa caisse, on a annoncé la fermeture des lignes aériennes dans le monde entier. Elle est restée trois mois dans un hangar avant qu'on puisse la récupérer", raconte l'artisan de 30 ans formé chez Lemarié.

Devant lui, des ouvrières lissent et taillent les plumes une à une à l'aide d'outils anciens, telle une machine à vapeur vieille de 200 ans, au temps où les plumassiers français se comptaient par dizaines de milliers.

"C'est un devoir de pérenniser ce savoir-faire et de le transmettre. Le métier a failli disparaître, à cinq ou dix ans près on perdait tous les secrets du métier", dit Julien Vermeulen, tombé amoureux de la plume lors de ses études d'art. "C'est une matière qui n'a pas d'équivalent, qui réagit à la lumière par sa structure et offre des reflets uniques".

(Elizabeth Pineau)

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