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L’industrie de la gestion d’actifs tiraillée sur ses priorités de transformation
information fournie par Newsmanagers18/05/2022 à 10:30

(NEWSManagers.com) - La gestion d’actifs doit revoir son modèle de fond en comble d’ici 2030, de son organisation à sa distribution de produits en passant par sa culture de recrutement de talents. Tel est le constat qu’a posé Hermin Hologan, responsable des métiers de la gestion d'actifs et de fortune pour la région Europe, Moyen-Orient, Inde et Afrique chez EY, en préambule de la table ronde des « directeurs généraux » qu’il a modérée lors du Fund Forum à Monaco, ce mercredi.

L’audience composée de professionnels du secteur de la gestion d’actifs a été sondée, dans le cadre de ce panel, sur les trois scénarios dont elle estimait la réalisation la plus probable d’ici 2030. « La transparence pour tous les actifs et l’impact sur le monde pour chaque investisseur » demeure, et de loin, le plus probable selon eux devant « la création de valeur sur le long-terme et l’impact comme base pour la rémunération et les frais des gestionnaires » et « le gérant de portefeuille augmenté grâce à l’intelligence artificielle et le calcul quantique ».

Pour Brigitte Daurelle, directrice générale de la plateforme de distribution de fonds MFEX by Euroclear, la technologie est un élément-clé de l’évolution de la gestion d’actifs d’ici et après 2030. « Nous sommes juste au commencement de l’utilisation de l’intelligence artificielle pour la gestion de données. Quoi que la technologie puisse apporter en soutien de l’industrie, cela est le bienvenu », dit-elle. La tech aura son rôle à jouer dans le futur de la distribution de fonds. Le modèle direct-to-consumer (vente directe au client final) va probablement gagner du terrain mais sera un modèle parmi d’autres, affirme Brigitte Daurelle, selon qui l’industrie doit par ailleurs « se saisir du paradigme ESG ».

Åsa Norrie, directrice générale Europe et responsable de la distribution européenne de la société de gestion américaine Principal Global Investors depuis 2021, estime qu’une grande place attend l’IA et la robotique dans la gestion d’actifs d’ici 2030. Robots et algorithmes ne sont pas encore capables de détecter certains événements de marchés comme les fraudes à la Madoff de type pyramide de Ponzi ou à la Archegos, souligne-t-elle néanmoins. Åsa Norrie indique par ailleurs avoir passé sa première année de dirigeante chez PGI à concentrer ses efforts sur deux autres sujets majeurs de transformation dans l’industrie : la future croissance et la culture d’entreprise qui englobe les sujets de diversité et d’inclusion ou encore de bien-être des employés.

Les ETF sur les actifs privés « pas pour demain »

Autre moteur de la transformation en cours et à venir de la gestion d’actifs, la transparence. Et en la matière, Mario Giannini, directeur la région Europe, Moyen-Orient et Afrique pour la société de gestion alternative Hamilton Lane, estime que les marchés privés sont bien plus en avance que les marchés publics. « Le degré de transparence sera encore bien plus élevé dans les sociétés privées que dans les compagnies cotées dans les années qui viennent », parie-il. Aussi voit-il les marchés privés continuer à surperformer les marchés publics grâce à leur structure de rémunération. « Nous ne sommes payés que si nous créons de la valeur et offrons du rendement dans les marchés privés. C’est pourquoi nous attirons toujours autant les investisseurs », rappelle-t-il.

Si sur l'aspect produits, de plus en plus de gestionnaires se tournent vers les stratégies privées et passives dans l'espoir d'attirer des investisseurs, Mario Giannini se montre confiant sur le fait qu’un mélange de ces deux univers n’est pas pour tout de suite. « Ce n’est pas demain que des stratégies passives pourront répliquer des indices marchés privés. La clé pour les stratégies passives reste l’achat de l’actif sous-jacent. Or, un indice sur les marchés privés serait un peu similaire à un indice sur les œuvres d’art. Vous ne pouvez pas vraiment acheter une Mona Lisa (célèbre tableau de Léonard de Vinci, ndlr) », dit-il.

Focus « bloqué »

Le directeur général de Mediolanum Asset Management, Furio Pietribiasi, a, lui, mis en exergue les problèmes rencontrés par l’industrie de la gestion d’actifs d’un point de vue distribution. « La façon de distribuer leurs fonds a été une problématique assez secondaire chez les gestionnaires d’actifs ces dernières années étant donné que les marchés étaient en hausse, relève-t-il. Mais elle est devenue aujourd’hui un problème central pour presque tout le monde, la création de valeur étant plus difficile. »

Selon Furio Pietribiasi, le focus de l’industrie est « bloqué » sur les problématiques de rapport qualité-prix, de transparence et de critères environnementaux, sociaux et de gouvernance.

« On m’a demandé si je comptais garder des fonds catégorisés article 6 au sens du règlement européen Sustainable Finance Disclosure Regulation (SFDR). La réponse est oui bien sûr car cela ne fait aucun sens de n’avoir que des fonds article 8 (qui promeuvent des caractéristiques environnementales et/ou sociales, ndlr) et article 9 (qui promeuvent un objectif clair d’investissement durable, ndlr) sur une large plateforme comme la nôtre. Les fonds article 6 (qui ne promeuvent aucune caractéristique durable, ndlr) offrent de bons rendements avec ce qu’il se passe actuellement sur les marchés », constate le directeur général de Mediolanum AM.

D'après lui, les gestionnaires devraient d’abord avoir en tête une vision claire des besoins de leurs clients. Des clients qui demandent avant toute chose aux gestionnaires de les aider à financer leur future retraite ou les études de leurs enfants à l’université, conclut-il.

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