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Paris de nouveau en conflit avec Berlin et Madrid sur l'hydrogène
information fournie par Reuters 08/02/2023 à 22:09

Une usine d'hydrogène vert au Cepsa Energy Park à San Roque, en Espagne

Une usine d'hydrogène vert au Cepsa Energy Park à San Roque, en Espagne

par Michel Rose, Belén Carreño et Kate Abnett

PARIS/MADRID/BRUXELLES (Reuters) - Une nouvelle querelle a éclaté entre la France, l'Allemagne et l'Espagne à propos de l'énergie nucléaire, Paris étant furieux du manque de soutien de Berlin et Madrid dans ses efforts pour que l'hydrogène bas carbone soit reconnu comme "verte" dans la réglementation de l'Union européenne, ont déclaré des sources.

Ce différend, qui pourrait entraver le projet de pipeline devant relier la péninsule ibérique au centre de l'Europe via la France, retarde l'adoption d'une réglementation de l'UE sur les énergies propres et pourrait apparaître au grand jour lors du sommet européen prévu jeudi à Bruxelles.

La France, qui dépend du nucléaire, presse pour que l'utilisation d'hydrogène bas carbone, produit avec de l'énergie nucléaire, soit intégrée dans les nouveaux objectifs de l'UE en matière d'énergie renouvelable.

Elle accuse désormais l'Allemagne et l'Espagne d'être revenues sur des promesses faites, selon Paris, par leurs dirigeants lors de réunions à Barcelone et à Paris pour reconnaître l'hydrogène bas carbone comme une énergie propre.

"Ces négociations ne prennent pas une tournure satisfaisante", a déclaré la semaine dernière la ministre française de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, à propos des nouveaux objectifs de l'UE sur les énergies renouvelables.

"Il ne serait pas compréhensible que l'Espagne et l'Allemagne portent des positions différentes à Bruxelles et ne tiennent pas leurs engagements", a-t-elle ajouté devant un nombre restreint de journalistes.

MENACE FRANÇAISE

Après avoir traîné les pieds sur la question, le président français Emmanuel Macron a donné en octobre dernier son feu vert au projet "BarMar" de pipeline sous-marin pour l'hydrogène entre Barcelone et Marseille, un accord formalisé en janvier lors d'un sommet à Barcelone avec le président du gouvernement espagnol Pedro Sanchez.

Un sommet franco-allemand organisé quelques jours plus tard à Paris a officialisé l'intégration de Berlin à ce projet. L'Allemagne souhaite importer de l'hydrogène depuis la péninsule ibérique afin de répondre à ses besoins énergétiques, alors qu'elle se défait progressivement de sa dépendance au gaz russe.

Il semble désormais que l'aval d'Emmanuel Macron au projet "BarMar" était conditionné, selon Paris, aux engagements de Berlin et Madrid sur l'hydrogène bas carbone.

Alors que le gouvernement français cite un communiqué conjoint publié en ce sens à Barcelone, de hauts représentants espagnols évoquent un "malentendu".

Madrid est prêt à se montrer flexible sur l'hydrogène bas carbone dans des textes européens, mais pas dans la loi sur les énergies renouvelables, a indiqué à Reuters une source gouvernementale espagnole.

La position de Berlin semble alignée sur celle de Madrid, un représentant allemand ayant dit "douter qu'une promesse formelle a jamais été faite" pour ajouter l'hydrogène bas carbone à la liste des énergies vertes si le projet "BarMar" venait à voir le jour.

"Peut-être que le calcul des Français était que l'idée serait plus facilement acceptée par leurs partenaires, mais ça, c'est autre chose", a ajouté ce représentant allemand.

Emmanuel Macron a prévu d'aborder la question lors du sommet européen de jeudi. Des représentants ont exprimé leurs craintes que le différend provoque le gel par Paris du projet "BarMar" en guise de représailles.

Au sein de l'UE, certains s'inquiètent aussi de voir la querelle s'élargir à d'autres projets de réglementation en matière énergétique et climatique.

(Reportage Michel Rose à Paris, Belen Carreno et Aislinn Laing à Madrid, Kate Abnett à Bruxelles, Andreas Rinke à Berlin et Sergio Goncalves à Lisbonne; version française Jean Terzian)

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8 commentaires

  • 09 février 08:56

    Quelle dommage que la France ne soit pas aussi combatif pour réduire les dépenses publiques !!!


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