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Retraites-La réforme en conseil des ministres, la contestation perdure
information fournie par Reuters 24/01/2020 à 19:36

    * Dernière ligne droite pour le texte avant le Parlement
    * Manifestation à Paris, nouvel appel pour le 29 janvier
    * Ouverture de la conférence sur le financement le 30
janvier

 (Actualisé avec nouveaux chiffres)
    par Marine Pennetier
    PARIS, 24 janvier (Reuters) - Plusieurs dizaines de milliers
de personnes ont manifesté vendredi en France contre le projet
de réforme des retraites, au moment même où ce texte, objet
d'une contestation sociale sans précédent depuis près de deux
mois, était présenté en conseil des ministres, première étape
avant son examen au Parlement. 
    Répondant à l'appel de l'intersyndicale (CGT, FO, CFE-CGC,
Solidaires, FSU et organisations de jeunesse) mobilisée depuis
le 5 décembre, les opposants à la réforme ont défilé à
Marseille, Nantes, Nice, Le Havre, Lille, Bordeaux, Rennes,
Grenoble, ou encore à Paris, où le cortège a rassemblé 350.000 à
400.000 personnes, selon la CGT. 
    A l'échelle nationale, la confédération avance le chiffre de
1,3 million de manifestants.
    Pour le ministère de l'Intérieur, ils étaient 249.000 pour
toute la France et 31.000 à Paris.
    "Loin de s’essouffler, la mobilisation prend corps dans de
nombreux nouveaux secteurs, elle s’installe dans le pays et le
soutien de haut niveau de l’opinion publique ne se dément pas de
semaine en semaine", assure la CGT dans un communiqué.  
    Lors de la précédente manifestation parisienne, le 16
janvier, le syndicat avait comptabilisé 250.000 manifestants
dans la capitale, le ministère de l'Intérieur 23.000.
    "Notre détermination est intacte", a déclaré à Paris Yves
Veyrier, numéro un de Force Ouvrière, qui réclame comme
l'intersyndicale le retrait du texte. "On a devant nous des
semaines et des mois de mobilisation". 
    Réfutant l'idée d'un "baroud d'honneur", le secrétaire
général de la CGT Philippe Martinez a pour sa part estimé qu'il
y avait "toutes les raisons de se mobiliser" face à une réforme
"qui est injuste" et qui "va nous faire travailler plus
longtemps". 
    Après un bref retour à la normale, le trafic à la SNCF et à
la RATP a connu de nouvelles perturbations avec seulement trois
lignes de métro fonctionnant normalement. Le trafic étaient en
revanche quasi normal sur les TGV et l'international, 70% des
TER-Intercités et 60% des Transiliens. 
    Dans l'Education nationale, où la réforme suscite
l'inquiétude des enseignants dont la retraite ne sera plus
calculée sur les six derniers mois, comme c'est le cas
actuellement, mais sur l'ensemble de la carrière, le taux de
grévistes était de 15,84% dans le primaire et de 10,3% dans le
secondaire, selon le ministère. Un chiffre en hausse par rapport
aux précédentes mobilisations du mois de janvier.
    
    "BON ESPOIR"
    "Les 500 millions d’euros promis pour compenser les pertes
que subiraient les enseignants ne répondent pas à la demande de
revalorisation des salaires qui est nécessaire", a déploré
Bernard Debedan, secrétaire général de la FSU de la
Haute-Garonne, présent dans le cortège toulousain qui a réuni
5.000 personnes selon la police, 95.000 selon les syndicats.
    La réforme prévoit de fusionner les 42 régimes de retraite
existants en un seul régime à points. L'exécutif a consenti ces
dernières semaines des concessions à plusieurs professions -
cheminots, policiers, etc. - au risque d'être accusé de recréer
des "régimes spéciaux" qu'il entend supprimer. 
    Pour tenter de sortir de l'impasse, le Premier ministre
Edouard Philippe a également tendu la main aux centrales
réformistes (CFDT, Unsa, CFTC) favorables au régime universel
par points mais opposés à toute réforme "paramétrique".
    Le chef du gouvernement a proposé de retirer temporairement
du projet de loi l'introduction d'un âge pivot fixé à 64 ans, à
charge pour les partenaires sociaux de trouver une alternative à
cette mesure qui doit permettre d'équilibrer le système des
retraites en 2027, dans le cadre d'une conférence sur le
financement qui débutera le 30 janvier pour s'achever fin avril.
    Dans un entretien accordé à La Croix publié vendredi,
Edouard Philippe indique avoir "bon espoir" que cette
conférence, à laquelle FO et la CGT n'ont pas encore confirmé
leur présence, "permette de déboucher sur quelque chose
d'intelligent et de responsable".       
    Le calendrier est serré. Une fois présentés en conseil des
ministres ce vendredi, les deux projets de loi (organique et
ordinaire) seront examinés par une commission spéciale de
l'Assemblée nationale à partir du 3 février avant d'être
débattus en séance publique à partir du 17 février, pour une
adoption finale que l'exécutif espère avant l'été. 
    
    "DÉMOCRATIE SOCIALE", RÉPOND LE GOUVERNEMENT
    "C'est un texte qui laisse de la place à la démocratie
sociale", a assuré Laurent Pietraszewski, secrétaire d'Etat
chargé de la réforme des retraites, à l'issue du conseil des
ministres. "A chaque fois que ce sera possible si nous pouvons
introduire (...) des éléments qui seront négociés, nous le
ferons".
    Engagée dans une course contre la montre, l'intersyndicale
n'entend pas relâcher la pression. Après avoir multiplié les
actions "coup de poing", comme des coupures de courant sauvages
condamnées vendredi par Emmanuel Macron, elle a lancé un appel à
une nouvelle journée de mobilisation le 29 janvier, veille de la
conférence sur le financement.    
    Reçus à Matignon jeudi soir, les représentants des avocats,
qui défendent leur système de retraites largement excédentaire,
estiment quant à eux ne pas avoir été entendus et se décideront
samedi sur la suite à donner à leur mouvement.  
    En région, la mobilisation se poursuit - 180.000 personnes
ont défilé à Marseille selon les organisateurs (8.000 selon la
police) tandis qu'à Rennes 4.000 personnes selon la préfecture
(8.000 selon les syndicats) sont descendues dans les rues.
    "Ce n'est pas la réforme des retraites qui nous fait
descendre autant de gens différents dans la rue, c'est un
ras-le-bol général contre une société de plus en plus injuste et
inégalitaire", estime Nicolas, 32 ans, dans le cortège parisien.

 (Avec Tangi Salaün à Paris, Marc Leras à Marseille, Johanna
Decorse à Toulouse et Pierre-Henri Allain à Rennes, édité par
Sophie Louet)
 

3 commentaires

  • 24 janvier 16:26

    tu expliquera cela a tes enfants et petits enfants quand ils crèveront de fin a la retraite.


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