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Investir dans la télésurveillance médicale
Dernière mise à jour le : 31/12/2022

La télésurveillance médicale pourrait s’avérer un investissement intéressant dans les années à venir ( crédit photo : GettyImages )

La télésurveillance médicale pourrait s’avérer un investissement intéressant dans les années à venir ( crédit photo : GettyImages )

Le secteur de l’e-santé était déjà dynamique avant la pandémie de Covid-19. Cependant, il a connu une accélération historique depuis la crise sanitaire. La télésurveillance est une branche de la télémédecine. Elle offre de belles perspectives aux épargnants souhaitant investir dans ces technologies d’avenir.

Sommaire:

  • Qu’est-ce que la télésurveillance médicale?
  • Le cadre législatif et réglementaire est favorable au développement de la télésurveillance
  • La télésurveillance médicale représente un marché à fort potentiel
  • Les synergies entre les secteurs privés et publics se multiplient
  • Télésurveillance médicale: quelles opportunités d’investissement pour les épargnants?

Qu’est-ce que la télésurveillance médicale?

La télésurveillance désigne un acte de télémédecine. Selon l’article R. 6316-1 du Code de la santé publique, elle «a pour objet de permettre à un professionnel médical d’interpréter à distance les données nécessaires au suivi médical d’un patient et, le cas échéant, de prendre des mesures relatives à la prise en charge de ce patient. L’enregistrement et la transmission des données (via des dispositifs médicaux numériques ou DMN) peuvent être automatisés ou réalisés par le patient lui-même ou par un professionnel de santé».

La télésurveillance est particulièrement adaptée dans le cadre d’une pathologie chronique, ou après une hospitalisation. Néanmoins, elle peut être proposée à tout patient nécessitant une période de suivi médical. Le suivi à distance peut permettre de détecter rapidement toute modification de l’état de santé du patient et d’ajuster sa prise en charge. De plus, la qualité de vie du patient est améliorée grâce à une meilleure prévention des complications et une prise en charge au plus près du domicile. Grâce au suivi régulier d’un professionnel, la télésurveillance peut contribuer à stabiliser une maladie, voire améliorer l’état de santé du malade. En outre, elle permet de renforcer la coordination entre les différents professionnels de santé. Ainsi, les effets attendus de la télésurveillance médicale concernent l’accessibilité, l’organisation, la qualité et la sécurité des soins.

Le cadre législatif et réglementaire est favorable au développement de la télésurveillance

Dévoilé en 2021, le plan Innovation santé 2030 offre un contexte favorable au développement de la télésurveillance médicale. La santé numérique figure parmi les trois grands axes d’investissement identifiés par le gouvernement. 650 millions d’euros vont être consacrés à la médecine dite «5P»: préventive, personnalisée, prédictive, participative et basée sur les preuves.

Entre 2014 et 2021, la télésurveillance a fait l’objet d’un programme baptisé «Expérimentations de Télémédecine pour l’Amélioration des Parcours En Santé» (ETAPES). Ce programme portait sur cinq pathologies. Le bilan aurait dû être tiré à la mi-2021, mais l’épidémie de Covid-19 a bouleversé le planning.

La loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022 acte l’entrée des activités de télésurveillance dans le droit commun. Désormais, le service est ouvert au remboursement par l’Assurance Maladie . En janvier 2022, la Haute Autorité de Santé (HAS) a publié quatre référentiels correspondant aux pathologies pour lesquelles la télésurveillance sera prise en charge par l’Assurance Maladie. Ces pathologies sont les suivantes: insuffisance cardiaque chronique, insuffisance respiratoire chronique, insuffisance rénale chronique et diabète. Un cinquième référentiel a été publié début mars. Il vise les patients porteurs de prothèse cardiaque implantable à visée thérapeutique (défibrillateur et stimulateur cardiaque implantable). Chaque référentiel définit les conditions de prescription de la télésurveillance, les spécifications techniques minimales requises pour les dispositifs médicaux, le suivi de l’utilisation de la télésurveillance médicale...

Le remboursement de la télésurveillance médicale devait entrer en vigueur au plus tard le 1er juillet 2022, mais sa mise en œuvre a été décalée. En effet, les décrets définissant les procédures d’évaluation et d’inscription des activités de télésurveillance, le cadre de tarification et les modalités de prise en charge n’ont pas été publiés à temps.

La télésurveillance médicale représente un marché à fort potentiel

Le marché mondial de l’e-santé a été accéléré par la pandémie de Covid-19. Cependant, il était déjà très dynamique auparavant. En 2019, le cabinet McKinsey l’estimait à 350 milliards de dollars, avec une croissance annuelle autour de 8%. Le potentiel d’application de cette technologie est vaste: prise en charge des personnes âgées, suivi des maladies chroniques... En conséquence, ce marché attire de multiples acteurs. Ces derniers sont issus du marché de la télémédecine, de la santé à domicile, de la e-santé et de la medtech. Les tensions croissantes pesant sur les systèmes de santé traditionnels accélèrent son potentiel.

Une étude de la plateforme DealRoom affirme que l’Europe est la zone qui a enregistré la plus forte croissance mondiale dans le secteur des healthtech (technologies de la santé) en 2021. Les start-up européennes spécialisées en e-santé auraient levé 7,2 milliards d’euros (+370% par rapport aux levées de fonds de 2016). Les jeunes pousses françaises arrivent en cinquième position avec une levée de 885 millions d’euros. Ce montant a été multiplié par quatre sur les 5 dernières années. Selon DealRoom, les segments de la télésurveillance et des wearables (appareils à porter sur soi) forment le sous-secteur à la croissance la plus rapide.

Cette analyse est partagée par Xerfi. Dans une étude publiée fin 2020, le cabinet estime que la télésurveillance médicale constitue un marché «à fort potentiel et hautement stratégique». En effet, les personnes atteintes de maladies chroniques représentent 35% des assurés sociaux. Ils comptabilisent 100 milliards d’euros de dépenses chaque année, soit plus de 60% du total des dépenses de l’Assurance Maladie. Par conséquent, le récent marché hexagonal de la télésurveillance médicale pourrait se chiffrer à plus de 400 millions d’euros.

Pour autant, le marché de la télésurveillance médicale a progressé moins rapidement que celui de la téléconsultation. Selon le cabinet Xerfi, la raison de ce décalage est due à un cadre de remboursement inabouti. Toutefois, à l’avenir, le marché pourrait représenter 682 millions d’euros. Cette estimation pour 2023 s’appuie sur les cinq pathologies prises en charge dans le cadre des expérimentations ETAPES, et projette un taux d’équipement de 5% pour les populations cibles. Le diabète (53% des montants) et l’insuffisance respiratoire chronique (38%) constituent les deux segments ayant le plus fort potentiel.

La télésurveillance médicale, une réponse aux défis de notre système de santé?

La télésurveillance (et plus généralement la télémédecine) apporte des solutions aux défis auxquels notre système de santé est confronté. En offrant un suivi à distance à des patients souffrant de maladies chroniques, elle permet de pallier le manque de personnel soignant. Elle facilite l’accès aux soins dans un contexte de désertification médicale. De plus, de nombreux pays sont confrontés à l’explosion des dépenses de santé liées au vieillissement de leur population. La télésurveillance apporte une solution à ce phénomène en contribuant à maintenir plus longtemps à domicile les personnes en situation de dépendance .

Les synergies entre les secteurs privés et publics se multiplient

Le ministère de la Santé souhaite que les centres hospitaliers universitaires (CHU) puissent investir dans des start-up. Un premier projet a été sélectionné dans le cadre d’un appel à manifestation d’intérêt «Santé numérique». Il s’agit d’un partenariat entre les entreprises Lifen, Nouveal, Implicity, Nabla et Withings. Réunies au sein de l’incubateur de l’Hôtel-Dieu, elles travaillent sur des solutions innovantes de suivi à distance des patients.

Fin 2021, le campus de recherche autour de la santé numérique, PariSanté Campus, s’est installé temporairement à Issy-les-Moulineaux. En 2028, ce dernier déménagera sur le site de l’ancien hôpital d’instruction des armées du Val-de-Grâce. Le campus réunit des acteurs de la formation, de la recherche, de l’innovation et de l’entrepreneuriat. Il a pour but de «créer une synergie sur un même site pour accompagner et favoriser la transformation numérique du système de santé», selon Antoine Tesnière, son directeur. PariSanté Campus est porté par cinq acteurs publics: l’Inserm, l’université Paris Sciences & Lettres (PSL), l’Inria, l’Agence du numérique en santé et le Health Data Hub. Selon le ministère de la Santé, le campus doit jouer «un rôle pivot dans la structuration de l’offre» et faire office de «guichet unique pour les start-up».

Télésurveillance médicale: quelles opportunités d’investissement pour les épargnants?

Vous souhaitez investir dans la télésurveillance médicale? Plusieurs options s’offrent à vous:

Le capital-investissement

Ouvert aux investisseurs privés depuis peu, le capital-investissement ou private equity se démocratise. Ce type d’investissement s’avère idéal pour quiconque souhaitant diversifier son patrimoine et placer son argent dans des entreprises dites «jeunes pousses». La FrenchTech regroupe de nombreuses start-up dans les secteurs de la medtech, healhtech ou de la e-santé qui ne demandent qu’à être soutenues financièrement. Pourquoi ne pas investir en direct dans l’une d’entre elles? De plus, un tel soutien aux entreprises permet d’être à son tour récompensé par le biais d’une réduction d’ impôt sur le revenu à hauteur de 25% de votre investissement.

En 2021, les levées de fonds effectuées par des startup françaises ont atteint la somme record de 11,57 milliards d’euros, soit 115% de plus qu’en 2020. C’est une preuve de l’engouement des investisseurs pour ces entreprises nationales prometteuses.

Les fonds communs de placement (FCP) thématiques

Un fonds thématique est un fonds commun de placement spécialisé dans des entreprises cotées en Bourse, et sélectionnées en fonction de leur taille ou de leur secteur d’activité par exemple, selon le «biais» du fonds. La santé et l’innovation technologique, notamment médicale, constituent deux des secteurs les plus porteurs en matière d’investissement. Le cahier des charges de ces fonds est généralement très ouvert en termes de taille d’entreprise ou de zone géographique, notamment. Ainsi, le portefeuille d’un fonds thématique axé sur l’innovation peut englober des actions et des obligations d’entreprises travaillant sur l’intelligence artificielle, la robotique ou les objets connectés. Cela peut aller de la multinationale à la start-up américaine, française ou asiatique.