Le gouvernement allemand a abaissé jeudi sa prévision de croissance économique et prévoit désormais une stagnation en 2025, contre une hausse de 0,3% initialement, alors que l’incertitude liée aux conflits commerciaux mondiaux devrait freiner la croissance et peser sur l’investissement.
L’Allemagne a été la seule économie du G7 à ne pas enregistrer de croissance au cours des deux dernières années et les droits de douane annoncés par le président américain Donald Trump pourraient placer la première économie européenne sur la voie d’une troisième année sans croissance, une première historique.
L’économie allemande, axée sur les exportations, souffrait déjà d’une demande mondiale atone pour ses produits, tandis que des entreprises étrangères grignotaient sa compétitivité.
En annonçant ces chiffres, rapportés mardi par Reuters, le ministre de l'Économie Robert Habeck a appelé l'Union européenne et les États-Unis à trouver une solution en matière commerciale, tout en demandant à l’UE de préparer des contre-mesures si nécessaire.
"L'économie allemande est à nouveau confrontée à des défis majeurs en raison de la politique commerciale imprévisible des États-Unis", a déclaré Robert Habeck dans un communiqué écrit.
"Compte tenu de l’intégration étroite de l’économie allemande dans les chaînes d’approvisionnement mondiales et de notre forte ouverture commerciale, le nouveau protectionnisme américain pourrait avoir des effets directs et indirects significatifs sur notre croissance économique", a-t-il ajouté.
Pour 2026, le gouvernement prévoit désormais une croissance de 1%, légèrement en baisse par rapport à la prévision de 1,1% faite en janvier, anticipant une légère reprise sous gouvernement du futur chancelier Friedrich Merz.
Les exportations devraient reculer de 2,2% cette année, après une baisse de 1,1 en 2024. L'année prochaine, les exportations devraient augmenter de 1,3%.
Début avril, les instituts économiques allemands ont abaissé leur prévision de croissance pour cette année à 0,1%, contre 0,8% attendu en septembre, en tenant compte des premiers droits de douane américains sur l’acier, l’aluminium et les voitures.
Cependant, une enquête publiée jeudi a montré que le moral des entreprises allemandes s’était amélioré de manière inattendue en avril, même si les perspectives restaient légèrement moroses, les entreprises restant incertaines quant à l’évolution de l’escalade tarifaire avec les États-Unis.
Le gouvernement allemand prévoit une inflation à 2% cette année, puis à 1,9% l’an prochain, contre 2,2% en 2024.
La faiblesse économique devrait peser sur le marché du travail, avec un taux de chômage attendu à 6,3% cette année, contre 6,0% en 2024, avant un léger repli à 6,2% en 2026.
(Rédigé par Christian Kraemer, Rene Wagner et Matthias Williams, version française Noémie Naudin, édité par Kate Entringer)
0 commentaire
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer