( AFP / DAVID GANNON )
Les exportations allemandes ont nettement relevé la tête en janvier sur un mois, mais il faudra encore du temps à l'Allemagne pour sortir de la crise économique, selon des données publiées mercredi.
Les exportations ont totalisé en janvier 135,6 milliards d'euros en données corrigées des variations saisonnières (CVS), soit un rebond de 6,3% sur un mois, bien plus élevé qu'attendu grâce au réveil de la demande européenne, a annoncé l'Office des statistiques Destatis.
Cette donnée déjoue le pronostic d'un panel d'analystes sondé par Factset tablant sur une hausse limitée de 1,5% de l'agrégat, sur un mois.
Les exportations allemandes sont en revanche stables sur un an (+0,3%).
Les importations ont également augmenté, mais seulement de 3,6% sur un mois, de sorte que la balance commerciale est en amélioration, à 27,5 milliards d'euros, soit plus de 4 milliards de mieux qu'en décembre.
Cette performance des exportations doit au fort redressement des flux de marchandises vers les pays de l'UE (8,9%) et de la zone euro (10,2%), après des mois de faiblesse de la demande en provenance du Vieux Continent.
Les livraisons de produits "made in Germany" vers le reste du monde n'ont de leur côté augmenté que de 3,1%, sensiblement autant qu'en décembre, avec un recul de 1,7% en direction des Etats-Unis, qui restent néanmoins le premier client de l'Allemagne.
Une autre surprise est venue des exportations en hausse de 7,8% vers la Chine, après avoir reculé ces derniers mois.
"Malgré tous les chants du cygne, le commerce extérieur de l'Allemagne connaît un bon départ en 2024", a commenté Robin Winkler, économiste à la Deutsche Bank.
- Fin d'année -
Le Produit intérieur brut de l'Allemagne a fini l'année 2023 en repli de 0,3%, lesté par l'industrie souffrant de prix d'énergie et de taux d'intérêt élevés.
Le semestre d'hiver, incluant les trois premiers mois de 2024, est attendu en recul et l'économie allemande ne devrait progresser que de 0,1% en 2024, a indiqué mercredi l'institut économique de Kiel (Ifw), abaissant ainsi de 0,8 point sa précédente prévision.
L'institut munichois Ifo a également revu à la baisse ses prévisions de croissance à 0,2% en 2024, contre 0,7% précédemment.
Un début de reprise est attendu plus tard dans l'année grâce la consommation des ménages, soutenue par les hausses de salaires et la baisse de l'inflation, et les exportations, selon l'Ifw.
Le secteur allemand de la construction, l'un des plus touchés par la crise, est resté ancré dans le rouge en février, même si un plancher semble avoir été atteint, selon le dernier indice PMI publié mercredi par S&P Global.
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