Vue sur le Vieux-Port de Marseille, le 16 avril 2022. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
Plusieurs personnes ont été interpellées mi-janvier pour "pratiques commerciales trompeuses". Le parquet de Marseille a ouvert une enquête préliminaire.
Cette fraude estimée à plus de trois millions d'euros avait touché plus de 300 personnes dans différentes communes autour de la cité phocéenne.
Les sociétés envoyaient des commerciaux au domicile de propriétaires "souvent âgés et vulnérables" et "prétextaient l'entrée en vigueur de nouvelles normes et la mise à jour d'un fichier national des maisons de plus de 10 ans, en réalité inexistants", explique le parquet de Marseille dans un communiqué "Ils proposaient d'effectuer gratuitement un contrôle de leur habitation, à l'issue duquel ils annonçaient l'urgence de travaux censés préserver l'intégrité du bâtiment", ajoute la même source.
Pour "convaincre la personne de signer un bon de commande de travaux, les commerciaux, (prétextant) l'accord de leur patron, leur accordaient un prix préférentiel contre le versement sur-le-champ d'un paiement ou la signature d'une autorisation de prélèvement", complète le parquet.
En contrepartie de cette remise, les consommateurs abusés devaient signer une renonciation les privant de leur droit de rétractation. Selon le parquet, les sommes engagées, de 8.000 euros en moyenne, ont parfois atteint plusieurs dizaines de milliers d'euros.
Les consommateurs appelés à effectuer un signalement sur "SignalConso"
Les travaux de rénovation étaient toutefois bien réalisés, a précisé le parquet à l'AFP, qui a ouvert mi-janvier une enquête préliminaire "des chefs de pratiques commerciales trompeuses en bande organisée et non-respect des règles de la vente à domicile et blanchiment".
Dans ce cadre, les responsables de deux sociétés spécialisées dans les travaux de rénovation de maisons individuelles ont été placés en garde à vue, avant d'être remis en liberté, "l'enquête se poursuivant".
Au cours de plusieurs perquisitions, les enquêteurs ont saisi "près de 800.000 euros d'avoirs criminels (...) sur les comptes bancaires des personnes physiques et morales soupçonnées" ainsi que "quatre véhicules", poursuit le parquet de Marseille.
Dans son communiqué le parquet rappelle aux consommateurs qui pensent avoir été victimes de pratiques similaires qu'ils peuvent faire un signalement sur la plateforme " SignalConso ". "Lorsque la vente est réalisée au domicile du consommateur, il est interdit au professionnel de recevoir un paiement avant un délai de réflexion de 7 jours", insiste le texte.
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