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France: Risque accru de coupures d'électricité, appel à la sobriété
information fournie par Reuters 14/09/2022 à 13:02

Centrale nucléaire d'Electricité de France (EDF) à Cattenom en France

Centrale nucléaire d'Electricité de France (EDF) à Cattenom en France

PARIS (Reuters) - La France risque de devoir réduire sa consommation d'électricité au cours de l'hiver prochain afin d'éviter des coupures ciblées dans un contexte de tensions accrues sur sa sécurité d'approvisionnement, a déclaré mercredi RTE, le gestionnaire du réseau de lignes à haute tension.

RTE précise dans son étude prévisionnelle que le risque de coupure, qui ne surviendrait que dans des situations extrêmes, pourrait être évité en baissant la consommation nationale de 1 à 5% dans la majorité des cas et jusqu'à 15% en cas de vagues de froid importantes.

Comme le reste de l'Europe, la France est confrontée à une crise énergétique inédite alimentée par la baisse des livraisons de gaz russe, sur fond de guerre en Ukraine, ainsi qu'à des opérations de maintenance et des problèmes de corrosion qui pénalisent fortement la production du parc de centrales nucléaires d'EDF.

Devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale, le PDG d'EDF, Jean-Bernard Lévy, a toutefois dit espérer pour cet hiver une production d'électricité nucléaire disponible à peu près du même niveau que l'hiver 2021-2022, alors que 29 réacteurs sur 56 sont actuellement à l'arrêt.

Jean-Bernard Lévy a déclaré que les travaux sur le parc nucléaire liés aux problèmes de corrosion avançaient bien.

"La mobilisation des hommes et des femmes d'EDF et de tous les acteurs de la filière (...) pour aller au plus vite est totale", a-t-il dit.

VIGILANCE DÈS L'AUTOMNE

Alors que la tension sur l'équilibre entre offre et demande d'électricité se concentre habituellement autour du mois de janvier, RTE a fait savoir mercredi que la "période de vigilance" commencerait dès l'automne et qu'elle s'étendrait à l'ensemble de l'hiver, avec des risques plus particulièrement élevés entre novembre et janvier mais également des situations potentiellement problématiques en octobre et en février et mars.

A travers son dispositif EcoWatt, qui permet d'alerter les particuliers, les entreprises et les collectivités afin qu'elles diminuent leurs consommations, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité n'envisage toutefois que quelques signaux "rouge" - signifiant que le système est très tendu - au cours des six prochains mois.

Le nombre de signaux Ecowatt rouge envisagés serait "strictement inférieur à 5", dans le scénario central, favorisé par RTE, et tournerait autour de dix dans le cas d'une pénurie gazière en Europe qui affecterait les centrale à gaz et donc limiterait les échanges d'électricité entre pays.

Si l'hiver était très froid, le nombre de signaux Ecowatt rouge envisagés serait d'une dizaine sur la période dans l'hypothèse de fonctionnement normal des centrales à gaz, et d'une trentaine en cas de pénurie de gaz. Cette situation serait toutefois très "improbable" selon le gestionnaire de réseau.

RTE souligne également que la très grande majorité des "situations à risque" se situeraient le matin entre 8h00 et 13h00 et le soir entre 18h00 et 20h00 - sans que des journées entières ou des week-ends soient concernés - et exclut le risque de "black-out", c'est-à-dire de perte de contrôle totale du système électrique.

BAISSER LE CHAUFFAGE D'UN DEGRÉ

"Nous pouvons écarter une large partie des risques si nous sommes très volontaristes sur la sobriété, ainsi que sur la mobilisation autour du signal EcoWatt rouge lors des pics de consommation, de telle sorte que nous pourrions traverser un hiver, même froid, sans difficulté", estime Xavier Piechaczyk, le président du directoire de RTE.

Baisser le chauffage d'un degré chez les particuliers et dans le tertiaire, décaler les heures de mise en chauffe, réduire l'éclairage à la maison et au travail et modérer l'utilisation des appareils de cuisson permettrait de réduire la consommation d'électricité de 9GW le matin et le soir.

L'entreprise rappelle qu'une grande partie de la sécurité d'approvisionnement en électricité de la France dépendra des dates de redémarrage des réacteurs d'EDF, alors que certains analystes doutent de la capacité du groupe à respecter les calendriers annoncés.

Cédric Lewandowski, directeur du parc nucléaire et thermique d’EDF, a précisé mercredi que cinq redémarrages de réacteurs nucléaires étaient prévus en septembre, cinq en octobre, sept en novembre, trois en décembre, trois en janvier et deux en février.

A quelques heures d'une conférence de presse de la Première ministre Elisabeth Borne sur les prix de l'énergie et l'évolution du bouclier tarifaire en France, RTE juge les prix à terme de l'électricité "très supérieurs à ce que révèlent les fondamentaux techniques" et estime que le niveau de risque prévu dans son analyse prévisionnelle "ne permet pas de justifier des niveaux aussi anormalement élevés", même en se plaçant dans un scénario particulièrement "dégradé".

(Rédigé par Benjamin Mallet, Nicolas Delame et Caroline Pailliez, édité par Jean-Stéphane Brosse)

9 commentaires

  • 14 septembre 14:00

    Personnellement je ne changerais rien à ma façon de faire.


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