Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

Avec les "satphones", la course à l'espace est lancée dans le monde du mobile
information fournie par Boursorama avec AFP 28/02/2024 à 14:39

( AFP / HENRY NICHOLLS )

( AFP / HENRY NICHOLLS )

Dans un marché du mobile en quête de nouvelles frontières, les fabricants se tournent vers l'espace avec le développement de la fonctionnalité "satphone" (contraction de "satellite" et "smartphone"), grâce notamment à l'essor de la connectivité spatiale, sous l'impulsion d'acteurs comme Starlink du milliardaire américain Elon Musk.

Dans l'ombre des géants du secteur Samsung, Xiaomi ou Honor, obnubilés par les perspectives de l'intelligence artificielle, l'entreprise de télécommunications par satellite émiratie Thuraya s'est engouffrée dans un créneau singulier, au salon mondial du mobile à Barcelone, en présentant au public un "smartphone universel" proposant une connectivité "cellulaire et satellite" pour un prix "abordable" mais non communiqué.

Baptisé Skyphone, l'appareil, dont la sortie est prévue pour le "troisième trimestre" 2024, offre la possibilité de passer des appels et envoyer des messages par satellite dans plus de 150 pays grâce à un partenariat d'itinérance ("roaming") avec plus de 370 opérateurs, alors que les téléphones satellitaires traditionnels sont très onéreux et peu maniables.

"Les utilisateurs ne veulent pas passer sans cesse du téléphone satellitaire à leur téléphone +normal+. Ils veulent utiliser leur propre téléphone quotidien pour accéder à WhatsApp ou aux réseaux sociaux même lorsqu'ils partent à l'aventure", dans les zones non couvertes par les réseaux mobiles, explique à l'AFP Sulaiman Al Ali, directeur général de Thuraya, qui dispose de ses propres satellites couvrant le Moyen-Orient, l'Afrique et l'Europe.

Seul Huawei avec son Mate 60 Pro, uniquement disponible sur le marché chinois, propose un service similaire sur le marché grand public.

Car si Apple a fait figure de pionnier parmi les grands fabricants en intégrant la possibilité d'envoyer des SOS par satellite depuis ses iPhone 14, les fabricants de smartphones fonctionnant avec le système d'exploitation Android (Google) n'ont pas encore suivi.

L'entreprise américaine Qualcomm, qui devait équiper ses modèles avec des puces adaptées, a annoncé fin décembre avoir mis un terme à son partenariat avec la société de communication par satellites Iridium.

Mais d'autres entreprises devraient suivre la tendance "satphone". Selon le cabinet Deloitte, plus de 200 millions de smartphones pouvant se connecter à des services par satellite seront vendus en 2024.

"Il est utile d'avoir un smartphone capable d'envoyer un texte préconfiguré en cas d'urgence, mais un smartphone capable d'envoyer des messages en temps réel et de passer des appels vocaux serait encore plus utile et favoriserait l'adoption" de ce service, souligne auprès de l'AFP Duncan Stewart, directeur de la recherche Technologies, médias et télécommunications chez Deloitte.

"On était encore pour l'instant sur des logiques un peu premium, en cas d'urgence. Au final, il va y avoir une telle multiplication des satellites en orbite basse que ça peut devenir une alternative au réseau télecom traditionnel, notamment dans certaines zones blanches ou dans des endroits où, économiquement, c'est moins viable", complète Thomas Husson, analyste chez Forrester.

- Boom de l'internet spatial -

Le développement croissant des "satphones" s'inscrit dans un contexte où l'internet spatial est stimulé par le développement de la connectivité à haut débit en orbite basse (OTB), censée desservir les régions isolées et difficiles d'accès sans passer par des infrastructures terrestres (réseaux câbles, fibre optique ou antennes mobiles).

Dans ce marché estimé à 16 milliards de dollars à l'horizon 2030, des géants ont déjà lancé les grandes manœuvres, à l'image de la fusion entre les opérateurs Eutelsat et OneWeb, la constellation d'Amazon ou encore le mastodonte Starlink.

L'entreprise dirigée par Elon Musk, qui a pris une longueur d'avance en s'imposant comme l'un des principaux fournisseurs mondiaux d'internet par satellite avec plus de deux millions de clients, a par exemple conclu un partenariat avec l'opérateur allemand T-Mobile pour faire des tests de téléphonie satellitaire aux Etats-Unis.

"Entre l'opérateur satellite, l'opérateur télécoms et le constructeur, il va y avoir un jeu d'alliances qui va se faire", pronostique Thomas Husson.

D'autant que "si les smartphones peuvent se connecter aux satellites en utilisant les normes, protocoles et technologies 5G existantes, ils seront probablement plus utilisés", renchérit Duncan Stewart.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer