
Des employés de Fonderies de Bratagne à Caudan, le 18 décembre 2024. ( AFP / LOIC VENANCE )
Le tribunal de commerce de Rennes doit se prononcer vendredi sur l'unique offre de reprise de Fonderie de Bretagne (FDB), ancienne filiale de Renault située à Caudan, dans le Morbihan, portée par le groupe Europlasma, avec quelque 250 emplois en jeu.
Le tribunal avait examiné le 16 avril l'offre de reprise de FDB par Europlasma, groupe français spécialisé dans la dépollution et la fabrication de pièces forgées pour l'industrie de la défense.
"On attend le délibéré en espérant qu'il soit positif pour les salariés. C'est la seule opportunité qui se présente à nous. On a vu sur d'autres dossiers que les tribunaux sont capables de prendre des décisions à l'inverse de l'emploi, donc on espère que ça ne sera pas le cas", a déclaré jeudi à l'AFP Maël Le Goff, secrétaire général CGT, syndicat majoritaire, de la FDB.
Le tribunal de commerce de Rennes doit rendre la décision dans la journée.
"On a négocié pour qu'il n'y ait aucun départ contraint et pour qu'il (Europlasma) remonte le nombre de salariés qu'il voulait garder. Donc on est passé de 240 à 266 sans départ contraint. Il arrive avec des volumes qui ont de quoi normalement remplacer ce qu'on a perdu chez Renault", a ajouté le syndicaliste.
Interrogé par l'AFP, le PDG d'Europlasma Jérôme Garnache-Creuillot a indiqué qu'il ne s'exprimerait qu'après la décision.
Lors de l'audience au tribunal le 16 avril, M. Garnache-Creuillot avait été interrogé sur ses modes de financement, la préservation des emplois et les marchés sur lesquels il souhaitait s’ouvrir.
A la sortie de l'audience, il avait déclaré aux journalistes qu'il s'engageait à investir à Caudan 15 millions d'euros sur trois ans et à reprendre 266 salariés.
- Développement sur la Défense ? -
Ancienne filiale du constructeur automobile Renault, qui produit des pièces en fonte pour les suspensions et les échappements, FDB avait été placé en janvier en redressement judiciaire.
"L’usine était calibrée pour faire 60 millions d’euros de chiffre d'affaires annuel grâce à l’automobile. Mais tombée à 15 millions, il fallait trouver une façon de compenser les 45 millions restants", avait expliqué M. Garnache-Creuillot. Le chef d'entreprise compte pour cela s’orienter vers l’armement, en produisant 250.000 obus dès 2025, et le double l’année suivante.
"Il y a un axe de développement fort sur la défense avec une demande très soutenue et insatisfaite donc oui, on va se concentrer là-dessus. C'est le seul moyen aujourd'hui de compenser l'industrie automobile", avait-il estimé.
Employant 286 salariés, FDB a été vendue en 2022 au fonds d'investissement allemand Callista Private Equity. Renault est resté son principal client, représentant 95% du chiffre d'affaires en 2024.
En juillet 2024, FDB avait entamé des négociations avec un autre fonds d'investissement allemand, Private Assets, pour qu'il la rachète. Mais le refus de Renault de s'engager sur des commandes futures avait fait capoter les négociations, selon la direction de FDB.
Créé en 1992, le groupe Europlasma, dont le siège social est situé à Morcenx-La-Nouvelle (Landes), est constitué de quatre pôles d’activité: les solutions plasma, l'industrie, le traitement des déchets dangereux et la décarbonation, selon son site internet. En 2023, le chiffre d'affaires du groupe s'élevait à 15,4 millions d'euros, d'après la même source.
3 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer