
Les drapeaux de l'UE flottent devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort, en Allemagne
par Francesco Canepa
Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) sont de plus en plus confiants quant à une nouvelle baisse des taux directeurs en zone euro en juin avec une inflation qui continue de refluer, mais ils ne prévoient pas de réduction de grande ampleur des coûts d'emprunt, ont rapporté à Reuters six sources.
Les gouverneurs de la BCE réunis à Washington pour les réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM) ont fait le point sur la dégradation de l'économie en zone euro et dans le monde sur fond d'incertitude liée aux droits de douane voulus par le président américain, Donald Trump.
Les données PMI de la zone euro montrent par ailleurs un affaiblissement de l'activité des entreprises ce mois-ci, tandis que la croissance des salaires devrait ralentir considérablement.
En outre, les droits de douane américains dits réciproques, initialement à hauteur de 20% sur les produits en provenance de l'Union européenne (UE), ont été abaissés à 10%, tandis que le risque de représailles de la part de l'UE est pour le moment écarté. Tout cela ne devrait pas contribuer à alimenter grandement l'inflation en zone euro.
Nombre de gouverneurs de la BCE jugent par conséquent de plus en plus probable une huitième réduction des taux de l'institution, de 25 points de base lors de la réunion du 4 juin. La BCE actualisera également lors de cette réunion ses prévisions économiques. L'institution a ramené le 17 avril son taux de dépôt à 2,25%, qui avait grimpé en septembre 2023, à 4%.
Mais conformément à sa ligne officielle, les différentes options de la BCE restent ouvertes, aucune décision n'ayant encore été prise à ce stade alors que la politique économique est devenue imprévisible depuis les annonces de Donald Trump sur les droits de douane dits réciproques.
Un porte-parole de la BCE s'est refusé à tout commentaire.
Les annonces de Donald Trump ont ébranlé la confiance des investisseurs dans l'économie américaine et remis en cause le statut de valeur refuge des Etats-Unis, ce qui a entraîné une chute des cours du pétrole et du dollar.
Cela s'est traduit par un apaisement des craintes sur l'inflation, y compris chez les membres les plus "hawkish" (restrictifs) de la BCE.
Les prévisions à plus long terme restent cependant floues, avec la perspective d'un monde plus fragmenté, des importations moins chères en provenance de Chine et une demande en zone euro plus vigoureuse grâce aux projets d'investissements et de dépenses militaires de l'Allemagne, qui créent des forces contradictoires.
C'est également la raison pour laquelle les responsables de la BCE, qui se sont entretenus avec Reuters, ne voient pas d'un oeil favorable une réduction de 50 points de base des taux directeurs, estimant que cela risquerait d'alarmer inutilement les investisseurs.
(Reportage Francesco Canepa; version française Claude Chendjou)
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