par Steve Holland, Humeyra Pamuk et Phil Stewart
Le président américain, Joe Biden, a discrètement donné à l'Ukraine la permission d'utiliser des armes américaines pour frapper des cibles en territoire russe, mais seulement à proximité de la région ukrainienne de Kharkiv, frontalière de la Russie, ont déclaré jeudi quatre représentants américains.
Cette décision marque un revirement de Joe Biden, qui avait jusqu'à présent fermement refusé d'autoriser Kyiv à utiliser en Russie des armes fournies par les Etats-Unis.
Ni l'ambassade de Russie à Washington, ni la mission diplomatique russe auprès des Nations unies n'ont répondu à une demande de commentaire dans l'immédiat.
Les représentants américains, qui ont demandé à rester anonymes, ont indiqué que la décision de Joe Biden ne concernait que des cibles en Russie situées près de la frontière avec la région de Kharkiv, dans le nord-est de l'Ukraine, où Moscou a lancé une offensive le 10 mai.
"Le président a récemment demandé à son équipe de faire en sorte que l'Ukraine puisse utiliser des armes fournies par les Etats-Unis pour effectuer des tirs de contrebatterie dans la région de Kharkiv, afin que l'Ukraine puisse se défendre contre les forces russes lorsqu'elles l'attaquent ou se préparent à le faire", a dit l'un des représentants américains.
La Russie renforce ses troupes au nord de la région ukrainienne de Kharkiv, mais elle n'a pas encore les effectifs nécessaires pour réaliser une avancée majeure dans la zone, a déclaré jeudi le commandant en chef des forces armées ukrainiennes.
Les représentants américains ont toutefois précisé que les Etats-Unis continueraient d'interdire à l'armée ukrainienne d'utiliser des missiles ATACM, qui ont une portée de 300 km, et d'autres armes de longue portée fournies par les Etats-Unis, pour procéder à des frappes en Russie.
La décision de Joe Biden ne signifie pas non plus que les Etats-Unis approuvent désormais les attaques de drones lancées par l'Ukraine contre des infrastructures pétrolières russes, ont-ils indiqué.
Certains pays de l'Otan, comme la France, ont plaidé pour un assouplissement des contraintes imposées à l'utilisation des armes livrées à l'Ukraine, au contraire de l'Allemagne et de l'Italie notamment, par crainte de donner à la Russie un motif pour entraîner les pays occidentaux dans un conflit élargi.
(Avec la contribution de Michelle Nichols à New York, rédigé par Jonathan Landay; version française Camille Raynaud)
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