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Birmanie: pour les musulmans de Mandalay, une fête de l'Aïd sous le signe du deuil
information fournie par AFP 31/03/2025 à 09:38

Des musulmans rassemblés pour la prière du matin de l'Aïd al-Fitr marquant la fin du Ramadan, sur une route près de mosquées détruites à Mandalay, trois jours après un tremblement de terre meurtrier en Birmanie, le 31 mars 2025  ( AFP / Sai Aung MAIN )

Des musulmans rassemblés pour la prière du matin de l'Aïd al-Fitr marquant la fin du Ramadan, sur une route près de mosquées détruites à Mandalay, trois jours après un tremblement de terre meurtrier en Birmanie, le 31 mars 2025  ( AFP / Sai Aung MAIN )

Des centaines de musulmans se sont réunis lundi pour la fête de l'Aïd en Birmanie, mais à Mandalay, les prières sont aussi allées aux nombreuses victimes du puissant séisme qui a frappé la Birmanie vendredi.

Au petit matin, les fidèles ont pris place à l'extérieur, dans une rue où vingt personnes ont trouvé la mort trois jours plus tôt, dans le tremblement de terre d'amplitude 7,7 qui a semé la dévastation dans la ville.

Certains ne peuvent retenir leurs sanglots.

"Qu'Allah nous accorde tous la paix" et "puissent tous les frères être libérés du danger", lance un imam, se cassant la voix en pleine prière pour les âmes des morts.

Quatorze enfants et deux adultes ont été tués dans l'effondrement du minaret de la mosquée sud de Sajja, dans le quartier musulman de Mawyagiwah, ont indiqué des habitants. Quatre personnes sont mortes dans des conditions similaires dans la mosquée nord de Sajja, située dans le voisinage.

La plupart des victimes faisaient partie de la famille, proche et éloignée, de Win Thiri Aung.

"En temps normal, c'est plein de joie quand c'est l'Aïd", la fête qui marque la fin du mois du jeûne du ramadan, confie cette femme de 26 ans, "mais nos coeurs sont lourds cette année, toutes nos pensées vont aux enfants morts".

"C'est un test d'Allah, un rappel que nous devons nous tourner vers Lui et prier davantage", ajoute-t-elle.

- Dégâts variables -

A l'extérieur de l'allée qui mène aux mosquées, les fidèles - dont beaucoup arborent des vêtements neufs offerts en cadeau à l'occasion de la célébration de l'Aïd - se sont alignés sur des bâches en plastique posées sur la route, maintenues par des briques.

Des musulmans rassemblés pour la prière du matin de l'Aïd al-Fitr marquant la fin du Ramadan, sur une route près de mosquées détruites à Mandalay, trois jours après un tremblement de terre meurtrier en Birmanie, le 31 mars 2025  ( AFP / Sai Aung MAIN )

Des musulmans rassemblés pour la prière du matin de l'Aïd al-Fitr marquant la fin du Ramadan, sur une route près de mosquées détruites à Mandalay, trois jours après un tremblement de terre meurtrier en Birmanie, le 31 mars 2025  ( AFP / Sai Aung MAIN )

Les ablutions sont réalisées à l'aide d'un sceau.

"Nous devons prier sur la route" et "la situation est si désastreuse qu'il est difficile d'exprimer ce qui se passe", témoigne Aung Myint Hussein, administrateur en chef de la mosquée nord de Sajja. "C'est comme si nos vies entières avaient été brisées par cette série de secousses et de peurs."

Les dégâts sont très variables à Mandalay. Si certains bâtiments sont totalement détruits, les dommages restent concentrés et une grande partie de la ville semble épargnée, avec un retour de la circulation sur les routes ou encore la réouverture de restaurants.

Des musulmans près des décombres d'un bâtiment effondré à Mandalay, trois jours après un tremblement de terre meurtrier en Birmanie, le 31 mars 2025  ( AFP / Sai Aung MAIN )

Des musulmans près des décombres d'un bâtiment effondré à Mandalay, trois jours après un tremblement de terre meurtrier en Birmanie, le 31 mars 2025 ( AFP / Sai Aung MAIN )

En bas de la rue des mosquées, un habitant a déclaré que six personnes avaient été tuées lorsque une boutique de desserts s'est affaissée, et deux personnes dans un restaurant de l'autre côté de la route.

Sandar Aung, 11 ans, a été grièvement blessé lors des prières du vendredi, et est décédé ce soir-là à l'hôpital.

Des musulmanes rassemblées pour la prière du matin de l'Aïd al-Fitr marquant la fin du Ramadan, sur une route près de mosquées détruites à Mandalay, trois jours après un tremblement de terre meurtrier en Birmanie, le 31 mars 2025  ( AFP / Sai Aung MAIN )

Des musulmanes rassemblées pour la prière du matin de l'Aïd al-Fitr marquant la fin du Ramadan, sur une route près de mosquées détruites à Mandalay, trois jours après un tremblement de terre meurtrier en Birmanie, le 31 mars 2025  ( AFP / Sai Aung MAIN )

"Je suis tellement triste, mon fils était très enthousiaste pour l'Aïd," s'est effondrée sa mère, Htet Myet Aung, 37 ans.

"Nous avons de nouveaux vêtements que nous allions porter ensemble", poursuit-elle, en larmes. "Nous acceptons ce qu'Allah a planifié."

1 commentaire

  • 31 mars 10:18

    Pour être allé a Mandalay au milieu des années 80, j'ai le souvenir de défilés de bonzes et de bonzesses, et de temples bouddhistes partout dans les rues.. mais pas de musulmans. Ca a changé. Comme ici?


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