L'association de consommateur vise les abonnements à la réparation, et la possibilité pour les entreprises de siphonner les subventions.
( AFP / DAMIEN MEYER )
L'UFC-Que Choisir a demandé mercredi 13 septembre de renoncer à un projet de décret qui rendrait éligibles au bonus réparation les abonnements à la réparation, ce qui constituerait "un total dévoiement du système". L'association de consommateurs qui cible notamment un mastodonte en la matière, Darty Max.
Le "bonus réparation", créé par la loi pour inciter les Français à davantage faire réparer et ainsi allonger la durée de vie de leurs équipements, a été mis en place à la mi-décembre 2022. Il va de 10 à 45 euros selon les appareils.
"Alors qu'un projet de décret envisage de rendre éligibles les abonnements type Darty Max au bonus réparation, l'UFC-Que Choisir dénonce un inadmissible dévoiement du bonus réparation", indique l'association. Elle estime que le bonus ne bénéficierait dans ce cas "plus assurément à la réparation effective mais à un abonnement qui s'apparente à une assurance".
Dans ce cas de figure, "l'argent du bonus réparation n'irait pas nécessairement aux consommateurs qui feront réparer ces appareils", mais possiblement aux entreprises "au titre de réparations qui auraient été de toutes façons effectuées dans le cadre de l'abonnement".
20.000 réparations depuis décembre
L'UFC-Que Choisir prend l'exemple de l'abonnement à la réparation lancé par Darty (groupe Fnac Darty) en 2019 et proposé par la Fnac "depuis l'année dernière". Facturé entre 9,99 € et 19,99 € par mois en fonction du type d'équipements couverts, il comprend "une période d'engagement de 12 mois, soit un engagement financier minimal pouvant atteindre 240€". Le groupe a annoncé le 7 septembre avoir passé le cap du million d'abonnés à ce programme Darty Max , qui "couvre plus de 12 millions de produits".
Les associations locales de l'UFC-Que Choisir ont été ces derniers mois "sollicitées par plus de 200 consommateurs pour des litiges en lien avec l'offre Darty Max". "Dans la majorité des cas, les consommateurs reprochent aux vendeurs de ne pas les avoir correctement informés" sur le contrat, "voire d'avoir été tout bonnement induits en erreur".
L'UFC-Que Choisir demande donc au gouvernement, outre de ne pas rendre les abonnements de réparation éligibles au "bonus réparation", une modification de la législation pour "que les consommateurs bénéficient enfin d'un droit de rétractation pour les abonnements souscrits en magasin". Fin avril, quelque 20.000 réparations avaient profité du bonus.
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