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Budget: le Medef redoute des "centaines de milliers de postes" perdus avec une baisse des allègements de charges
information fournie par Boursorama avec AFP 09/10/2024 à 20:04

Patrick Martin, le 8 mai 2024, à Marseille ( POOL / LUDOVIC MARIN )

Patrick Martin, le 8 mai 2024, à Marseille ( POOL / LUDOVIC MARIN )

Le président du Medef s'est insurgé mercredi contre la baisse des allègements de charges patronales prévue par le gouvernement dans le cadre du projet de budget qui sera présenté jeudi, redoutant la destruction de "centaines de milliers" d'emplois.

"Baisser les allègements de charges au niveau du Smic va affecter notre compétitivité, et considérablement amputer les capacités des entreprises à revaloriser les salaires nets. In fine, cela détruira plusieurs centaines de milliers de postes, dans les secteurs très pourvoyeurs d'emploi sur les territoires, en proximité: la propreté, la restauration collective, l'aide à la personne...", assure Patrick Martin dans une interview publiée mercredi soir par Les Echos.

La semaine dernière, un rapport des économistes Antoine Bozio et Etienne Wasmer avait été remis au gouvernement, dans lequel ils étudient comment, à coût constant, modifier la pente des allègements de charges consentis aux entreprises, pour éviter que de nombreux salariés restent cantonnés au Smic.

Mais le surlendemain, le Premier ministre Michel Barnier expliquait dans la Tribune Dimanche que 4 milliards d'euros pourraient être économisés grâce à ces allègements.

"Ces travaux ont été dénaturés quand on y a ajouté un objectif de réduction des déficits publics", regrette M. Martin, évoquant une "décision brutale" que "nous ne pouvons pas admettre".

Interrogé sur franceinfo mercredi, l'ancien ministre du Budget Thomas Cazenave juge également que "diminuer les allègements de charges" (est) "extrêmement risqué sur l'emploi, les PME et TPE dans nos territoires", suggérant au gouvernement de plutôt "remettre sur la table la réforme de l'assurance chômage", restreignant les conditions d'accès à celle-ci, qui était prête juste avant la dissolution.

Le président du Medef est d'autant plus amer qu'il avait annoncé que les grandes entreprises accepteraient une hausse d'impôts pour participer à l'effort budgétaire général, pourvu que des économies importantes soient décidées également sur le fonctionnement des administrations publiques.

"Je constate aujourd'hui que ces conditions ne sont hélas pas remplies", déplore-t-il. "Les entreprises sont à ce stade les premières visées et de manière durable" par le budget, selon lui.

"On nous avait annoncé des mesures temporaires et, en réalité, 60% d'entre elles sont structurelles. On nous avait promis des mesures ciblées, et, en réalité, la moitié d'entre elles va affecter toutes les entreprises. Ces mesures, si elles étaient confirmées, affecteraient durablement notre compétitivité et l'emploi. Ce n'est pas ce nous avions compris des intentions du gouvernement", précise M. Martin.

Il regrette que "les baisses de dépenses publiques" de 40 milliards d'euros qui devraient être annoncées jeudi ne "soient pas documentées", ou "reposent sur un transfert de charges vers les entreprises et les ménages". "Où sont les vraies réductions structurelles de dépenses de la sphère publique?", se demande-t-il.

Il estime qu'il faut réduire les effectifs de la fonction publique, en taillant particulièrement dans "+une administration de l'administration+ pléthorique".

"Nous seront vigilants", indique-t-il, à ce que des dispositifs comme le crédit d'impôt recherche, le pacte Dutreil ou encore la flat tax "ne soient pas modifiés".

Il juge que limiter la couverture par la Sécurité sociale des arrêts maladie ou du coût des consultations médicales "n'est pas non plus la bonne solution", car "cela consisterait à transférer des charges vers les complémentaires santé et donc vers les entreprises et les salariés, pour 1,8 milliard d'euros".

Il suggère plutôt d'augmenter le délai de carence dans la fonction publique ou de créer un jour de carence d'ordre public dans le privé.

Interrogé sur la possible suppression d'un jour férié pour financer la protection sociale, M. Martin estime "qu'il ne faut rien s'interdire".

11 commentaires

  • 14 octobre 01:57

    C'est ce type de news qui m'a poussé à créer Frexit.me, un site où je partage des idées et propose des vêtements militants autour du Frexit.


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