Le ministre français des Armées se rendra à Berlin en juin pour un point sur les "besoins des deux armées de Terre", afin d'affiner le développement du programme, lancé en 2017.
Des chars Leclerc, en Roumanie, en décembre 2022 ( AFP / THOMAS SAMSON )
Le ministre des Armées Sébastien Lecornu se rendra à Berlin le 12 juin pour relancer le programme de coopération franco-allemand sur le "char du futur", a-t-il annoncé vendredi 26 mai à l'Assemblée nationale. Lancé en 2017, ce programme baptisé MGCS a longtemps été dans l'ornière.
"Là où nous avons pris du retard, c'est dans l'expression des besoins que les deux armées de Terre (française et allemande) doivent formaliser, sur ce qu'on attend du char", a estimé le ministre devant les députés, durant les débats sur le projet de loi de programmation militaire 2024-2030 LPM.
"J'ai donné un mandat au chef d'état-major de l'armée de Terre pour nous faire des propositions en lien avec le chef d'état-major allemand pour définir clairement ce qu'on attend de ce char de demain: habité ou pas" avec "son essaim de drones autour ou pas", et avec "quel niveau de durcissement de son armement", a-t-il développé.
"Les premiers à le dire doivent être les militaires de l'armée de Terre et pas les industriels. (...) Le 12 juin je me rendrai à Berlin pour avoir un premier attendu sur les expressions des besoins des deux armées de Terre sur le char du futur", a-t-il annoncé. "Un point de situation" doit être transmis au Parlement "en 2025".
Dans les airs, tensions sur le Scaf
Le ministre des Armées a aussi défendu à l'Assemblée le programme Scaf, le système de combat aérien du futur mené avec l'Allemagne et l'Espagne, lui aussi longtemps au ralenti sur fond de rivalités entre industriels. "Je rappelle que la France est chef de file étatiquement et Dassault chef de file industriellement. A force de taper sur le Scaf, on va finir par gêner l'industriel et gêner le leadership français", a-t-il mis en garde.
Là encore une "information du Parlement" est prévue entre les différentes phases du programme. "Je veux dédramatiser cette affaire là, ou alors le Scaf devient un paratonnerre politique pour que la foudre des élections européennes s'abatte dessus", a-t-il regretté.
Les députés ont également inscrit dans la loi le principe d'une "délégation parlementaire à la sécurité économique et aux investissements stratégiques", mais les élus de gauche ont échoué à imposer un contrôle parlementaire sur les pays à qui la France vend des armes et des munitions.
Concernant l'entraînement des troupes, le ministre a chiffré à environ "69 milliards" les crédits consacrés sur les 413 prévus par cette LPM. Il a également annoncé des objectifs pour le nombre d'heures de vol par an pour les pilotes de chasse : "160 heures de vol par an en 2024 et 2025 et 180 en 2030".
Dans la matinée, les députés ont adopté des amendements pour étudier le possible déploiement de quatre nouveaux navires de transports de troupes (Batral) en Outre-mer "lors de la prochaine décennie" : un en Polynésie, un en Nouvelle-Calédonie, un aux Antilles et un en Océan indien. Sur un autre sujet les députés écologistes ont fait passer un amendement pour que le ministère limite les déchets et privilégie l'utilisation de matériaux durables lors de nouvelles constructions ou de rénovations majeures.
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