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Complémentaires santé : les cotisations vont fortement augmenter en 2024
information fournie par Boursorama avec Media Services 21/12/2023 à 11:48

Mutuelles et gouvernement se renvoient la balle. Mais selon un représentant du secteur, la situation est insoluble : les dépenses de santé augmentent plus vite que la richesse produite.

( AFP / PASCAL POCHARD-CASABIANCA )

( AFP / PASCAL POCHARD-CASABIANCA )

Les tarifs des complémentaires santé vont fortement augmenter en 2024 -plus de 8% en moyenne. Des hausses injustifiées selon le gouvernement, alors que les mutuelles évoquent une importante hausse des dépenses.

• Quelle hausse l'an prochain ?

La principale famille de complémentaires santé, les mutuelles, prévoit une hausse moyenne de 8,1% des cotisations en 2024, après une hausse de 4,7% en 2023. Les autres grandes familles -assureurs et organismes paritaires- n'ont pas donné d'évaluations officielles, mais tous les indices convergent vers des hausses semblables.

Le spécialiste du secteur Addactis prévoit des hausses de 9 à 11% pour les complémentaires santé souscrites individuellement , et de 8 à 12,5% pour les contrats collectifs (souscrits par les entreprises pour leurs salariés).

• Les complémentaires santé invoquent la hausse des dépenses

Pour les complémentaires santé, la hausse des cotisations ne fait que refléter la hausse de leurs dépenses en faveur de leurs assurés. "Sur les huit premiers mois de 2023, les prestations versées par les mutuelles ont augmenté de +6% par rapport à la même période l’année précédente, soit nettement plus que l'augmentation estimée" initialement, indique la Mutualité.

Chez les organismes paritaires, on observe le même phénomène. "Les dépenses ont augmenté de 8% en 2022, et on est sur la même tendance en 2023", a indiqué mardi Marie-Laure Dreyfuss, la déléguée générale du Centre technique des institutions de prévoyance (CTIP), qui fédère ces organismes.

"Les dépenses en 2023 sont tirées par la médecine de ville et l'optique , et dans une moindre mesure par le dentaire", a détaillé Bertrand Boivin-Champeaux, directeur au CTIP.

Les dépenses de médicament, qui longtemps tendaient à évoluer moins vite que les autres du fait du recours aux médicaments génériques, recommencent à augmenter comme les autres postes, a-t-il ajouté.

Pour expliquer les hausses de dépenses, les complémentaires santé pointent également des transferts de charge de la Sécu : depuis le 15 octobre 2023, le taux de prise en charge par l'Assurance maladie de la plupart des soins dentaires est passé à 60%, contre 70% auparavant. Les complémentaires santé prennent en charge la différence. La mesure représente un transfert de charge de 500 millions d'euros en année pleine.

• Le gouvernement juge la hausse trop forte

Pour le ministre de la Santé Aurélien Rousseau, les complémentaires santé ne peuvent justifier en réalité qu'une hausse de "5 à 7%". "8,1% de hausse moyenne, ce sont des mutuelles à +13%. C'est incompréhensible" , avait-il écrit mardi sur X (ex-Twitter), avant de démissionner dans le sillage de l'adoption de la loi immigration au Parlement.

L'Assurance maladie contest l'argument d'un transfert de charges vers les complémentaires santé. Sur les dernières années, la part des complémentaires dans le remboursement des frais de santé a plutôt reculé , à 12,6% contre 13,6% dix ans auparavant, notait récemment le directeur de l'Assurance maladie, Thomas Fatôme.

Aurélien Rousseau avait par ailleurs appelé notamment les complémentaires santé à faire des efforts sur leurs frais de gestion. Les complémentaires conservent environ 20% de l'argent collecté pour assurer leur fonctionnement.

L'Assurance maladie de son côté peut faire état d'un ratio beaucoup plus favorable de 2,8%, mais la comparaison est difficile : elle n'a pas de dépenses à réaliser pour trouver ses clients.

• Un problème structurel ?

Pour Éric Chenut, président de la Mutualité française, les hausses de cotisations reflètent un phénomène inéluctable : la hausse des dépenses de santé. Ces dernières "augmentent plus vite que la richesse produite" depuis des années, souligne-t-il. "En moyenne sur les 20 dernières années, on est sur des hausses de 3,5%, quand la richesse nationale n'augmente que de 2%", dit-il. "Et cet écart s'est accentué avec la crise sanitaire".

Selon Éric Chenut, pour tenter d'éviter des hausses de cotisations trop fortes à l'avenir, il faudrait revoir le panier de soins de référence -le "contrat responsable et solidaire"- afin de laisser aux complémentaires santé plus de latitude pour moduler leur offre, et peut-être leurs tarifs.

Les complémentaires santé proposent aussi de travailler plus avec l'État et l'Assurance maladie sur la prévention et sur la lutte contre la fraude.

16 commentaires

  • 21 décembre 13:35

    En résumé que dit la plainte et envers qui ?
    Dans une plainte déposée auprès d'un tribunal du comté de Lubbock, le procureur général déclare que Pfizer a induit en erreur en affirmant que son vaccin était efficace à 95 % parce qu'il offrait une "réduction relative du risque" pour les personnes qui le prenaient »


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