Des nuages de fumée s'élèvent après une frappe aérienne israélienne dans la banlieue sud de Beyrouth, le 14 novembre 2024 ( AFP / Anwar AMRO )
Le Liban, déjà éprouvé par une crise économique sans précédent, a connu des "pertes économiques" de plus de cinq milliards de dollars en un an de violences transfrontalières entre le Hezbollah et Israël qui ont dégénéré en guerre, a indiqué jeudi la Banque mondiale.
Depuis le 8 octobre 2023, "le conflit a aussi endommagé environ 99,209 logements", des dommages estimés à près de 3,4 milliards de dollars, a ajouté la Banque mondiale (BM) dans un rapport.
L'armée israélienne a poursuivi jeudi ses frappes sur le sud et l'est du Liban, tuant plus de 40 personnes dont des femmes et des membres de la Défense civile, selon le ministère de la Santé et des secouristes.
Au lendemain d'une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre à Gaza, le mouvement armé libanais Hezbollah a ouvert un front contre le voisin israélien en soutien au Hamas.
Les échanges de tirs quasi-quotidiens consistaient principalement en tirs de roquettes ou de drones par le Hezbollah à partir du sud du Liban, son fief, contre le nord d'Israël, tandis que l'armée israélienne menait des raids aériens sur les fiefs du mouvement libanais.
Après avoir affaibli le Hamas dans la bande de Gaza, qu'elle bombarde sans relâche en riposte à l'attaque du 7 octobre 2023, l'armée israélienne a depuis le 23 septembre concentré et intensifié sa campagne de bombardements au Liban.
Destructions dans la banlieue sud de Beyrouth après des raids israéliens, le 14 novembre 2024 ( AFP / - )
Selon l'étude de la BM qui couvre principalement la période allant du 8 octobre 2023 au 27 octobre 2024, le conflit entre Israël et le Hezbollah a provoqué des "pertes économiques de 5,1 milliards de dollars", principalement dans les secteurs du commerce, du tourisme, de l'hôtellerie et de l'agriculture.
Sur les quelque "99,209 logements" endommagés, 18% sont "totalement détruits". Environ 81% des foyers touchés se trouvent essentiellement dans le sud du pays, frontalier du nord d'Israël.
- Au moins 40 morts au Liban -
Un vieil homme marche au milieu des destructions provoquées opar des frappes israéliennes dans le quartier de Rweiss dans la banlieue sud de Beyrouth, le 14 novembre 2024 ( AFP / - )
Entre la crise économique et les répercussions du conflit actuel, le Liban "perd l'équivalent de 15 années de croissance économique", a encore dit la BM en allusion à l'effondrement économique du pays depuis 2019.
Israël affirme vouloir neutraliser le Hezbollah dans les régions frontalières du sud du Liban pour permettre le retour chez eux des quelque 60.000 habitants du nord israélien déplacés par les tirs du mouvement, un allié de l'Iran, ennemi juré d'Israël.
Mais le Hezbollah continue de tirer des roquettes sur Israël, même si la plupart sont interceptées.
Jeudi, de nouvelles frappes israéliennes ont visé des fiefs du Hezbollah au Liban: la banlieue sud de Beyrouth proche de l'aéroport international, et la ville de Baalbeck (est), où huit personnes ont été tuées, dont cinq femmes, selon le ministère de la Santé.
Près de Baalbeck, 12 personnes, dont huit secouristes, ont péri dans un raid israélien contre un centre de la Défense civile libanaise, selon les bilans du ministère de la Santé et de l'organisation.
Des secouristes transportent un corps d'un site touché par une frappe israélienne dans la ville de Baalbeck, dans l'est du Liban, le 14 novembre 2024 ( AFP / Nidal SOLH )
Dans le Sud, six personnes, dont quatre secouristes affiliés au Hezbollah, ont été tuées dans une frappe israélienne à Arabsalim, selon le ministère.
La diplomatie américaine a exprimé sa "préoccupation" à propos des frappes israéliennes au sud de Beyrouth. "(...) Nous ne voulons pas voir ce genre d'opération (militaire) à Beyrouth, particulièrement sur des zones densément peuplées", a déclaré le département d'Etat.
- 20 morts dans des raids en Syrie -
Nuage de fumée sur le site d'une frappe aérienne israélienne dans le quartier de Ghobeiry, dans la banlieue sud de Beyrouth, le 14 novembre 2024 ( AFP / - )
Parallèlement aux frappes aériennes, les troupes israéliennes mènent depuis le 30 septembre une offensive au sol dans le sud du Liban.
L'armée israélienne a dit avoir frappé ces dernières 48 heures "environ 30 cibles terroristes" dans la banlieue sud de Beyrouth, avec l'objectif de "démanteler et affaiblir les capacités militaires du Hezbollah".
La veille, le nouveau ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a affirmé: "nous ne ferons aucun cessez-le-feu, nous ne lèverons pas le pied" face au Hezbollah".
En Syrie voisine, où Israël a également intensifié ses frappes selon une ONG syrienne, au moins 20 personnes ont été tuées jeudi dans des raids contre des immeubles résidentiels dans le quartier de Mazzé à Damas et la région de Qoudsaya en banlieue, d'après l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'armée israélienne a confirmé des frappes menées contre "des bases militaires du Jihad islamique", un mouvement armé palestinien allié du Hamas.
Les raids ont coïncidé avec une visite à Damas de Ali Larijani, un conseiller du guide suprême iranien Ali Khamenei, attendu vendredi à Beyrouth.
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