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Coupes américaines: l'OMS alerte sur les conséquences dans les zones de conflit
information fournie par AFP 20/04/2025 à 18:34

Hanan Balkhy, directrice régionale de l'OMS pour la Méditerranée orientale, lors d'un entretien avec l'AFP à Ryad, le 20 avril 2025 en Arabie saoudite ( AFP / Fayez Nureldine )

Hanan Balkhy, directrice régionale de l'OMS pour la Méditerranée orientale, lors d'un entretien avec l'AFP à Ryad, le 20 avril 2025 en Arabie saoudite ( AFP / Fayez Nureldine )

Le désengagement massif des Etats-Unis de l'aide internationale risque d'aggraver la situation humanitaire dans des zones de conflit où les systèmes de santé sont déjà très éprouvés, comme à Gaza et au Soudan, a averti dimanche une responsable de l'Organisation mondiale de la Santé.

Depuis sa prise de fonction en janvier, le président Donald Trump a gelé l'aide étrangère américaine, dont d'importants programmes visant à améliorer la santé dans le monde, et démantelé l'USAID, l'agence américaine pour le développement, qui gérait un budget annuel de 42,8 milliards de dollars, représentant à lui seul 42% de l'aide humanitaire.

Washington a aussi annoncé son retrait de l'OMS, qui va devoir diminuer son budget d'un cinquième, réduisant ses missions et son personnel.

Les Etats-Unis, qui furent pendant longtemps le principal contributeur de l'agence onusienne, n'ont pas payé leur contribution pour 2024 et pourraient ne pas le faire en 2025.

L'entrée de l'agence américaine pour le développement (USAID), le 3 février 2025 à Washington ( AFP / Mandel NGAN )

L'entrée de l'agence américaine pour le développement (USAID), le 3 février 2025 à Washington ( AFP / Mandel NGAN )

"L'OMS joue un rôle essentiel dans le maintien des systèmes de santé, leur réhabilitation, la formation et le déploiement des équipes médicales d'urgence", a souligné Hanan Balkhy, la directrice régionale de l'OMS pour la Méditerranée orientale, lors d'un entretien avec l'AFP à Ryad.

"Bon nombre de ces programmes sont aujourd'hui arrêtés ou ne pourront pas se poursuivre", a-t-elle prévenu.

Dans la bande de Gaza assiégée, où la situation sanitaire et catastrophique et les destructions immenses, un an et demi de combats entre l'armée israélienne et le Hamas palestinien a mis hors service la majorité des hôpitaux.

"Le soutien des équipes médicales d'urgence, l'approvisionnement en médicaments, la réhabilitation des infrastructures de santé: tout cela a été immédiatement affecté par le gel de l'aide américaine", affirme Mme Balkhy.

- Le partage d'informations entravé -

Au Soudan, l'agence est confrontée à des difficultés croissantes alors que la guerre qui fait rage depuis deux ans entre l'armée et les paramilitaires a déplacé des millions de personnes.

Des patients atteints par le choléra soignés dans une clinique de l'État de la mer Rouge, au Soudan, le 25 septembre 2024 ( AFP / - )

Des patients atteints par le choléra soignés dans une clinique de l'État de la mer Rouge, au Soudan, le 25 septembre 2024 ( AFP / - )

Plusieurs régions sont touchées par au moins trois épidémies: le paludisme, la dengue et le choléra, a indiqué Mme Balkhy.

"Nous travaillons de manière intense pour identifier les pathogènes émergents ou réémergents, afin de protéger les Soudanais, mais aussi le reste du monde", dit-elle.

Le retrait des Etats-Unis de l'OMS compromettra également des canaux de communication établis de longue date avec les meilleures universités, centres de recherche et institutions de santé publique du pays.

Cela risque d'entraver le partage d'informations, crucial pour anticiper des crises sanitaires comme une future pandémie et affecterait donc "notre capacité à assurer la surveillance et la détection des maladies" au niveau mondial, ajoute la responsable de l'OMS.

Car, rappelle-t-elle, "ces bactéries et virus ne connaissent pas de frontières et sont indifférents à la conjoncture politique humaine".

3 commentaires

  • 21 avril 09:15

    Pourquoi d'autres pays ne se substitueraient-ils pas aux Etats-Unis ? Je pense à la Chine, à l'Arabie Saoudite, au Qatar ... ils en ont les moyens et ne sont pas plombés par une dette abyssale comme le sont les EU et les Européens.


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