Daniel Baal, président du Crédit Mutuel Alliance fédérale ( AFP / JOEL SAGET )
La banque Crédit Mutuel Alliance fédérale, entité qui rassemble 14 des 18 fédérations régionales du groupe Crédit Mutuel, a publié jeudi un bénéfice net stable en 2024, l'assurance ayant compensé les résultats de la banque de détail en France.
La banque, dont le siège est à Strasbourg, a dégagé un bénéfice net de 4,1 milliards d'euros l'an dernier, en hausse de seulement 0,2% sur un an. Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires dans le secteur, a lui connu une hausse de 3,4% à 16,6 milliards d'euros.
Le président, Daniel Baal, a dénoncé la surtaxe ponctuelle des bénéfices sur les sociétés prévue par le gouvernement la qualifiant de "taxe sur le made in France", une mesure "injuste" selon lui, lors d'une conférence en ligne.
Cette surtaxe "nous frappera de plein fouet en 2025. C'est 400 millions de surtaxe que nous allons verser dans un puits sans fond. C'est injuste et contre-productif car cela réduira notre résultat 2025 et, mécaniquement, ce qu'on affecte au dividende sociétal de 60 millions".
Ce "dividende sociétal", une part des profits consacrée chaque année à des projets environnementaux et solidaires, a représenté 574 millions d'euros en 2024.
Si le dirigeant estime démarrer ainsi l'année "avec un handicap", il prévoit cependant de "créer encore de la valeur en 2025" et de "continuer à la partager avec les sociétaires, les clients et la société".
Parmi les différentes activités de Crédit Mutuel Alliance fédérale, ce sont les assurances qui ont connu la plus belle croissance pour l'année 2024, avec un revenu en hausse de 21,1% à 1,4 milliard d'euros.
Les métiers spécialisés, à savoir la banque privée, la banque de financement et d'investissement et la gestion d'actifs, ont connu une croissance de 7,1% à 2,9 milliards d'euros.
Les revenus des réseaux de banque de détail - Crédit Mutuel et CIC en France ou encore Targobank en Allemagne - sont eux restés stables (+0,6%) à 12,3 milliards d'euros tandis que leur bénéfice net plongeait de 23,8% à 1,8 milliard d'euros, dans un contexte "de faiblesse de la demande de crédits", notamment à l'habitat, et de "défaillances d'entreprises".
En conséquence, le coût du risque, c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, a lui explosé de près de 60% à plus de 2 milliards d'euros.
Ces résultats ne comprennent pas ceux du groupe Crédit Mutuel Arkéa, qui réunit notamment les fédérations Bretagne et Sud-Ouest.
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