Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

De nombreux Palestiniens se dirigent vers le sud, selon Israël
information fournie par Reuters 14/10/2023 à 12:07

Photo des familles de membres du personnel d'organisations internationales transportent leurs affaires pour se réfugier dans un centre des Nations Unies après que l'UNRWA a annoncé avoir transféré son centre d'opérations central au sud de la bande de Gaza

Photo des familles de membres du personnel d'organisations internationales transportent leurs affaires pour se réfugier dans un centre des Nations Unies après que l'UNRWA a annoncé avoir transféré son centre d'opérations central au sud de la bande de Gaza

(Répétition technique)

par Ari Rabinovitch

JERUSALEM (Reuters) - L'armée israélienne a annoncé samedi avoir constaté un "mouvement significatif" de civils Palestiniens se déplaçant vers le sud au lendemain de l'ordre d'évacuation donné aux habitants de la ville de Gaza, alors que le Premier ministre israélien a promis de nouvelles représailles une semaine après les attaques du Hamas palestinien.

Le président américain Joe Biden a déclaré que des consultations avec les autorités régionales étaient en cours pour éviter une crise humanitaire à Gaza.

Le nouveau conflit entre le Hamas et Israël affecte des civils Palestiniens qui subissent des pannes d'électricité, des pénuries de nourriture et d'eau sur fond de bombardements israéliens.

Israël a juré d'anéantir le mouvement islamiste palestinien, maître de l'enclave palestinienne depuis 2007, après les attaques menées le week-end dernier par des commandos infiltrés dans le sud d'Israël, qui ont coûté la vie à 1.300 Israéliens, civils pour la plupart. Des dizaines d'otages ont été capturés par les hommes du Hamas et conduits dans la bande de Gaza.

Depuis, Israël a établi un siège total de l'enclave, où habitent 2,3 millions de Palestiniens, qui subissent des vagues de frappes aériennes sans précédent ayant fait 1.900 morts selon les autorités de Gaza.

Vendredi, plus d'un million d'habitants du nord de la bande de Gaza ont reçu un avis d'Israël leur demandant de s'en aller vers le sud dans les 24 heures, un délai qui a expiré à 5 heures du matin (02h00 GMT).

"Nous avons constaté un mouvement significatif de civils palestiniens vers le sud", a déclaré le porte-parole de l'armée israélienne, le lieutenant-colonel Jonathan Conricus, lors d'un point presse par visioconférence tôt samedi.

Il n'a pas mentionné de date butoir ni répondu à des questions.

"Autour de la bande de Gaza, les soldats de la réserve israélienne en formation se préparent pour la prochaine étape des opérations", a-t-il ajouté.

"Ils sont partout dans la bande de Gaza, au sud, au centre et au nord, et ils se préparent à toute cible qu'ils recevront, à toute tâche, a-t-il poursuivi.

"L'objectif final de cette guerre est de démanteler le Hamas et ses capacités militaires et de changer fondamentalement la situation afin que le Hamas n'ait plus jamais la possibilité d'infliger des dommages aux civils ou aux soldats israéliens", a-t-il insisté.

Le Hamas, de son côté, a promis de se battre jusqu'à la dernière goutte de sang et a demandé aux habitants de la ville de Gaza de rester sur place.

L'armée israélienne a déclaré vendredi que des troupes épaulées par des chars avaient organisé des raids pour frapper des lanceurs de roquettes palestiniens et recueillir des informations sur l'emplacement des otages. Il s'agit du premier compte rendu officiel de la présence de troupes terrestres à Gaza depuis le début de la crise.

Un drone israélien a abattu plusieurs militants palestiniens qui tentaient de s'infiltrer en Israël depuis le Liban, a précisé samedi Tsahal.

"MÊME LES GUERRES ONT DES RÈGLES"

"Nous frappons nos ennemis avec une force sans précédent", a déclaré le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu dans une allocution retransmise vendredi à la télévision. "J'insiste sur le fait que ce n'est que le début", a-t-il ajouté.

Selon les Nations unies, des dizaines de milliers de Palestiniens se sont dirigés vers le sud depuis le nord de la bande de Gaza après l'ordre d'évacuation israélien. Les Nations unies comptabilisent que plus de 400.000 Palestiniens ont été déplacés à l'intérieur de leur territoire avant même cet ordre d'évacuation.

De nombreux Palestiniens ont cependant assuré vouloir rester sur place. "La mort vaut mieux que le départ", a déclaré Mohammad, âgé de 20 ans, se tenant à l'extérieur d'un bâtiment détruit par une frappe aérienne israélienne près du centre de Gaza.

"Accrochez-vous à vos maisons, accrochez-vous à votre terre", ont diffusé des mosquées.

Les Nations unies et d'autres organisations ont mis en garde contre un risque de catastrophe humanitaire en cas d'exode massif et demandé la levée du siège israélien afin d'acheminer de l'aide.

"Même les guerres ont des règles", a déclaré le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres.

"Nous avons besoin d'un accès humanitaire immédiat à l'ensemble de la bande de Gaza, afin de pouvoir acheminer du carburant, de la nourriture et de l'eau à tous ceux qui en ont besoin", a-t-il ajouté.

Lors d'un discours prononcé dans un terminal maritime de Philadelphie, Joe Biden a estimé qu'éviter une crise humanitaire était une priorité absolue. Les équipes américaines présentes dans la région travaillent avec Israël, l'Egypte, la Jordanie et d'autres Etats arabes, ainsi que les Nations unies.

"L'écrasante majorité des Palestiniens n'ont rien à voir avec le Hamas et ses attaques épouvantables", a souligné Joe Biden. "Et ils en souffrent également", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'Onu, Stéphane Dujarric, a jugé impossible de respecter l'avis d'évacuation d'Israël sans "conséquences humanitaires dévastatrices". Israël a rétorqué que l'Onu devrait condamner le Hamas et soutenir le droit d'Israël à se défendre.

"L'étau se resserre autour de la population civile de Gaza. Comment 1,1 million de personnes sont-elles censées se déplacer dans une zone de guerre densément peuplée en moins de 24 heures ?", s'est interrogé Martin Griffiths, responsable de l'aide humanitaire de l'Onu, sur les réseaux sociaux.

Israël a déclaré qu'il autoriserait la circulation en toute sécurité des habitants de Gaza sur les deux principales routes du sud entre 10 heures et 16 heures.

"RÉPÉTITION DE 1948"

Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne issu du Fatah, dont le parti est le rival du Hamas, a déclaré au secrétaire d'État américain Antony Blinken, en déplacement en Jordanie, que cette évacuation forcée constituerait une répétition de 1948, lorsque des centaines de milliers de Palestiniens ont dû fuir ou ont été chassés de ce qui est aujourd'hui Israël.

La plupart des habitants de Gaza sont des descendants de ces réfugiés.

Alors que la densité de la population à Gaza est l'une des plus importantes au monde, les habitants font en outre face à un blocus israélien, tandis que l'Egypte ne souhaite pas pour l'instant ouvrir sa frontière.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, qui a rencontré vendredi son homologue israélien Yoav Gallant, a déclaré que l'aide militaire affluait en Israël, mais que l'heure n'était pas à la vengeance.

(Reportage Ari Rabinovitch, Dan Williams, Henriette Chacar, Dedi Hayun, Maayan Lubell, Emily Rose et James Mackenzie à Jérusalem, Michelle Nichols à New York, Emma Farge à Genève, Rami Ayubb, Jeff Mason et Eric Beech à Washington, Humeyra Pamuk à Amman, Steve Gorman et Dan Whitcomb à Los Angeles et Emma Farge à Genève; rédigé par Jonathan Landay et Lincoln Feast; version française Claude Chendjou)

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer