L'ancienne locataire de Matignon, désormais ministre de l'Education nationale, a fait valoir l'importance du "bloc central" face aux remous politiques qui agitent le pays depuis des mois.
Elisabeth Borne, le 24 décembre 2024, à Paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )
La nouvelle ministre de l'Éducation et ex-Première ministre Elisabeth Borne a appelé mardi 24 décembre à "trouver la voie de la stabilité institutionnelle" et insisté sur la "nécessité de faire émerger des alliances entre les forces politiques républicaines" pour justifier sa décision de rejoindre le gouvernement de François Bayrou.
"En me proposant de rejoindre le gouvernement en tant que ministre d'État, le président de la République et le Premier ministre ont souhaité faire de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche la priorité de l'action gouvernementale", a-t-elle ajouté lors de la passation de pouvoirs.
"Je ne prétendrai pas ce matin que j'avais prévu de longue date de me retrouver devant vous", a admis celle qui a quitté Matignon en début d'année, remplacée par l'ex-ministre de l'Education Gabriel Attal.
Mais elle a expliqué avoir répondu "positivement" à François Bayrou en raison du "contexte particulier et grave": "une nouvelle page s'ouvre. Celle-ci appelle à la responsabilité de chacune et chacun d'entre nous pour trouver la voie de la stabilité institutionnelle", a-t-elle dit.
Borne "lucide" face aux difficultés
"J'ai souvent dit ces derniers mois combien je crois à l'importance du bloc central et à ce qu'il incarne, combien je crois à la nécessité de faire émerger des alliances entre les forces politiques républicaines", a-t-elle ajouté. Si elle a reconnu ne pas être "une spécialiste" des sujets éducatifs et de recherche, elle a jugé "légitime" d'en faire une priorité du gouvernement, car "l'école est le socle de la République".
"Je suis lucide. Je suis la sixième ministre à être nommée en un peu plus de deux ans et demi et je mesure les difficultés et les attentes de la communauté éducative et du monde universitaire et de la recherche", a-t-elle encore souligné, en insistant sur l'importance de "donner un coup d'arrêt à la montée des incivilités, des insultes, voire des violences dans nos établissements" et aux "atteintes à la laïcité dans nos écoles".
Elle n'a pas oublié de rappeler son poids politique et son expérience en évoquant sa "capacité à défendre les budgets", alors que les syndicats sont inquiets des suppressions de postes d'enseignants qui étaient envisagées par le précédent gouvernement.
L'ex-Première ministre a débuté son intervention, après celle de sa prédécesseuse Anne Genetet, en exprimant sa "solidarité" aux habitants de Mayotte, "et tout particulièrement à la communauté éducative et universitaire, aux élèves, aux étudiants et à leurs parents".
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