
Le Royaume-Uni et la France accueillent une réunion des ministres de la défense de la coalition des volontaires à l'OTAN à Bruxelles
par Andrew Gray et Benoit Van Overstraeten
Les ministres de la Défense d'une trentaine de pays se sont réunis jeudi à Bruxelles pour discuter d'une "force de réassurance" en Ukraine dans l'hypothèse d'un cessez-le-feu avec la Russie, mais des interrogations majeures sur son rôle et sur un quelconque soutien des Etats-Unis demeurent.
Les discussions organisées au siège de l'Otan, à Bruxelles, s'inscrivent dans le cadre d'une série de réunions de la "coalition des volontaires" pour l'Ukraine, composée principalement de pays européens et chapeautée par la Grande-Bretagne et la France. Elles sont destinées à s'accorder sur des moyens de garantir la paix entre Kyiv et Moscou si Washington parvenait à négocier un accord avec les deux camps.
"Ensemble, nous avançons unis, prêts à protéger l'avenir de l'Ukraine à la suite d'un quelconque accord de paix", a déclaré le secrétaire britannique à la Défense, John Healey, au début de la réunion.
"Nous poursuivons ici aujourd'hui la dynamique de cette planification, se préparer à placer l'Ukraine dans la position la plus solide possible, afin de protéger sa souveraineté et de dissuader toute nouvelle agression russe", a-t-il ajouté.
De nombreux responsables européens jugent que le président russe Vladimir Poutine n'a aucunement l'intention de stopper son invasion de l'Ukraine, mais les Européens entendent montrer à Donald Trump qu'ils sont prêts à jouer leur rôle si le rapprochement opéré par le président américain avec la Russie venait à payer.
Le chef de la Maison blanche a écarté l'idée que Washington apporte des garanties sécuritaires à Kyiv et a fait clairement comprendre que cette charge incombait aux Européens quand serait trouvé un accord pour mettre fin à la guerre, entrée en février dans sa quatrième année.
"CLARIFICATIONS"
Washington a ouvert des pourparlers distincts avec Moscou et avec Kyiv, leur présentant le mois dernier un projet de trêve accepté par l'Ukraine mais à propos duquel la Russie a suggéré des retouches avant de pouvoir se prononcer. Les deux pays se sont par la suite accusés mutuellement de ne pas respecter une trêve partielle, en mer Noire et pour les sites énergétiques, annoncée par les Etats-Unis.
A leur arrivée à Bruxelles jeudi, plusieurs ministres européens ont dit vouloir davantage de clarté sur plusieurs questions, telles que le rôle précis d'une quelconque "force de réassurance" - selon la formulation de Paris et Londres - et ses règles d'engagement, pour décider de l'envoi ou non de soldats.
Les Européens sont prêts à faire davantage d'efforts en matière de défense, mais le déploiement d'une force en Ukraine nécessiterait vraisemblablement des garanties de la part de Washington - en matière de logistique et de renseignements, notamment. Donald Trump a jusqu'à présent répondu par la négative aux requêtes européennes.
N'excluant pas "la possibilité que la Suède participe" à cette force de réassurance, le ministre suédois de la Défense, Pal Jonson, a déclaré toutefois qu'il y avait "un certain nombre de questions sur lesquelles nous voulons des clarifications".
Son homologue néerlandais, Ruben Brekelmans, a souligné qu'il importait de discuter de la manière dont une potentielle force militaire opérerait dans différents cas de figure, par exemple une escalade de la Russie.
"Il est important qu'il y ait un tableau clair de ce qu'une telle mission impliquerait. Nous pourrons alors avoir notre processus de décision à l'échelle nationale", a-t-il dit.
(Andrew Gray et Benoit Van Overstraeten, avec la contribution de Lili Bayer; version française Jean Terzian)
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