La régulation "mettra à mal l'attractivité de la médecine libérale, aujourd'hui le premier rempart du système de santé", selon des syndicats de médecins.

François Bayrou à Paris, le 16 avril 2025. ( AFP / LUDOVIC MARIN )
Alors que les médecins ont prévu des grèves et des manifestations à partir du 28 avril pour protester contre un projet de régulation de l'installation de la profession, François Bayrou fera des "propositions" le 25 avril sur le sujet des déserts médicaux, a annoncé vendredi 18 avril le ministre de la Santé Yannick Neuder.
Des "propositions" devraient être "faites le 25 avril par le Premier ministre", a indiqué Yannick Neuder sur France Inter , mentionnant "l'idée" d'une "concertation" avec "les professionnels de santé, les élus locaux, les patients, les associations". Un déplacement de François Bayrou sur le sujet des déserts médicaux est en préparation pour le 25 avril, ont confirmé à l' AFP les services de Matignon sans autre précision.
Pour lutter contre les déserts médicaux, le député Guillaume Garot (PS) porte une proposition de loi transpartisane pour réguler l'installation des médecin s. L'article phare a été adopté début avril par l'Assemblée nationale, l'examen du reste du texte est prévu début mai.
Ce texte provoque la colère des médecins libéraux, étudiants en médecine, internes et jeunes médecins, pour qui ce projet "mettra à mal l'attractivité de la médecine libérale , aujourd'hui le premier rempart du système de santé".
"Grève nationale intersyndicale illimitée"
Lucas Poittevin, président de l'Association nationale des étudiants en médecine de France (Anemf), a lancé mercredi un appel à "une grève nationale intersyndicale illimitée à partir du 28 avril". Des manifestations des anti-régulation sont aussi prévues le 29 avril dans toute la France.
La ligne dure du mouvement -fermeture des cabinets à partir du 28 avril- prônée par les jeunes médecins n'est pas partagée par tous les syndicats des médecins libéraux installés. La Fédération des médecins de France (Fmf) pousse ses adhérents à cette fermeture, quand le Syndicat des médecins libéraux (Sml) et la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) s'y refusent. Les médecins généralistes (MG France, syndicat majoritaire des libéraux) évoquent juste "une fermeture des cabinets pour ceux présents à la manifestation du 29 avril".
"Je comprends la colère, notamment des plus jeunes, puisque les études de médecine (...) c'est 10 ans de sa vie, donc on ne peut pas forcément modifier les règles du jeu en cours", a commenté vendredi Yannick Neuder, qui s'était montré début avril opposé à la proposition Garot.
"Mais d'un autre côté, il faut aussi entendre la grande détresse, le grand désarroi de notre population, d'une façon générale, ville ou campagne, qui a beaucoup de difficultés à se faire soigner", a conclu le ministre de la Santé.
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