La gestion des finances de la capitale fait l'objet de vives critiques au sein même du gouvernement.

Anne Hidalgo, le 24 juillet 2023, à Paris ( AFP / JULIEN DE ROSA )
"L'Etat ne respecte pas la ville, ne respecte pas les Parisiens". A l'antenne de LCI , Anne Hidalgo a montré les muscles face aux ténors de l'exécutif, Bruno Le Maire en tête, qui ont multiplié les sorties offensives vis-à-vis des finances de la capitale.
A l'automne 2022, le ministre des Transports Clément Beaune avait même évoqué la question d'une mise sous tutelle de la ville de Paris. Gabriel Attal, alors ministre des Comptes publics, avait lui dénoncé un "système délirant", comparant notamment le système des loyers capitalisés en vigueur à Paris entre 2015 et 2022 à un montage à la "Ponzi", en référence à l'escroquerie utilisée notamment par le financier Bernard Madoff.
En cette rentrée 2023, l'édile de la capitale défend les investissements de sa ville, qui selon elle a fait doubler le patrimoine de Paris. "Nous sommes une collectivité solide. Celles et ceux qui viendraient sur les plateaux pour expliquer que la ville est en faillite, je ne laisserai pas passer", a t-elle lancé, mercredi 6 septembre.
Hidalgo renvoie la balle à l'Etat, "infoutu d'engager le chantier du siècle"
La maire de Paris a affirmé vouloir "engager un contentieux contre l’État" devant les juridictions françaises et européennes pour dénoncer la politique de dotation budgétaire de l’État aux collectivités locales. "J'ai décidé à Paris d'engager un contentieux avec l’État (qui) ne respecte pas y compris ses obligations constitutionnelles" en matière de "libre administration et de l'autonomie des collectivités locales", a annoncé l'édile de la capitale sur LCI , reprenant ses propos tenus mardi lors du forum mondial 3Zéro sur l'élaboration de politiques durables.
"Que Monsieur Le Maire et d'autres arrêtent de donner des leçons. 3.000 milliards d'euros de dette pour l'Etat français en étant infoutu d'engager le chantier du siècle qui est celui de la transition écologique, là, c'est de la mauvaise gestion!", a t-elle ajouté.
Critiquée pour la hausse importante de la taxe foncière à Paris (+51,9%), Anne Hidalgo a estimé qu'"il faut que les collectivités puissent avoir de l'autonomie, pas seulement en jouant sur le levier des taxes". Or, "l’État a supprimé des dotations en nombre, étouffé, étranglé les collectivités locales qui font vivre des services publics de proximité et de nécessité", selon elle. Fixée à 20,5% en 2023 à Paris, la taxe foncière doit apporter 656 millions d'euros au budget de la mairie (environ 8 milliards), selon Mme Hidalgo.
26 commentaires
Vous devez être membre pour ajouter un commentaire.
Vous êtes déjà membre ? Connectez-vous
Pas encore membre ? Devenez membre gratuitement
Signaler le commentaire
Fermer